Chapitre 4
« Ut ameris, amabili esto »
Pour être aimé, sois aimable
J'ouvris les yeux avec difficulté, ma tête me faisait mal et ma bouche était pâteuse. Ma vision mit un peu de temps à s'adapter mais je finis par remarquer que j'étais allongée dans un lit aux draps blancs, une aiguille plantée dans le bras. J'étais dans un hôpital.
Une vision soudaine d'un homme me léchant le cou avec un regard pervers et sadique me fit d'un coup me relever, ma respiration devint saccadée. Ma main se posa d'elle-même sur la partie de mon corps qu'il avait souillé. Tous les souvenirs me revinrent en mémoire, mon enlèvement, les coups, les femmes retrouvées mais surtout la peur et mon impuissance face à cet homme. J'avais envie de m'arracher la peau du cou, là où sa langue était passée. Qui sait ce qui serait arrivé si le héros ailé n'était pas intervenu ? J'aurais pu mourir, voire pire, devenir sa chose. Au fur et à mesure que je plongeais dans mes pensées, mes ongles rentrèrent dans ma peau.
La porte de ma chambre s'ouvrit doucement, me faisant tourner la tête dans sa direction. Une femme en blouse blanche se tenait à l'embrasure. Elle me regarda tout d'abord avec des yeux surpris avant de reprendre un visage empli de bienveillance.
-Mademoiselle Nekota, je suis heureuse de vous voir éveillée. Cependant, rallongez-vous s'il vous plaît, vous avez eu deux côtes brisées.
-Dites-moi d'abord ce qu'il s'est passé ! Où sont les autres femmes ? Ma voix était rocailleuse et ma gorge sèche.
-Calmez-vous. Je vais vous expliquer tout ce que je sais mais s'il vous plait rallongez-vous d'abord.
La voix de la femme était douce mais autoritaire, sans la quitter des yeux je me rallongeais dans mon lit.
-Bien, alors tout d'abord pour répondre à votre question, les femmes que vous avez sauvées sont maintenant en sécurité et sous la tutelle de la police. Ces derniers les surveillent afin de leur poser des questions et de leur proposer un suivi médical et psychologique.
J'eu un profond soulagement en entendant cela. Heureusement qu'elles étaient sauves. J'espérais juste qu'un jour elles puissent retrouver une vie à peu près normale après cet épisode.
-Pouvez-vous me dire ce qu'il s'est passé après que je me sois évanouie ?
-Je ne sais pas grand-chose à vrai dire, la police est restée très discrète sur cette affaire. Je sais juste que vous avez subit diverses blessures plus au moins profondes, dont vos côtes cassées et que c'est Hawks le héros ailé qui vous a tiré de cette affaire. Il vous a d'ailleurs recouvert de son manteau comme vous n'étiez habillée que de vos sous-vêtements.
Son regard se portait sur un point derrière moi ce qui me fit tourner la tête. A gauche de mon lit se trouvait une chaise sur laquelle était posé un manteau marron clair doublé de fourrure. Le manteau de Hawks...
Je me perdis quelques instants dans sa contemplation avant de récupérer mes esprits et de me retourner vers le docteur.
-Merci de m'avoir raconté ça. Ça me rassure de savoir que ces femmes vont bien mieux et sont entre de bonnes mains. Par hasard... savez-vous combien de temps je dois rester ici ?
L'odeur des médicaments et du détergent, les bruits dans les couloirs des gens qui souffraient, les murs blancs trop parfaits qui cachaient la misère du monde. Tout cela me dérangeait et me donnait envie de fuir dès que j'en aurai l'occasion.
-Tout va dépendre de comment vont guérir vos côtes. De plus, après votre sortie, vous allez être interdit d'exercice intense pendant au moins un mois et vous aurez un suivi psychiatrique.
Mes yeux se froncèrent à cette nouvelle.
-Après un événement aussi traumatisant que celui que vous venez de subir, il est important d'être suivie et d'avoir une personne à qui se confier. Il est normal en premier lieu de ne pas en avoir envie mais vous verrez que cela peut vous aider à avancer. Être suivie ne veut pas dire être folle. Cela peut justement vous aider à ne pas avoir des crises d'angoisse ou des flashs... et si je ne dis pas de bêtises c'est justement ce qu'il s'est passé avant que je ne rentre dans votre chambre. Finit-elle en regardant mon cou légèrement rouge suite à mon geste de tout à l'heure.
