Bonsoir, beaucoup d'entre vous sont en pleine préparation de gâteaux, de bûches ou encore d'emballage de cadeaux ! Mais accordez-vous une pause et soufflez le temps d'un chapitre ! A deux jours de la fin de cette incroyable Guirlande, c'est la talentueuse Thalita_472 qui s'est chargé de la suite des aventures de notre duo !

La personne qui a ouvert la cabane saura-t-elle les aider ? Ou les plongera-t-elle dans un énième cauchemar éveillé ?

Un homme se tenait là, légèrement caché dans l'ombre. Amandine rangea vivement la boussole dans sa poche. Elle avait l'intuition qu'il valait mieux que cet étrange personnage ne la voit pas. La pièce était encombrée par de vieux meubles cassés et poussiéreux. Il portait un grand manteau élimé par les années et une barbe mal rasée. Un sourire en coin flottait sur son visage et ses yeux noirs perçants scrutèrent les nouveaux arrivants. Il les salua :

« Bonjour. Que puis-je faire pour vous, Amandine et Ema ?

Bonjour, nous cherchons... commença la femme en repositionnant ses lunettes.

Comment est-ce que vous connaissez nos noms ? interrogea la jeune adolescente, suspicieuse.

Qu'importe ! Que cherchez-vous par ici ?

Est-ce que vous connaissez quelqu'un nommé Jack ? On nous a demandé de le trouver pour sauver l'esprit de Noël.

Paul... Bien sûr que je l'ai vu, il a toqué à ma porte quelques minutes avant vous ! Le cherchez-vous ?

Non, soupira Amandine, exaspérée. Nous cherchons un certain Jack et ce Paul nous a conseillé de venir ici. En effet, il y a une tige de haricot juste à côté.

Mais il fallait le dire plus tôt ! s'exclama l'inconnu avec un grand sourire qui étirait ses lèvres. Je sais en effet où il est.

Donc... ?

Il est parti.

Quoi ? Mais c'est sa maison non !? s'exclama la femme, stupéfaite. ».

    L'homme étrange hocha la tête en gardant son sourire carnassier aux lèvres, n'ajoutant aucun mot. Il voulut les inviter à entrer d'un geste de la main, mais Ema se figea, montrant bien qu'elle ne voulait pas aller dans cette maison. Cet insolite personnage n'inspirait pas non plus confiance à Amandine.

    Il soupira en gardant son rictus figé et sortit dehors. Il leur proposa de marcher à sa suite en disant qu'il allait les mener à Paul et même à Jack. Elles froncèrent les sourcils, ne se rappelant par d'avoir mentionné le nom de Jack, mais lui emboîtèrent le pas avec méfiance. Il ajouta en souriant qu'il les mènerait à leur but ultime tout en avançant d'une marche dansante et titubante, comme s'il valsait au gré d'une musique qu'il était le seul à entendre.

    Après une vingtaine de pas, ils atteignirent un tout autre paysage. Une forêt bleue les entourait comme un écrin entre ciel et mer. Chaque brin d'herbe figé craquait sous les pieds des deux femmes car tout dans ce tableau paraissait fait de pierre. Quand ils passèrent devant une cascade, Ema attrapa une goutte d'eau au passage. Elle était dure et glaciale comme une étoile cristallisée et la lumière accrochait chaque facette de cette perle de ciel. L'eau ne tombait pas, ce rideau était bloqué dans un arrêt de temps.

    D'un claquement de langue, leur guide rappela la lycéenne à l'ordre. Il poursuivit son chemin entre les arbres bleus translucides, insensible à leur beauté parfaite et si fragile. Ils évoluaient dans un monde de cristal qui s'assombrissait de plus en plus. Ils arrivèrent alors devant un arbre et l'homme les enjoignit à s'asseoir avec lui au pied de ce majestueux conifère aux couleurs des abysses avant de demander :

« Vous cherchez mon frère, n'est-ce pas ?

Votre frère ? demanda Ema. Faîtes-vous partie de la famille de Jack ?

