Aah, les histoires de Noël. Elles sont magiques et magnifiques. Nous sommes a notre neuvième chapitre de la Guirlande, et on espère que vous prendrez autant de plaisir que nous de lire le chapitre de YumiV22 !

Qu'attend donc nos jeunes amis après avoir sonné a la porte de ce bâtiment aussi blanc que la neige? Vous le saurez en continuant votre lecture...

Le petit trio retint un instant sa respiration, les secondes flottant dans l'air en une lente torture pour eux. Le regard fixé sur les lumières de la fenêtre, Amandine finit par soupirer au bout d'une longue attente. Il devait forcément y avoir quelqu'un pour lui répondre ! Elle réitéra son geste, un peu plus défaitiste. Toujours rien. Alors qu'elle frissonnait, elle leva l'index pour sonner une dernière fois, mais une main hésitante se posa sur son épaule avant qu'elle n'y parvienne. Se retournant, elle découvrit Ema qui lui suggéra :

« Écoute, peut-être qu'ils dorment et que ce ne sont que des décorations de Noël... ».

Pinçant les lèvres le temps de réfléchir, la brune à lunettes finit par secouer la tête. Elle murmura, hésitante devant la fenêtre ;

« Non, il ne décore jamais sa maison. Ils sont là... ils sont forcément là. ».

Au bout d'une dizaine de minutes, ils finirent par quitter la devanture du bâtiment, les épaules un peu basses. Personne ne parla. Personne ne posa de questions sur la scène étrange qui venait de se produire, même si elles devaient brûler les lèvres des deux personnes accompagnant la gérante de l'épicerie. Et elle leur en fut reconnaissante. Peut-être qu'elle leur en parlerait, plus tard, dans la soirée.

Au bout d'un moment, minuit sonna par les cloches de la ville. Amandine sourit tristement, et se tournant vers les deux jeunes gens, elle chuchota ;

« Joyeux Noël.

-Joyeux Noël !

-Joyeux Noël. ».

Leurs paroles se firent écho dans le silence de la nuit, souriants, et ils continuèrent leur marche, comme si de rien était.

Ils continuèrent un moment dans la nuit, silencieux, avant qu'Amandine ne se tourne vers les deux autres et leur annonça en souriant à ses camarades ;

«Je suppose qu'il va falloir qu'on retourne à l'épicerie. Je l'ai laissée ouverte... Et puis, vous êtes toujours partants pour un thé, n'est-ce pas? ».

Approuvant joyeusement, Ema se tourna vers Anthony, qui, lui, hocha la tête plus timidement. Ils firent alors demi-tour, reprenant leur marche vers le point de départ.

Mais soudain, la neige commença à leur tomber dessus, les trempant rapidement alors qu'ils étaient encore loin de l'épicerie. La neige se fit plus forte, devenant rapidement une tempête qui les glaçait. Avançant plus vite, ils continuèrent ainsi quelques minutes, avant que le seul garçon ne prenne la parole, pointant un immeuble à la porte ouverte du doigt :

« Là... La porte est ouverte. On peut s'y abriter. ».

Sans perdre de temps, ils suivirent le conseil du jeune homme et se réfugièrent dans le hall de l'immeuble, soufflant un bon coup alors que le froid et l'eau les mordaient jusqu'aux os. Ils s'assirent sur les premières marches des escaliers, soufflant un bon coup en regardant la neige tomber dehors. Amandine fut la première à briser le silence ;

« Eh bien... On peut dire que ce n'est pas le Noël que j'avais prévu. Mais bon, soupira-t-elle avec un regard mélancolique vers le ciel.».

Prenant son courage à deux mains, elle continua un peu plus bas ;

« Vous savez, la légende de Madame Garance... eh bien, mon... Ex-mari, la racontait très souvent à notre petite fille. Enfin, notre, surtout la sienne. Et elle y croyait à chaque fois. Ça fait... Oh, ça fait bien plus de cinq ans que je ne les aie pas vus. La dernière adresse qu'ils avaient était celle-ci. Je voulais... j'ai voulu voir ma fille, lui montrer les décorations de Noël. C'était stupide, je sais. Mais j'y ai cru. Oh, je ne sais même pas pourquoi je vous embête avec ça, je suis désolée. ».

Elle débita tout d'une traite, comme une confession qui explosait au grand jour, qu'elle avait gardé pour elle bien trop longtemps. Peut-être que c'était cette ambiance si particulière qui l'avait faite parler. Peut-être était-ce la présence de ces deux personnes si particulières et rassurantes. Peut-être était-ce la magie de Noël. Elle n'en savait rien. Quoiqu'il en soit, aucun des deux ne répondit, mais le silence était bien suffisant et disait déjà tout ce qu'ils pensaient. Seule la lycéenne finit par passer une main compatissante dans son dos, se tortillant un peu étrangement sur l'escalier.

Ils restèrent ainsi, à grelotter un peu sous leurs couches de vêtements trempés, attendant que la tempête passe. Le temps passa, ils ne savaient pas combien exactement. Une minute, une heure, deux, ou encore trois. Ils discutèrent d'un peu tout et rien, laissèrent le silence les envahir parfois, tandis que le vent et le froid continuaient de bavarder à côté d'eux. Finalement, ils cessèrent peu à peu, remplacés par de doux flocons, mais ils ne le remarquèrent pas tout de suite. Ce fut Ema qui finit par jeter un coup d'œil à l'extérieur et déclarer ;

« Eh ! La tempête est passée, on peut rentrer!

- Oh oui ! En effet, allons-y! rétorqua presqu'immédiatement Amandine, se levant un peu plus joyeusement qu'auparavant.».

Sortant du bâtiment, ils se remirent en chemin, un peu plus secs. Si l'un d'eux voulait rentrer se mettre au chaud et se changer chez lui, il n'en dit rien. Ils étaient bien, là, tous les trois, à se balader plus que marcher vers leur seul repère nocturne, observant au passage toutes les lumières qui réchauffaient leurs cœurs trop souvent secoués. Ils finirent par s'arrêter à quelques mètres d'un sapin décoré et illuminé, émerveillés, le temps de souffler sous la légère neige qui tombait encore. Amandine souffla;

«On dirait que le courant est revenu...

- Je ne crois pas, mais peut-être que c'est juste la magie de Noël..., répondit Anthony sur un ton tout aussi bas.».

Amandine, qui n'y croyait plus vraiment, se retint de mentionner la possibilité des piles pour ne pas briser le moment. Alors que, silencieux, ils observaient le sapin, une voix retentit derrière eux, les faisant sursauter ;

«Anthony ? Oh mon dieu, est-ce que c'est bien toi ?»

A suivre... le 10 Décembre !