3 Décembre - Chapitre 3

Et nous voici déjà au troisième jour de notre Guirlande !

Nous espérons que l'histoire vous plaise. Bon, oui, c'est vrai, ce n'est que le début, mais attendez un peu de voir le fruit de l'imagination de demquill !

Anthony sera-t-il un banal client de passage comme Madame Belanger ? L'épicerie d'Amandine va-t-elle encore permettre de sauver des Réveillons de la catastrophe ?
Il ne tient qu'à vous de le découvrir...



— Cela fera deux-soixante, s'il vous plaît.

Amandine sourit à nouveau client. Il fouillait son porte-monnaie noir, faisant tomber quelques pièces rouges qui roulèrent sur le sol. Il s'excusa, rougissant, et se précipita par terre pour ramasser l'argent. Puis il se releva et tendit la monnaie à l'épicière. La jeune femme recompta rapidement. Il manquait vingt centimes.

Alors qu'elle ouvrait la bouche pour le lui signaler, elle surprit son expression tandis qu'il attendait son ticket. Il regardait vers le plafond, avec un air triste plaqué sur ses traits. À la lumière scintillante de la guirlande accrochée au dessus du comptoir, la scène n'en était que plus triste. La jeune femme porta son attention sur l'article d'Anthony. Un pot de crème glacée. Elle savait d'expérience que ce n'est pas vraiment ce qu'on achetait pour aller fêter Noël en famille.

Elle se racla la gorge, décidée à engager la conversation :

— Vanille-Noix de macadamia, l'amie des soirées solitaires, pas vrai ?

Il sursauta et dévisagea l'épicière, visiblement surpris d'être interpellé de la sorte. Il rit doucement et répondit :

— On peut dire ça, oui. C'est cliché, mais tellement bon !

— Je préfère le parfum Caramel beurre salé, personnellement, déclara Amandine d'un ton solennel. Les éclats de caramel le classe directement en première position.

— Il faudra que j'essaie, alors, rit-il.

Il semblait un peu moins malheureux. Cependant, loin de se lancer des fleurs, Amandine sentait que cette bonne humeur ne serait que passagère. Il y avait toujours ces ombres dans ses yeux et cette légère crispation de la mâchoire.

Le silence planait. On entendait le léger bruit des pages que tournait Ema à côté. Elle jeta un rapide coup d'œil vers elle, mais l'étudiante ne prêtait attention qu'à son livre. Anthony fronça les sourcils, mais ne fit aucun commentaire. Il n'était décidément pas le genre d'homme à poser des questions. Il se contenta de déclarer :

— Bon, je suppose que je vais y aller.

Il avait l'air un peu gêné. Amandine fit une petite moue désolée, comme pour excuser son bavardage, consciente d'avoir retardé les plans solitaires de son client. Elle se tourna vers la caisse pour imprimer le ticket. Au même moment, la clochette d'entrée retentit.

L'épicière se tourna vers la porte pour saluer sa nouvelle cliente. Une petite bonne dame, toute vêtue de rouge, se tenait là, secouant son parapluie tout en s'exclamant :

— Il fait un temps de cochon, dehors !

Amandine lui offrit un sourire compatissant, puis se tourna vers Anthony. Elle parlerait météo une fois qu'elle aurait finalisé l'achat de son mystérieux client. Elle finit par dire au jeune homme :

— Et voilà ! Je vous souhaite une bonne soirée !

— Et je vous souhaite bien du courage, fit Anthony avec un coup de menton en direction de la dame qui continuait de pester en secouant ses cheveux bruns.

Ils rirent à voix basse quelques instants, puis Anthony prit son pot de glace et se dirigea vers la sortie. Encore un qui ne passerait pas un merveilleux Noël, songea l'épicière. Soudain, la dame le retint de sa voix perçante :

— Monsieur, attendez !

Amandine devina un soupir chez le jeune homme, qui pivota malgré tout vers son interlocutrice. Celle-ci sautillait pour essayer d'atteindre un article trop haut pour elle et lui demanda :

— Pouvez-vous m'attraper ça ? Le deuxième, hein, faut jamais prendre le premier présenté, toujours ceux de derrière, les cachés ! Voilààà... vous êtes grand et fort, vous, vous n'avez aucun mal à attraper des nouilles trop hautes !

Cette dame était pour le moins atypique. Elle parlait fort en agitant les bras, et le pauvre Anthony était sur la pointe des pieds pour atteindre la boîte qu'elle convoitait, sans oser lui demander un peu de patience. Il finit par lui tendre la boîte en souriant :

— Et voilà. Je vous souhaite à tous une bonne soirée, salua-t-il.

Il n'était plus qu'à quelques pas de la porte. Il rabattait sa capuche sur ses cheveux quand tous entendirent un grésillement.

Un instant après, la lumière des néons vacilla puis s'éteignit...



A suivre... le 4 Décembre !

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