Je baissais les yeux, honteuse de m'être fait remarquer dans cet état psychologique. Je ne voulais pas discuter de ce qu'il s'était passé là-bas, je ne voulais pas me remémorer cette peur. Ni qu'on me prenne en pitié.
-Ne vous inquiétez pas, les séances iront à votre rythme et tout ce qui sera dit restera de l'ordre du domaine médical. Vous serez en sécurité.
Je hochais la tête, signe que j'avais compris mais ne dit plus rien. La médecin resta quelques minutes supplémentaires pour m'ausculter et m'expliquer le fonctionnement de l'hôpital avant de partir et de me demander de me reposer.
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Pendant mon passage à l'hôpital, Yukio était venu me voir pour prendre de mes nouvelles et me raconter la suite de l'enquête. Il m'expliqua que c'est Hawks qui avait remarqué que quelque chose clochait. Il était également entrain d'enquêter sur Takagi – à l'évocation de ce nom un frisson d'horreur m'a parcouru – et avait trouvé cela louche qu'il disparaisse. Il avait par la suite remarqué qu'une hôtesse avait aussi disparu et a très vite fait le lien avant de prévenir la police pour que l'arrestation soit faite. Aki Mono était également dans le coup et était celle qui présentait les filles et qui les mettait en confiance pour qu'elles ne se doutent de rien. Cependant, pour l'instant aucun membre n'avait avoué à qui ils vendaient ces filles ni dans quel objectif.
Avoir appris que toutes ces personnes allaient être jugées pour leur crime était pour moi un soulagement. Je ressentis néanmoins une grande frustration et colère de n'avoir quasiment pas servi dans cette histoire. C'était mon but de retrouver les filles et de savoir pourquoi elles étaient kidnappées mais je n'avais réussi que à me faire enlever à mon tour.
En voyant mes yeux s'assombrirent, Yukio avait essayé de poser sa main sur mon épaule pour me réconforter mais en le voyant s'approcher, j'eu un vif mouvement de rejet et de panique qui nous étonna tous les deux.
-Nekota-san... Tout va bien ?
-Je... je sais pas trop... Répondis-je honteuse de l'avoir repoussé.
Il resta un instant à m'observer avant de me sourire.
-Ce n'est rien ! Prenez-votre temps pour guérir ! Je m'occupe de tout en votre absence. Vous pouvez compter sur moi.
Après l'avoir remercié, il partit pour gérer les dossiers que j'avais en attente.
Après cet épisode je n'eu que quelques visiteurs. Le chef de la police Tsuragamae qui était venu me féliciter et me souhaiter un bon rétablissement, l'inspecteur Tsukauchi qui était venu avec lui pour la même raison et enfin Mizuki.
Je connaissais Mizuki depuis le collège, c'était une jeune femme pleine de vie qui souriait tout le temps. A l'époque je faisais fuir ses prétendants un peu trop entreprenants et en échange elle me préparait mes bentos pendant que j'apprenais le Code Civil et Pénal. On avait dû se séparer à la fin du lycée pour entreprendre nos carrières respectives, moi en tant qu'inspecteur et elle en tant qu'infirmière. On avait bien sur garder contact mais on se voyait bien moins souvent.
Je n'avais pas prévu que suite à ma mission et à mes blessures on m'emmène dans l'hôpital dans lequel elle travaillait. Quand elle était rentrée pour la première fois dans ma chambre, elle s'était jetée sur moi comme une furie pleine de larmes. Je m'étais faite traiter d'inconsciente, d'irresponsable et de bien d'autres noms plus fleuris les uns que les autres. Cette démonstration de colère et d'inquiétude me fit rire à gorge déployée, j'étais heureuse de voir qu'elle tenait autant à moi, le rire était aussi provoqué par le soulagement. J'étais certes frustrée et surement traumatisée mais voir Mizuki m'avait fait un bien fou et mes émotions sortirent toutes par un rire incontrôlé.
