La Justice de l'Homme || 17eme Texte



- Elle respire encore, me rassura Stan. Elle vit ...on peut la sauver !

- Il faut continuer... trouver un abri. Et vite !

- Ok... Aide moi à la porter.

Nous continuons notre chemin, moins rapidement néanmoins et trouvions une sorte de petite grotte.

Plus un bruit retentissait derrière nous, on avait réussi à les semer. Ils avaient sûrement dû abandonner. Pourtant ce n'était pas leur genre...

- On passera la nuit ici. Posons ma mère là, il y'a encore de l'espoir.

- Tu parles d'espoir...Ta façon de ne jamais abandonner...

- On parlera plus tard. Pour l'instant il faut arrêter l'hémorragie pour que la plaie ne s'infecte pas.


La nuit tomba assez vite et nous avions réussi à trouver des plantes en guise de pansements.

- Normalement, ta mère se réveillera d'ici quelque heures, assura Stan.


Un maigre feu crépitait et éclairait la grotte en cette nuit particulièrement obscure.

Il nous réchauffait néanmoins, trempés comme nous étions, à cause de la pluie qui s'était calmée alors.

Je regardais Stan attentivement, perdue dans ses pensées. Il fixait ma mère, toujours endormie.

Elle allait s'en sortir, j'en était persuadé.


- Comment as-tu su pour la voiture ?

- Je connais ce genre de trucs. La fumée blanche après l'accident n'indiquait rien de bon, et le véhicule a été transpercé par plusieurs balles lors de la fusillade. C'était une question de quelques secondes ensuite. On a eu du bol tu sais, enfin...

- Je suis vraiment désolé.

- De ?

- De tout ça. Ce n'était pas mon intention. Mais ce que vous subissiez là bas...

Il m'interrompis, et plaça sa main sur mon épaule.

- Merci.

Je restai perplexe.

- Et Anne, Laure et Tom...Tout est de ma faute.

- Non pas du tout. Au contraire, ils sont mieux là où ils sont à présent.  Ce sont ces psychopathes qui ont arraché leur vraie vie. Ce sont eux les monstres.

- Mon père n'était pas comme ça avant.


Un court silence s'installa. Je repris, un peu gêné.

- Comment c'était...là bas ?

Je sens qu'il allait m'envoyer balader, mais bon j'aurais essayé.

- Terriblement vide.

- Ah... comme...un noir complet ?

- J'étais seul. Il n'y avait rien ni personne, et j'avais si peur.

Je le laissai continuer. Il m'expliqua alors comment il vivait dans un univers qui n'était pas le sien, j'en était terrifié. Le monde avait bien changé depuis.

- Mais maintenant je suis heureux de me trouver près d'un ami.

Ce qu'il dit me fit chaud au cœur.

- Moi aussi je te considère comme un ami. On va devoir se serrer les coudes à présent.

Je marquai une pause, rapprochant mes mains vers le feu.

- Je peux te poser une dernière question ?

- Une dernière alors.

Je n'allais pas abuser, si ça le mettait mal à l'aise.

- Promis.

- Je plaisante Josh. Ca me fait du bien de parler, ça faisait longtemps d'ailleurs.

Je souris.

- Moi aussi, ca faisait longtemps que je n'avais pas montré mes dents.

Nous rions furtivement ensemble.

Nous fûmes interrompus par une légère respiration venant de ma mère.

Je m'approchai d'elle.

- Tu avais raison Stan, elle va vivre.


Mais une étrange sensation en moi me mit mal à l'aise.

- Maman ? Tu m'entends ?

Mais aucune réponse.

- Maman ? Réponds moi maman.

J'approcha mon oreille vers sa poitrine.

Son pouls ne battait plus.

- Maman ! Tu m'entends ? Maman réponds moi, reste avec moi !

Ne nous quittes pas maintenant ! Ne me quittes pas encore une fois...

MAMAN !

Stan aide moi à la soulever, on va remplacer la plante sur sa plaie, il en reste encore. Aide moi Stan, allez.  STAN !

Il agrippa violemment sa main sur mon bras.

- Arrête maintenant ! Arrête toi de te battre juste une fois.

- Tais toi ! Tu ne peux pas dire ça ! Maman...

Je mis sa tête entre mes mains, et colla mon front sur le sien.


Je reste immobile quelques secondes, et une larme vient se glisser discrètement le long de ma joue.

Puis une deuxième, une troisième et pendant ces cinq minutes, mon visage pâle se noie dans cette eau salée.

En silence.


Je t'aime.





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