Oui, soupira son interlocuteur. Depuis que notre vieille mère est morte, mon aîné est devenu bien étrange. Je ne le reconnais plus : il parle seul, pousse de grands hurlements sans raison, part seul la nuit. J'ai essayé plusieurs fois de le suivre, mais je perds tout le temps sa trace après qu'il soit sorti de la cabane.

Et n'est-il pas revenu?

Non... Et hier soir, j'ai fait un rêve très étrange. Une femme m'est apparu, une dame assez âgée vêtue de rouge. Elle m'a dit que mon frère avait besoin d'aide et que des gens avaient besoin de l'aide de mon frère et qu'ils allaient m'aider à le retrouver pour avoir leur aide... Bref, je n'ai pas tout compris mais je sais que vous pouvez retrouver mon frère !

Mais... Nous le cherchons aussi, je ne vois pas comment nous pourrions le trouver !

Je le sais, c'est tout. Ah, et je m'appelle Zack ».

    Cette phrase ferma définitivement la discussion. Zack se releva et s'engagea sur un petit chemin qui s'enfonçait dans les sous-bois, suivi par les deux aventurières en herbe qui ne comprenaient pas plus leur but. Les craquements de cette pelouse les suivirent tout le long de leur chemin.

    Quand ils sortirent de la forêt-ciel, ils débarquèrent sur une plage jonchée de ce qui ressemblait à des bouts de verre de toutes les couleurs. La mer sombre comme des nuages d'orage léchait par intermittence ces petites pierres précieuses que le reflux des vagues avait rendu lisses et ronds comme des galets. Amandine voulut interpeller leur nouveau compagnon quand elle entendit un grondement sourd venant du plus profond de la terre. Le sol trembla et Ema s'agrippa à la femme à ses côtés en poussant un cri strident. Zack grogna :

« Ne fait pas de bruit gamine ! Tu vas les attirer encore plus vite et vous n'êtes pas encore prêtes.

Qui ? C'est quoi ça ? Pas encore prêtes pour quoi ?

Ne te pose pas la question, je ne te répondrai pas.

Où… où est-ce que vous nous emmenez? balbutia l’adolescente de plus en plus paniquée. ».

    Ce fut seulement maintenant qu'Amandine se souvint de la boussole qui était devenue noire juste avant de toquer à la porte de cette maisonnette. Elle la ressortit de sa poche pour la scruter une nouvelle fois et son sang se figea dans ses veines quand elle vit sa couleur. Le cadran était resté noir, peut-être même plus qu'avant si cela était possible et l'ombre avait gagné le pourtour de cet objet magique.

    Zack avait arrêté d'avancer et fixait son regard sur l'horizon où la mer se confondait avec le ciel dans de sombres volutes d'acier. Il portait un grand rictus satisfait sur son visage et murmurait des paroles inaudibles au vent. En voyant cela, les deux jeunes femmes tentèrent de s'enfuir, mais les arbres derrière eux s'étaient refermés pour devenir une barrière aussi solide et immuable qu'un mur. Zack s'approcha d'elles, les attrapa par l'épaule et les entraîna vers la mer. Il se faufila entre l'eau et une falaise qui bordait le rivage sur un petit chemin étroit. Au bout de ce chemin se trouvait un trou. Une énorme bouche noire béante prête à avaler la moindre chose passant à sa portée. Les petits cailloux roulaient sous les pieds des deux jeunes femmes, les empêchant de lutter contre leur agresseur. Celui-ci leur fit un grand sourire tout en les suspendant au dessus du trou et déclara :

« Vous voyez ce n'est même pas la peine de les attirer, vous allez les rejoindre de vous même ! Bon voyage et adieu ! ».

    La chute dura quelques secondes qui leur parurent durer une éternité et la chute fut brutale. Il faisait noir, et elles sursautèrent en entendant cette voix si familière depuis cette soirée qui demanda :

« Qui est-ce ?

- ANTHONY, s'exclamèrent-elles en chœur».

A suivre....le 23 décembre !