"Iuventus stultorum magister"

La jeunesse est le professeur des fous

« Ils riaient encore et toujours de ce pauvre chat noir. Lui qui ne souhaitait qu'avoir des amis et découvrir le monde ne cessait de se faire renier à cause de son pelage.

Chat noir de malheur

Chat noir de l'horreur

Voilà ce que chantonnait les animaux à son passage, ne laissant que tristesse dans son cœur. Il avait essayé plus d'une fois de proposer ses services à madame le merle pour garder ses enfants, d'aider les hérissons à traverser la route ou bien encore de ramener de la nourriture aux lapins. Mais tous l'avaient chassé sans lui donner la moindre chance.

Chat noir de tristesse

Chat noir de maladresse

Au fil des jours, le félin laissait de plus en plus de place aux pleurs. Si personne ne voulait de lui, alors il n'avait qu'à disparaître. Sans y réfléchir à deux fois le petit chat s'enfonça dans la forêt dense et humide dans le but de disparaître pour toujours. La solitude le rongera peut-être mais les autres animaux seraient bien plus heureux sans lui.

Chat noir du rejet

Chat noir du regret

Les arbres ne laissaient passer aucune lumière et ses pattes ne cessaient de s'enfoncer dans la litière des vieux jours. Il avait peur, il avait faim. Il était seul. Il finit par s'abaisser à un arbre, dénué de force par sa longue marche. Plus rien ne comptait pour lui, il souhaitait tout simplement rester là pour toujours. Tant pis s'il mourait de faim ou de soif, personne ne s'en inquiéterait ou le pleurerait.

C'est dans ses tristes pensées que le chat noir essaya de s'endormir pour toujours.

Il fut cependant dérangé par un bruit, un simple craquement de brindille, suivi d'un deuxième qui se rapprochait de sa position.

Il ne sut réellement pourquoi mais ses yeux s'ouvrirent pour regarder ce qu'il se passait.

À quelques mètres de lui se tenait un jeune oisillon. Des plumes blanches entièrement débroussaillées, une maigreur cadavérique et un regard noir et vide qui ne montraient aucun sentiment. La pauvre boule de plumes avait dû tomber de son nid ou chassé par ses confrères, cela n'est pas extraordinaire chez les oiseaux se dit le chat. Sans qu'aucune parole ne fut échangée, l'oisillon se reprocha du félin jusqu'à se lover dans ses poils et s'endormit rapidement. Le mammifère le laissa faire sans contester, au moins dans ces derniers instants il pouvait enfin aider quelqu'un. Il finit par fermer les yeux en espérant pouvoir donner le maximum de chaleur à l'oisillon avant de mourir.

Chat noir de la douceur

Chat noir sauveur

Rien n'avait prédestiné la rencontre de ces deux êtres rejetés, mais la nature avait décidé de leur donner une nouvelle chance. Le chat noir fut réveillé le lendemain par des coups de bec, ces derniers ressemblaient à si méprendre à des petits pincements indolores mais suffisamment inconfortable pour que ce dernier l'extirpe de son sommeil.

A ses côtés se trouvait le petit oisillon, qui l'avait réveillé. Dès qu'il fut certain que le chat s'était réveillé, il s'éloigna de lui avant de revenir un champignon dans le bec et de le poser devant le félin éberlué. L'oiseau fit au moins quatre allers retour entre un tas de vivres qu'il avait posé plus loin jusqu'à ce qu'il soit satisfait de la quantité ramenée devant le chat.

Le félin était stupéfait de ce qu'il se passait et ne put se retenir de pleurer. Il ne sut jamais si c'était des larmes de joie ou de tristesse mais en ce moment il pleurait encore et encore, tel un chaton qui venait de naître. Lui qui n'avait jamais rien reçu de personne, qui avait été chassé par les autres animaux à cause de son pelage maudit, venait pour la première fois de sa vie de se faire remercier. Un simple petit oisillon qu'il avait juste pris contre son pelage toute une nuit.

Voyant les larmes de son compagnon, l'oiseau se rapprocha et se blottit contre lui pour le câliner.

C'est à partir de ce jour-là que les deux sont devenus inséparables. Ils étaient tous les deux-là, l'un pour l'autre apportant amour et réconfort. Certaines nuits étaient plus compliquées que d'autres, certains jours ils n'avaient rien à manger, mais la présence rassurante de l'autre leur suffisait amplement.

Les années passaient et les deux grandissaient, le chat noir commençait à avoir des poils gris, vieilli par le temps, tandis que l'oisillon s'était transformé en un magnifique aigle qui déployait ses ailes dans les cieux. L'amour comblait leur cœur et les animaux de la forêt qui les voyaient de temps à autre passer dans le village étaient jaloux de leur relation.

Nul ne savait combien de temps cette relation avait duré ou quand elle prit fin, mais tout ce qu'on sait c'est que jamais cette relation n'avait été égalée.

Chat noir de l'amour

Aigle l'aimant pour toujours »

- Moi aussi un jour je trouverais quelqu'un qui va m'aimer comme l'oisillon ?

- Tu es déjà mon petit chat noir à moi, ria la mère, mais si un jour je devais partir loin de toi, je sais que quelqu'un s'occupera de toi et t'aimera comme nul autre personne.

- Mais moi je veux rester avec toi pour toujours, et avec papa. Moi je vous aimerai pour toujours.

La fillette étira exprès le dernier mot pour l'exagérer, ce qui fit sourire sa mère. Sa petite Kuro était encore jeune pour comprendre tous les rouages de l'amour, mais elle ne doutait pas qu'un jour un aigle viendrait pour s'accaparer son cœur pour toujours.

xxx

Ca y est... on y est ! C'était le dernier chapitre de cette histoire.

Une très longue aventure pour les protagonistes, pour vous et pour moi !

Merci encore pour tout le bonheur que vous m'avez apporté durant ces années d'écriture. Vous m'avez poussé à donner le meilleur de moi et à continuellement me dépasser !

J'ai même eu des dessins de Kuro !! (Vous imaginez même pas la joie que j'éprouve)

Merci mille fois à vous tous lecteurs, correcteurs et merveilleuses rencontres que j'ai pu faire.

Vous pouvez toujours me soutenir en votant pour les chapitres si ce n'est pas encore fait (c'est très important) ou en vous abonnant à moi pour suivre mes prochaines histoires.

Je vous dis à très bientôt, le temps que je sèche les petites larmes que j'ai aux coins des yeux

Merci encore pour tout !