Bonsoir, désolée de poster si tardivement par rapport aux autres jours, mais pas de panique : nous avançons doucement, mais sûrement dans notre Guirlande, en ce quatrième jour de Décembre.

Aujourd'hui, c'est la plume de Daemon_Heart qui sera votre guide.
Comment Amandine et ses clients vont ils réagir face à cette soudaine coupure d'électricité ? La petite dame en rouge fera-t-elle encore des remarques ?
Lisez et vous saurez...

« Qui a éteint la lumière ? demanda sèchement Amandine, de peur qu'un opportuniste ne profita de la soudaine obscurité pour subtiliser quelques produits de son épicerie, elle tenait tout de même un commerce pour faire du profit.

— J'ai toujours su que l'installation électrique des petits magasins de quartier était mauvaise, les rumeurs le disent bien d'ailleurs... Vous savez, même ma voisine le dit ! »

La petite dame habillée en rouge avait, une nouvelle fois, laissé sa voix perçante vriller inutilement les tympans des rares personnes présentes en cette nuit de réveillon. Ema, quant à elle, se plaignait qu'elle ne pouvait plus lire le livre que lui avait prêté Amandine.

Alors que celle-ci s'occupait de faire comprendre à la détentrice d'une des pires voix qu'elle n'avait jamais entendu que son installation électrique était en parfait état et que les rumeurs étaient infondées. Anthony, laissant une nouvelle fois parler sa générosité, était sorti dehors pour voir si la panne d'électricité n'était que locale.

Il se rendit vite compte que la ville entière semblait être touchée. L'éclairage public avait cessé de fonctionner, et déjà, on devinait grâce aux légères lueurs derrière les fenêtres de certaines maisons qu'on y allumait des bougies. Il retourna à l'intérieur de la boutique pour annoncer :

« La panne d'électricité a l'air générale... Vous devriez faire comme vos voisins, allumer des bougies ou utiliser un brûleur à gaz, si vous en avez un..., conseilla Anthony, sitôt revenu dans la boutique.

— Ou la lampe-torche de ton téléphone portable ! ajouta Ema.》.

L'idée était ingénieuse, et très vite, quatre petites lumières s'allumèrent dans la pièce. Amandine circula dans les rayons, et, comme pour vérifier si la coupure de courant était réelle, inspecta les frigos et autres rayons réfrigérés. Aucun ne marchait encore. Elle calculait déjà les frais, le montant que tout cela allait lui coûter, et devant ces sommes, quoi que peu mirobolantes, elle maudissait l'auteur inconnu de cette panne d'électricité.

Le bilan de la soirée risquait d'être, pour sa boutique, largement négatif. Elle ne vendait presque rien depuis le début de la soirée, et si, en plus, elle perdait une partie de son stock, rien n'allait plus.

Que faire... ? Que faire... ?

Elle réfléchissait à cent à l'heure, cherchant au plus vite une solution. Elle se rappela qu'elle avait un vieux vélo dans son arrière-boutique, et aussi une dynamo un peu poussiéreuse. Si elle se souvenait bien des cours de technologie de son enfance, un vélo et une dynamo, ça donnait normalement beaucoup d'électricité, du moment où une personne pédalait à bonne vitesse.

Elle demanda l'aide d'Anthony, et après avoir rassemblé les différents éléments, ils posèrent le vélo juste à côté de la caisse. Même si des câbles traversaient ainsi toute la pièce jusqu'au groupe électrogène, la position avait été considérée comme la meilleure selon Amandine, qui pouvait, tout en pédalant, surveiller les différents rayons et tenir, a minima, la caisse.

Aux premiers coups de pédales, rien ne se passa. Anthony vérifia les branchements, mais aucun d'entre eux n'était mal fait.

La dame en rouge se moqua alors de l'installation bancale, critiquant le manque de moyens de l'épicerie dans laquelle elle faisait ses courses. Elle déclara d'un air méprisant et moqueur :

« Je n'avais jamais vu une idée aussi saugrenue pour relancer les néons... Vous savez, d'ailleurs, ma grand-mère disait souvent qu'à son époque, lors de la Guerre, on s'éclairait aux bougies ! Et aux bougies, c'était très bien. Oh oui, que c'était bien aux bougies... Elle me le disait souvent, vous savez ? Elle me disait : "Ma petite Garance, que c'était bien le temps où on allumait encore des bougies ! Ce temps où nous n'étions pas soumis aux volontés des machines"! Ma grand-mère... Elle était la meilleure d'entre toutes, le savez-vous ?

— Madame Garance, arrêtez de critiquer mon magasin. J'ai déjà suffisamment de problèmes à gérer..., répondit, vexée, Amandine.

— Vous savez, vous pouvez m'appeler Garance, inutile de me vieillir plus que je ne le suis déjà ! Oh, et puis, vous savez, ma nièce me le disait souvent. "Madame ma tante, est-ce que je peux avoir des madeleines ?" qu'elle me disait ! Et moi, je lui répondais toujours que oui, je les avais faites juste pour elle, mais qu'elle ne les aurait que si elle ne m'appelait plus madame... Oh, que c'était bien le temps où ma nièce me demandait encore des madeleines... Vous savez maintenant, les enfants, ce n'est plus ce que c'était...»

Elle s'était interrompue, abasourdie de constater que les néons se furent rallumés suite aux essais d'Amandine sur son vélo. Maintenant, elle tenait tant bien que mal la vitesse suffisante pour que la lumière persistât dans le magasin, et que de nouvelles âmes errants à la recherche d'un magasin encore ouvert remarquassent sa petite épicerie.

Ema félicita Anthony et Amandine, et proposa même à cette dernière de la relever, si elle le souhaitait, au cours de la nuit. C'était une façon comme une autre de la remercier pour l'avoir recueillie, et lui avoir permis de fuir une soirée plus qu'ennuyante.

Alors que les choses allaient se remettre dans un semblant d'ordre, en grande partie grâce au vélo-dynamo d'Amandine, Garance se décida de faire à nouveau parler sa voix perçante :

« D'ailleurs, Amandine, j'avais entendu dire que vous étiez une adepte des histoires de Noël ! Ma grande sœur, Marie-Ange, m'en avait beaucoup conté dans mon enfance. Que c'était bien, les histoires de Marie-Ange... Ça fait d'ailleurs longtemps que je ne lui ai pas parlé. Enfin, ce n'est pas le sujet. Laissez-moi vous conter des histoires de neige, de magie et de cadeaux ! »

A suivre... le 5 Décembre !