Étonnée de me voir comme ça, elle cessa ses réprimandes un instant. Il était rare de me voir exploser de joie ou avec un grand sourire, alors me voir avec un fou rire était une chose inespérée, surtout après de tels événements. Elle attendit que je me calme à mon tour avant de me traiter « d'abrutie qui attends de frôler la mort pour rire » et de repartir travailler. J'avais moins ri quand elle débarqua le lendemain dès 7h pour me faire une piqûre avec une aiguille bien trop grande pour le commun des mortels et qu'elle avait décidé de me louper plusieurs fois de suite avec comme excuse qu'elle était maladroite.
Durant mon séjour à l'hôpital, je pu consulter un psychologue. La première séance fut très difficile pour moi. Il fallait que j'explique ce qui s'était passé et ce que j'avais ressenti, mais aucun mot ne voulait sortir. Aussi, au moment où l'homme avait essayé de poser ses mains sur les miennes pour m'encourager, je le repoussais de toutes mes forces en lui hurlant de ne pas me toucher.
Une fois ma crise de colère passée, je réalisais mon geste et m'excusais. L'homme m'observa longuement avant de me sourire et de me rassurer, ce n'était rien.
Il me fit me rassoir en face de lui avant de prendre un ton plus sérieux, il me demandait si ce genre de crise s'était déjà produite avant, quand et avec qui.
Je lui expliquais, honteuse, ce qui s'était passé la première fois que je m'étais réveillée à l'hôpital et que j'avais déjà eu le même genre de geste envers Yukio, mon assistant.
-Je vois... Mademoiselle Nekota, je pense que vous souffrez d'un traumatisme lié a ce que vous avez vécu. Celui-ci se reflète sous forme de crise et surtout lorsqu'un homme vous touche. Inconsciemment, cela fait remonter en vous un souvenir douloureux et votre corps réagit.
-Combien de temps je vais mettre pour guérir ?
-Cela ne va dépendre que de vous. Je ne peux pas vous dire de temps exact. Ce que je peux faire c'est vous aidez pour aller mieux et vous conseillez mais le plus gros travail viendra de vous.
-Quand est-ce que je pourrais reprendre le travail ? Je ne voulais pas rester sans rien faire, mon travail était très important pour moi et ne pas savoir si je pourrais y retourner me faisait très peur.
-Dès que vous vous en sentirez capable. Je suis d'avis à vous mettre dans une atmosphère familière avec des gens que vous connaissez déjà le plus tôt possible. Il serait plus simple de travailler avec des gens de confiance.
Je soupirais de soulagement face à cette nouvelle. La séance ne dura pas plus longtemps et le psychologue me demanda de venir le voir toutes les semaines et qu'en fonction des améliorations, les séances pourraient se rarifier. Il me demanda également de tenir un journal les jours où j'avais une crise, dedans il fallait que j'inscrive ce que je ressentais et pourquoi elle avait débuté. Ce que j'acceptais à contre cœur.
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Après deux semaines à l'hôpital, mes côtes avaient commencé à guérir et je pu enfin sortir de l'hôpital.
Durant mon séjour, Mizuki avait décidé de me rendre visite quotidiennement et de toujours me rater pour faire mes prises de sang, ce qui faisait qu'en plus des bandages autour du ventre, j'avais de beaux bleus aux bras. Il m'était en plus impossible de faire du sport ou des mouvements trop brusques avant un mois. Mais j'étais heureuse de pouvoir enfin rentrer chez moi et de reprendre dès lendemain mon travail.
La médecin du premier jour me demanda de passer la voir si j'avais la moindre douleur ou la moindre question. Je devais également voir mon psychologue tous les mercredis soir. On m'avait également prescrit des médicaments contre la douleur si celle-ci se faisait trop forte et que je ne pouvais pas me déplacer à l'hôpital.
Lors de mon départ, ma meilleure amie s'était moquée de la veste du héros que je conservais sur la chaise et que j'avais décidé de ramener chez moi.
-Il ne faudra pas oublier de lui rendre. Une policière qui vole les habits de SON héros... on aura tout vu. J'avais soupiré à sa remarque déplacée et lui avait expliqué que non ce n'étais pas MON héros comme elle le sous-entendait.
En ce moment, j'étais justement sur mon canapé, ledit manteau entre mes mains. Quand allais-je pouvoir lui rendre ? Le meilleur plan me semblait d'aller à son bureau et de le déposer tout simplement là-bas avec un mot de remerciement. Une chose simple et qui ne serait pas gênante.
