5 Décembre - Chapitre 5

Cela fait maintenant 5 jours que notre Guirlande vous tient compagnie ! On s'amuse bien, n'est-ce pas ?

Et aujourd'hui, c'est Claradventure qui mène la danse !
Quelle genre d'histoire va-t-elle faire raconter à Mme Garance ? Quelles surprises attendent nos autres protagonistes ?
Vous le découvrirez dans les prochaines lignes...


Les ampoules de la petite boutique grésillaient de temps en temps. Le vélo-dynamo tenait bien la route et Amandine était plutôt fière d'elle. Pédaler n'était pas trop dur, mais elle était tout de même heureuse de s'être remise au sport récemment.

Elle avait toujours aimé bricoler. Elle avait d'ailleurs fait toute la décoration de la boutique elle-même. Rien d'audacieux cependant. Elle n'était plus la petite fille qui s'émerveillait devant toutes les vitrines colorées. Elle n'avait décoré que pour faire plaisir à sa clientèle.

Elle jeta un regard à l'extérieur. Tout était si sombre. Toutes les guirlandes lumineuses accrochées aux lampadaires étaient éteintes et rendaient la ville aussi calme que la plus grande des forêts. Garance suivit son regard et se mit à rire malicieusement avant de dire :

« Croyez-vous pouvoir imaginer un temps où Noël ne rimait pas avec industriel, mais bien avec traditionnel ? Une époque où ce qu'on appelait la "magie de Noël" ne se résumait pas seulement à de stupides décorations phosphorescentes sur des réverbères.».

La femme d'âge mûr lui fit un clin d'œil. Amandine regarda ses deux autres clients, amusée. Elle se passa une main sur la nuque avant de hausser les épaules et se moqua gentiment :

« Cette époque a-t-elle seulement existé ? Mais nous pouvons certainement essayer. ».

Cette bonne femme avait un petit quelque chose qui donnait envie de l'écouter. Ema et Anthony n'avaient pas l'air des plus emballé, mais avaient la politesse de la laisser parler. Garance se leva, son épaisse robe rouge frottant le parquet. Elle disparut un instant dans la boutique et revint avec une belle orange et annonça :

« C'est l'histoire d'un petit garçon qui a sauvé sa famille grâce à une simple orange. ».

Sa voix perçante dominait la pièce. Amandine ferma les yeux pour profiter de l'ambiance qu'elle avait tant refoulée tandis que Mme Garance poursuivait son conte :

« C'était un soir de réveillon comme aujourd'hui. Dehors, la neige n'était pas tombée et Michaël se sentait seul dans son immense maison. On l'avait confiné dans sa chambre. Il croyait que c'était pour que le Père Noël puisse déposer les cadeaux, mais tout ce qu'il entendait n'était que les cris de ses parents, la voix rauque de son père et le ton agacé de sa mère. Michaël observait par la fenêtre, un bonnet rouge sur la tête, espérant silencieusement un miracle de Noël.
Au bout d'une dizaine de minutes, la voix de sa maman l'appela et le petit garçon accourut dans le salon. Le grand sapin était décoré avec des bougies et de petites sculptures d'argile. Sa mère lui tendit un plateau de biscuit en pain d'épice. Son sourire était toujours là quand il était en sa présence, même si ses yeux semblaient rouges. Il croqua un morceau dans la friandise et courut déballer la boîte rouge et blanc joliment décorée d'un nœud. À l'intérieur, se trouvait un mignon ours en peluche. Tout heureux, l'enfant le serra contre lui avant d'aller embrasser ses parents :
- Je l'adore ! clama-t-il avec un grand sourire.

Sa mère lança alors un regard satisfait à son mari qui se leva avec précipitation. Michaël, qui ne comprenait pas sa réaction, se dépêcha d'aller chercher le cadeau qu'il avait préparé pour ses parents. Il voulait leur en offrir un, car tous les ans, le Père Noël les oubliait. Le jeune enfant se plaça devant son père et tendit un objet rond recouvert de papier journal froissé. Le père de famille jeta l'emballage à terre et découvrit dans ses mains une juteuse orange.
- Grand-père m'a dit que l'orange signifiait l'amour universel. J'sais pas trop ce que ça veut dire, mais l'amour, c'est bien ! Tout ce que je veux, moi, pour Noël, c'est que vous arrêtiez de vous crier dessus et qu'on s'aime tous comme avant.

La voix du petit garçon s'était comme brisée à la fin de sa phrase et il avait les larmes aux yeux. Son père le prit soudain dans ses bras et lui fit un gros câlin. Sa mère les rejoignit presque immédiatement. Ils avaient l'air terriblement désolés.

- Nous sommes désolés mon chéri. Nous t'aimerons toujours. Je te promets que ton souhait se réalisera.

Tout le monde s'était mis à pleurer et Michaël jeta un dernier regard vers la fenêtre. Une pluie de flocons tombait enfin du ciel. Il regarda la peluche qu'il tenait depuis tout à l'heure :
- Je vais t'appeler Ange parce que tu es mon ange-gardien... ».

Amandine rouvrit les yeux à la fin de l'histoire. Elle se demandait si cette histoire était réellement arrivée, ou si elle sortait juste de l'imaginaire de la sœur de Garance. Ema avait croisé les bras. La jeune lycéenne laissa échapper dans un soupir et déclara:

« C'est un peu cliché, non ? ».

Garance lui répondit en lui lançant l'orange :

« L'amour, c'est la seule vraie magie, petite ! ».

La femme avait l'air de croire dur comme fer à la morale de son histoire. Ema tripotait l'orange avec nervosité, un air soudain tendu. Anthony lui n'avait toujours rien dit, ses yeux marron semblaient toujours aussi mystérieux. Amandine se mit à fixer le jeune homme avec curiosité. Elle avait très envie d'en savoir plus sur lui. La morale de l'histoire ne l'avait pas plus touchée que ça, et il en faudrait bien plus pour lui redonner le goût de Noël. Garance la tira de ses réflexions quand elle demanda :

« Quand comptez-vous rejoindre vos familles ? Vous êtes si jeunes, quelqu'un doit forcément vous attendre ! ».

Personne ne lui répondit, laissant un blanc que rien ne vient perturber. Noël approchait, mais pour elle, c'était un jour comme les autres. Depuis longtemps déjà, elle ne ressentait plus cette joie, cette effervescence qu'il y avait autour de cette fête. La seule bonne chose qu'elle en tirait, c'était de remplir agréablement sa caisse. Aux vues des expressions de ses clients, elle en conclut qu'elle ne devait pas être la seule à penser ça.

Anthony regarda sa montre d'un air désespéré et chuchota :

《 Plus que quarante minutes...》.

Garance s'apprêtait à parler quand la sonnerie qui annonçait l'entrée d'un nouveau client résonna. Amandine se redressa et fut coupée dans sa salutation par une voix féminine un peu fébrile qui appela :

« Ema ? Es-tu là ? ».

Amandine n'était pas au bout de ses surprises ce soir... Cette soirée serait peut-être plus croustillante qu'elle ne l'aurait pensée...


A suivre... le 6 Décembre !

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