13 Décembre - Chapitre 13

Bonsoir, nous voici pour le treizième texte de la Guirlande ! Que le temps passe vite ! Ce soir, nous sommes réunis pour profiter du texte rondement mené parPandaFlamboyant  !
Que va-t-il advenir de nos trois héros ? Le fouet du Père Fouettard s'abattra-t-il sur eux ? Et si le vendredi 13 devenait un jour de chance...

Alors que des pensées angoissées nourries par une imagination galopante semaient la confusion dans les esprits de nos trois héros -oui oui, même Amandine commençait à perdre son sang-froid légendaire-, le bruit d'une porte s'ouvrant à contre-cœur retentit dans leur dos. Le Père Fouettard se retourna d'un mouvement furieux, ses sourcils froncés par la colère incrédule.

Des bruits de pas amortis par la neige fondue résonnèrent dans le couloir, se rapprochant lentement, mais sûrement. On entendait presque les flaques se former sur son passage.

Le Père lâcha un juron et se précipita au-dehors de la salle de réception, semblant avoir totalement oublié la présence de ses invités-otages. Ema et Anthony le regardèrent sortir, muets d'étonnement.

Quant à Amandine, elle réfléchissait à toute vitesse. Qui donc avait osé entrer dans la demeure du Père Fouettard, et, au vu de la réaction de ce dernier, sans y avoir été invité ? Peut-être qu'il y avait un lien avec la déclaration qu'elle avait faite lorsqu'il était apparu...

Mais les pas sonnaient trop isolés pour appartenir à une armée de Nicolas guidés par une madame Garance en armure de Noël. Ou quelle que soit la forme sous laquelle elle comptait leur envoyer de l'aide.

Amandine secoua la tête pour chasser cette image fantaisiste, et se leva d'un bond décidé. Si elle voulait les sortir, elle et les gamins, de cette situation épineuse, elle allait devoir garder la tête sur les épaules. Et pas attendre un secours miraculeux de la part de personnages de contes de fées.

Se tournant vers les adolescents, elle désigna en silence une petite porte grise au fond de la salle et leur fit signe de la suivre. Ils obtempérèrent, marchant sur la pointe des pieds en essayant d'étouffer le plus possible le bruit de leurs pas.

Précaution sûrement inutile, vu les éclats de disputes qui s'élevaient du couloir. Le Père Fouettard avait arrêté l'intrus environ à mi-chemin entre la salle de réception et la porte d'entrée, et les mots que sa grosse voix bourrue crachait avec mépris se noyaient dans sa fureur. Seuls certains se détachaient de temps à autres, prononcés un peu plus forts, sûrement pour mettre tout à fait l'accent sur leur importance : chaussures, retirer, neige, dégoûtant, répété cent fois, est-ce que tu sais le temps que ça me prend de tout nettoyer, et ainsi de suite. L'autre voix était pour l'instant inaudible, mais on sentait que l'inconnu n'était pas plus impressionné que ça par l'explosion de colère du Père et attendait simplement qu'il ait fini.

Mais revenons à nos héros : ils avaient enfin atteint la porte et s'apprêtaient à sortir. Amandine avait posé la main sur la poignée, et de l'autre était prête à pousser le panneau de bois, quand soudain...

Dans le couloir, le silence s'était fait, et pour cause : la source du bruit avait réussi à échapper au sermon du Père et, étant entrée dans la salle, fixait le trio sur le point de s'enfuir d'un air impassible. Les bras croisés, les joues rougies par le froid et ses cheveux bruns pendouillant en boucles tristes et mouillées, Abigaïl les observait à travers ses lunettes teintées de buée d'un regard qui, de neutre, devint doucement pensif, puis presque triste.

Ema se tourna vers Anthony, redoutant sa réaction. En effet, l'adolescent avait pâli et reculé d'un demi-pas, sa main agrippant le bras d'Amandine. Ema se rendit compte, en ce moment précis, à quel point Anthony ressemblait à sa mère : c'était surtout à cause des yeux, de ces iris marrons qui semblaient renfermer des secrets douloureux et inavouables. On aurait pu les soupçonner de porter leurs lunettes uniquement pour mieux préserver ces sombres mystères.

Le Père Fouettard entra à son tour dans la pièce, haletant de frustration essoufflée. Abigaïl fuit le regard d'Anthony et se tourna vers lui, ayant soudain retrouvé la fureur et l'énergie qu'il lui avait fallu pour lui tenir tête dans le couloir. Elle s'exclama d'un ton qui exprimait la colère et le désespoir mêlés :

《 Fouettard, pour la dernière fois, tu fais ce que tu veux avec les malheureux qui croisent ton chemin mais tu laisses les miens en paix ! Le Père l'ignora, et se dirigea à grandes enjambées vers le trio encore paralysés sur le pas de la porte.》.

Amandine réagit la première, ouvrit la porte et poussa Ema de l'autre côté. Puis elle se tourna vers Anthony, qui fixait toujours Abigaïl d'un air perdu. Elle murmura d'un ton qu'elle espérait rassurant :

《 Anthony, je suis désolée, mais il faut vraiment qu'on file...》.

À son grand soulagement, il hocha la tête, adressa un dernier regard d'excuse à sa mère -mais l'était-elle vraiment ? il n'était plus sûr de rien-, et franchit enfin la porte à la suite d'Amandine, qui la referma avec fracas derrière eux.


A suivre...le 14 décembre.



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