La Justice de l'Homme || 3eme Texte
Cette désagréable chaleur se fait de plus en plus dérangeante et insupportable au fur et à mesure de mon réveil...
Mais elle ne provient pas du soleil.
C'est la première chose que je ressens en me réveillant dans mon lit, bercée au loin par une discussion que mon inconscient ne discerne pas tout de suite.
Je m'étends légèrement, les yeux encore fermés, ces derniers refusant de s'ouvrir ; bien trop pesants encore.
J'ai mal au ventre. A la jambe. Au cou. Au dos.
Un gémissement répugnant sort de ma bouche. Celui-là je ne l'ai pas contrôlé.
Je reste donc immobile quelques secondes, et une larme vient se glisser discrètement le long de ma joue.
Puis une deuxième, une troisième et pendant ces cinq minutes, mon visage pâle se noie dans cette eau salée.
En silence. Tout seul.
Il faut que j'en parle...De ma maladie.
Personne n'est au courant.
Ni même mon père, avec lequel je vis depuis maintenant ...deux ans.
Le temps commence à se ralentir inlassablement depuis que ma mère a quitté le foyer.
En effet ce fut un choc pour mon père et moi.
Du jour au lendemain il ne reste plus d'elle que les derniers mots qu'elle avait prononcé ;
" Bonne nuit Josh, à demain. "
C'est donc une traîtresse. Une personne sans cœur, un être ignoble et indigne. Une mère affreuse, cruelle et égoïste. Tout ce qu'elle mérite n'est autre que la haine de son fils à son égard. Sauf qu'elle n'en est pas au courant, ou du moins je prie chaque jour pour qu'une once de culpabilité s'incruste en elle, de là où elle est...
Mais il faut que j'arrête de penser à ça.
Ca ne me fait que chuter dans de lointains souvenirs et monter ma fièvre qui emplissait maintenant tout mon corps.
La discussion au dehors me réveille un peu plus.
De la fenêtre en face de moi qui donne sur le jardin, j'entends plus clairement les paroles de mon père, au téléphone.
Pour le travail, me dis-je.
Je tire la couette, et sors hostilement du lit quand le mot criminelles attira soudainement mon attention.
Je tends l'oreille tout en me rapprochant de la fenêtre.
"Mmm...oui tout à fait.
Vous avez donc compris mes ambitions.
...Mais dans la sécurité la plus parfaite naturellement.
...Oui, merci encore je vois que vous êtes très enthousiaste.
...De toute façon, ces criminelles ont leur sentences établies et, encore une fois, ce qui nous pousse à poursuivre n'est autre que l'évolution croissante de la population.
...
Allô ? Allô ? "
La discussion a coupée.
Qu'est ce que mon père à a faire avec une histoire... pareille ?
Cette brève écoute sur la "vie privée" de ce dernier fait surgir en moi pas mal d'interrogations.
Je recule donc dans ma chambre lorsque mon pieds trébuchent maladroitement sur une chaise derrière moi.
Le fracas venant de ma chambre fait sursauter mon père dans le jardin.
Il tourne sa tête brusquement vers moi et me fixe d'un coup.
Mes yeux sont grand ouverts et ne cessent de fixer les siens.
Je ne peux plus bouger.
Je crève d'envie de lui poser mille questions à la minute.
" - Ah salut papa... d'un ton gêné. Je suis sûr qu'il sait que j'ai tout entendu, enfin du moins.
- Tu vas en cours me dit-il calmement.
-Papa je ne me sens pas très bien ces temps ici, et donc voilà je...
-Tu vas en cours tout de suite."
C'est tout ce qu'il me dit. Ni plus ni moins.
Son ton ferme et cru n'est pas habituel.
Il fait toujours attention à me parler d'un ton doux, affectif et réconfortant à mon égard. Depuis que maman nous a quitté. Si lâchement.
Papa fait parti de la police judiciaire maintenant ? Pourquoi me le cache-t'il ? Ou bien est-ce tout récent ? Pourtant son timbre n'était pas le même lorsqu'il m'a aperçu.
Je ne veux pas essayer de protester les paroles de mon père, vu son état...
Je n'irai pas en cours, mais je sortirai.
Je devrais même passer à la pharmacie d'ailleurs...
J'enfile quelques vêtements, non rapidement, et me dirige vers la porte d'entrée.
J'ouvre docilement la porte, mais une voix me retient derrière moi.
" - Josh ?
- Oui papa ?
- Je vais tout t'expliquer."
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