Je me décidais d'y aller lors de mon prochain jour de repos pour ne pas à avoir faire de détour. Cela faisait déjà plusieurs semaines qu'il ne l'avait plus, il pouvait bien attendre encore quelques jours.
Sur cette réflexion, je préparais mes affaires pour le lendemain et essaya de dormir en espérant moins de cauchemars.
Pendant la nuit, je me réveillais en sueur, la respiration saccadée et la tête qui tournait. J'avais fait un cauchemar, et je savais qu'il me faudrait du temps avant de réussir à me rendormir. Le cœur toujours battant, je me levais en direction du salon pour prendre un verre d'eau et me changer tant bien que mal les idées.
Je bu mon verre d'une traite, mon cauchemar toujours ancré dans mon esprit. La sensation des mains qui me touchaient, le souffle chaud près de moi et la voix qui me hurlait dessus en riant à tue-tête « Tu vas connaitre l'enfer ! »
Sans m'en rendre compte, mon verre me glissa des mains et se brisa au sol me ramenant à la réalité.
-Merde ! Fait chier !
Je me dépêchais de nettoyer les morceaux de verres à terre, avant de les jeter dans ma poubelle. Une fois la tache effectuée, je m'installais sur mon canapé et regardais l'heure inscrite sur la télé malgré l'obscurité. 02h30.
Il me restait encore pas mal de temps à tuer avant de devoir me préparer pour aller travailler. Machinalement, je promenais ma main sur le canapé à la recherche de la télécommande quand soudainement ma main rencontra un tissu. Je tirais dessus pour en connaitre la nature et découvrit la veste de Hawks. J'avais dû la laisser sur le canapé avant d'aller m'endormir. Inconsciemment je me blottis contre la veste. Cette dernière était chaude grâce à la doublure et avait encore l'odeur du jeune héros. Un léger mélange entre de la menthe, de la sueur et une odeur de poulet ? Je ricanais face à cette réflexion et découverte. Un homme-oiseau qui sentait le poulet, il y avait de quoi sourire à cette image.
Je me laissai bercer par la chaleur et l'odeur que me procuraient la veste. Je me sentis bien, apaisée et protégée. C'est en serrant le manteau contre moi que je finis par m'endormir dans un sommeil sans rêve.
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Une alarme lointaine me tira de mon sommeil. La tête dans le coltard, je reconnu facilement mon salon. Les yeux à peine habitués à la lumière, je me tournais vers l'heure affichée sur la box de ma télé : 8h.
D'un bon je me levais du canapé ! J'étais très en retard. Je courrais vers ma chambre pour m'habiller en extrême vitesse et passa dans la salle de bain histoire de faire un brin de toilette. Les heures manquantes de cette nuit étaient visibles sur mon visage mais je décidais de ne pas m'en inquiéter.
Une fois préparée, je jetais un dernier coup d'œil pour voir si je n'avais rien oublié, quand une chose à terre, devant mon canapé, attira mon attention... le manteau. Ce dernier avait dû tomber quand je m'étais levée du canapé. Délicatement, je le pris en main et le plia avant de le reposer sur le canapé. Une fois fait, je pu enfin sortir de chez moi.
Le chemin fut compliqué, j'étais obligée de prendre les transports pour ne pas à avoir à courir et tirer sur mes blessures. A cette heure-ci le métro était bondé et le voyage entre Ginza et Harajuku semblait interminable entre les couloirs et les changements. Bien heureusement, aucune personne ne semblait décidée à vouloir me pousser ou à me coller. Une fois arriver à ma station, je sortis rapidement du métro et repris mon souffle. Sans m'en rendre compte, je m'étais crispée dans le transport, même si j'essayais de ne pas y penser, la possibilité d'être touchée par un inconnu était encrée en moi et mon corps réagissait inconsciemment.
Mes esprits repris, je me remis en route vers le commissariat. Une fois arrivée à l'entrée, je me stoppais quelques instants afin d'admirer le bâtiment et ses alentours. Ce lieu m'avait manqué, cela faisait presque deux mois que je n'avais pas remis les pieds ici entre la mission et mon passage à l'hôpital. Une fois ma contemplation terminée, je me dirigeais vers la première étape pour entrer dans l'immeuble : le portique de sécurité. L'agent me reconnut et me fit un léger sourire que je lui rendis. C'était plaisant de se sentir comme chez soi. Une fois la sécurité passée, je me dirigeais vers les ascenseurs quand une voix m'arrêta.
