-Andy chéri, aller, mange. Il ne reste plus beaucoup ! parlait Anne avec douceur à son petit garçon qui avait du mal à finir son assiette de purée de pomme de terre.

-Tu devrais le laisser tranquille, dit Marie qui sortait de sa chambre. Il a assez mangé.

Puis, d'un coup, il lui cracha au visage ce qu'il avait dans la bouche. Anne émit un cri de dégoût avant de se lever sous les rires innocents de son fils.

-C'est bon, j'abandonne ! dit-elle en frappant sur la table le torchon qu'elle avait en main.

-Oh, laisse-le ! dit Marie tout en riant face à la scène qui venait de se passer. Il n'a que 1 an et demi. Tu ne vas pas l'obliger à manger de la nourriture tous les jours !

-Je sais, mais c'est ce que son pédiatre a recommandé. Si je veux arrêter progressivement le lait maternel, il faut que je l'habitue à de la nourriture. Mais tu as sûrement raison, rajouta Anne en prenant son fils dans ses bras. Il a encore besoin de mon lait à cet âge, mais avec le travail ce n'est pas évident, et tu sais que je déteste utiliser les appareils pour tirer le lait.

Anne regarda son fils jouer avec les dégâts qu'il avait fait sur son chemisier. Il ressemblait tellement à son père qu'elle avait parfois l'impression de le voir. Parfois, elle essayait d'oublier ce qu'elle avait vécu avec lui, l'amour qu'elle ressentait pour lui, mais son fils le lui rappelait souvent, et surtout qu'il était le fruit de cet amour.

-Maman, est-ce que tu peux le relaver s'il te plait ? Je dois également aller me relaver et si je m'occupe de lui, je risque d'être en retard au travail.

-Bien sûr chérie, dit Marie en venant prendre le petit.

-Tu pourras également le déposer à la crèche s'il te plait ? cria-t-elle en se précipitant à la douche.

-Oui.

Depuis 2 ans, sa mère lui a été d'un grand secours avec la grossesse, la naissance de Andy et de son éducation. Lorsqu'elle ne le pouvait pas, c'était Marie qui déposait Andy à la crèche ou allait le récupérer.

L'une des bonnes choses de leur venue à Paris était l'amélioration de la santé de Marie. Elle ne se sentait plus aussi fatiguée qu'avant et le médecin qui la suivait avait diminué les doses de ses médicaments.

Quelques minutes plus tard, elle était prête à partir. Elle embrassa son fils sur le front alors que Marie était en train de l'habiller, puis sortit de l'appartement.

Ils habitaient dans un quartier plutôt modeste. Ce n'était pas le grand luxe mais au moins il y avait plus de sécurité par rapport aux quartiers malfamés.

Lorsqu'elles étaient arrivées, Anne et Marie avait séjourné chez Julie et Julien durant les premiers mois de grossesses de Anne. Julien avait pu lui trouver un travail d'agent immobilier dans l'agence d'un de ses amis. Puis, avec les premières économies qu'elle avait faites, Anne avait décidé d'emménager dans cet appartement qui rentrait dans son budget. Elle voulait surtout redonner à son amie et son fiancé leur intimité.

Julie et Julien avaient déjà tellement fait pour eux, elle ne voulait pas continuer à les encombrer, surtout avec l'arrivée du bébé.

Après avoir inspecter sa voiture d'occasion, Anne démarra enfin. Une journée chargée l'attendait.