-Alors la grande blessée de guerre est de retour ! Heureusement, on n'a pas tous le luxe de se mettre aussi longtemps en congé maladie.
Voilà une personne que j'avais effacé de ma mémoire. La standardiste, elle ne semblait pas m'avoir oublié et me regardait avec un air supérieur fier de sa remarque. Quelle conne furent les premiers mots qui me traversèrent l'esprit, mais je m'abstiens de justesse de lui lancer à la gueule. A la place, je lui fis mon plus beau sourire et lui sorti d'un faux ton mielleux :
-Vous m'avez énormément manqué.
Avant de continuer mon avancée vers l'ascenseur. Du coin de l'œil, je la voyais fulminer à ma phrase, à la limite de faire de l'hyperventilation. Cette réaction réussie à me faire sourire et je me mis à penser au moment où les portes se refermèrent sur moi, que c'était un peu vrai, ces situations matinales m'avaient presque manqué.
Une fois à mon étage, je me dirigeais vers mon bureau. Quand soudain, une voix cria mon nom :
-Inspecteur Nekota vous êtes déjà de retour ! A cette phrase je voyais plusieurs têtes de l'open-space se tourner vers moi, curieuses.
Me sentant gênée, je levais la main en lançant un timide bonjour.
A ce geste, plusieurs exclamations se firent dans le bureau.
-Bienvenue Inspecteur !
-Bravo pour votre mission !
-Faudra que vous nous invitiez à boire !
La dernière phrase me fit légèrement rire. Yukio, qui était la première personne qui avait crié, arrivait à mes côtés.
-Retournez travailler, vous voyez bien que vous la gênez ! Il se retourna ensuite vers moi. Vous auriez pu me prévenir que vous étiez sortie, je serai venu vous chercher.
Ces mots me touchèrent, ça me faisait vraiment plaisir d'entendre tout cela. J'ai l'impression d'être de retour chez moi, comme dans une deuxième maison.
-Allez inspecteur, suivez-moi, on va avoir du travail !
Yukio se fit traiter de rabat-joie par plusieurs personnes, ce qui le fit râler. Cette ambiance chaleureuse me fit sourire. Un vrai sourire.
Un silence s'était formé et tous les visages s'étaient tournés vers moi. Ne comprenant pas ce qu'il se passait, je me tournais vers Yukio pour avoir des explications.
-C'est parce que vous souriez. M'expliqua t'il en m'observant.
-Hein ? Cette interrogation n'avait rien de féminin ou de poli mais pour le coup j'étais entièrement perdu
-Je vous expliquerai plus tard. Allez, suivez-moi s'il vous plait.
Et c'est toujours perdu. Quant à ce qu'il venait de se passer que je suivi mon assistant sous les yeux de mes autres collègues.
Une fois dans mon bureau, je remarquais que celui-ci était rangé et que seulement peu de dossiers trônaient sur ma table. Ce qui m'étonna agréablement.
-Les inspecteurs Kubo et Tanaka sont venus récupérer les dossiers qu'ils avaient posé sur votre bureau la dernière fois, ça a déjà diminué de beaucoup les dossiers à traiter. Pendant votre convalescence, je me suis occupé du reste. Je ne vous ai laissé que les dossiers majeurs que je ne pouvais pas traiter moi-même.
-Merci Yukio-kun, vraiment !
Cet homme était une perle. Efficace et gentil. J'avais beaucoup de chance de l'avoir en tant qu'assistant.
-Ce n'est rien. Il continua d'une voix moins assurée que tout à l'heure. Le commissaire m'a chargé de vous transmettre un message... Il vous demande un rapport écrit de votre mission.
Qui dit rapport, dit devoir expliquer ce qui m'était arrivé. Je comprenais pourquoi Yukio avait perdu son assurance et avait le regard qui fuyait. C'était une personne intelligente, il avait compris que j'avais vécu là-bas un épisode traumatisant. Afin de le rassurer et de ne pas perdre contenance, je pris une voix calme avant de répondre.
-Très bien, je lui transmettrai dès que j'aurais fini. Normalement il sera terminé dans la soirée. Cela convient-il ?
-Euh oui ça serait parfait. Il m'a également confié une mission. Il semblerait que le héro Hawks, qui était présent lors de l'incident, n'ait pas encore rendu son rapport. Le commissaire souhaitait que vous alliez le chercher.
-D'accord, pas de soucis. Autre chose ?
-Non, ça sera tout.
Je hochais la tête avant de m'installer à mon bureau, à ma place.
-Inspecteur Nekota ?
Je relevais la tête vers le jeune homme qui venait de m'appeler.
-Je...euh... Bon retour parmi nous ! Mon assistant venait de parler d'une voix hésitante et se dirigeait vers la porte.
-Yukio-kun... merci !
Je remarquais de légères rougeurs sur ses joues avant qu'il ne ferme la porte.
Bien, il était temps que je reprenne le travail !
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Le rapport fut compliqué à rédiger et par plusieurs moments je me suis surprise à me planter les ongles dans le bras ou à me mordre intensément la lèvre. Mais à la fin de la journée, celui-ci était prêt comme convenu. Et je n'avais pas eu de forte crise comme celle de cette nuit.
J'avais également décidé quand j'allais passer voir le héros. J'irai demain pour lui demander son rapport et par la même occasion lui remettre sa veste.
Avant de rentrer chez moi je déposais mon rapport à mon chef qui me remercia et qui me félicita pour ma sortie. Je prévins également Yukio que je ne serai pas présente de la matinée car je serai en déplacement.
Celui-ci hocha la tête signe qu'il en avait pris note. Et je pu repartir tranquillement vers chez moi, sans précipitation et en faisant le tour du quartier pour remarquer les anomalies comme j'avais l'habitude de faire.
Une fois chez moi, je m'assis sur mon canapé près de la veste. Sans contrôlée mes gestes, mes doigts se perdirent dans la fourrure de la capuche. Cela me détendait et je pu me perdre dans mes réflexions. Après plusieurs minutes je me décidais à me préparer à manger et également à écrire mon journal de crise que le psychologue voulait que je tienne. Je n'aimais pas ça et trouvais ça chronophage, mais si cela pouvait m'aider à guérir plus rapidement...
Mes crises détaillées et mes idées noires revenues au clair, je me dirigeais vers mon lit pour aller me reposer. Quand la veste toujours à côté de moi attira mon attention... Et puis merde.
Je la pris avec moi et me dirigea vers ma chambre. Dans mon lit, je serrai la veste contre moi avant de me laisser glisser dans les bras de Morphée
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Je me retrouvais devant l'agence du numéro deux aux classements des héros, un sac contenant sa veste au bout des bras. J'avais dû me faire violence le matin même pour ne pas la garder mais l'image de Mizuki se moquant de moi m'avait vite fait changer d'avis.
Alors que je m'apprêtais à rentrer, une personne poussa la porte, ce qui fit que je me la pris en pleine tête.
-Excusez-moi ! Je ne vous avais pas vu.
Je relevai la tête non sans grogner, pour faire signe que ce n'était pas grave.
-Oh je vous reconnais ! Vous êtes la danseuse de pôle dance de ce fameux bar ! Et ma veste est dans ce sac ! Je ne m'attendais pas à la récupérer un jour. C'est très gentil, merci. Je dois y aller, le devoir m'attends. Ah et si je peux me permettre vous dansez très bien, je reviendrai avec plaisir pour vous voir faire votre show... Et plus si affinité. Finit-t-il dans un rire avant de déployer ses ailes et de s'envoler.
Que venait-il de se passer ? Je mis deux minutes à comprendre ce qu'il venait de m'arriver. Le héros m'avait ouvert une porte sur la figure, avait entamé un monologue en me reprenant sa veste et surtout m'avait prise pour une danseuse de pôle dance. Cette constatation me mit en colère.
« Putain de poulet » (nda: en français dans le texte)
Merci d'avoir lu ce nouveau chapitre, j'espère qu'il vous aura plu! Et merci à Chibitonakai pour la correction des fautes.
Je suis moi même étonnée d'avoir fait autant de mots xD
Le prochain chapitre sera un peu particulier comme il sera du point de vue de Hawks! (j'espère avoir bien retranscrit son caractère...)
N'hésitez pas à me laisser un petit commentaire!
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top