La grève des transports a atteint son paroxisme en ce 10 décembre ! Mais pour vous extraire de tous les problèmes que cela engendre, asseyez-vous sur une chaise ou affalez-vous dans votre lit afin de déguster le texte que nous a concocté LanJoyex !

Quelle est cette personne qui vient de reconnaître Anthony ? Va-t-elle le séparer de ses deux nouvelles amis ? Ou au contraire, cette nouvelle personne va-t-elle les aider à retrouver leur esprit de Noël ?

Et bien, lisez pour le savoir !

Ils se retournèrent tous les trois en même temps, furtivement et se retrouvèrent désormais face à une femme. Une femme âgée d'au moins une quarantaine d'années, voire peut-être plus, peut-être moins, ils n'en avaient aucune idée, mais là n'était pas le plus important.

Les regards d'Ema et d'Amandine étaient rivés sur Anthony, puis sur la personne se trouvant en face d'eux. La situation était... incompréhensible.

Une question tournait dans la tête d'Ema et d'Amandine : « Qui était-ce ? »

La femme se rapprochait de plus en plus, laissant place à une atmosphère de plus en plus glaciale qu'elle ne l'était déjà. Ema intervint :

— Qui est-ce ?

Anthony lança un regard derrière lui, et sourit à Ema, un sourire chaleureux. « Tout va bien » était la signification de ce timide sourire.

L'inconnue était maintenant à moins d'un mètre d'Anthony. Elle pouvait le toucher. Une larme coula de son œil droit tandis qu'Anthony, lui, scrutait de haut en bas la petite femme. Il l'avait reconnu, mais ne disait rien. Elle lui sourit en lui demandant :

— Anthony .. Est-ce que...c'est toi ? Oui, c'est bien toi.

Elle passa une main sur sa joue, pouvoir toucher son fils qu'elle n'avait pas revu depuis ce qui était pour elle des décennies, était SON propre cadeau de Noël. Jamais elle ne se serait attendue à ce que son fils rode dans les parages, en ce lieu précis, ce lieu inconnu de tous.

Il acquiesça simplement d'un léger sourire. Après quoi, la femme le prit directement dans ses bras. Une chaleureuse étreinte qu'il lui rendit malgré lui. Il croyait en ces retrouvailles, mais il pensait que sa mère était décédée depuis le jour de sa disparition, quelques années plus tôt. Une question trottait dans la tête d'Anthony : « Qu'était-il arrivé pour qu'elle m'ait abandonné ainsi ?».

Toute cette histoire n'était pas claire, c'était évident : quelque chose clochait.

La petite mère d'Anthony remarqua bien sûr le regard intrigué des deux jeunes femmes accompagnant son présumé fils. Elle s'approcha d'elles, ces deux dernières, restant tout de même méfiantes. Elle leur expliqua enfin la situation :

— Il y a quelques années, j'ai perdu de vue Anthony, mon fils. J'avais malheureusement eu... quelques... problèmes. Mais ce n'est plus important, maintenant qu'il est ici, le soir de Noël ! Oh, rien n'est plus merveilleux que des retrouvailles la nuit de cette fête si particulière à nos yeux ! Vous devez certainement être des amies d'Anthony, je présume ? continua la jeune femme tout en s'avançant vers Ema et Amandine. Abigaïl.

Elle tendit la main aux deux femmes pour leur dire bonjour, signe de politesse, mais ce fut Amandine qui lui tendit la main en retour, avec un peu d'hésitation. Puis Abigail s'écria :

— Allons, venez ! Ne restez pas dans le froid comme ça !

Ils la suivaient sans dire un mot. Au fond, personne n'avait vraiment envie de suivre cette femme si mystérieuse. Il était déjà plus de minuit, et la neige commençait à se transformer en énormes flocons épais tombant de plus en plus vite. L'esprit d'Anthony était ailleurs. Il se posait un tas de questions qu'il n'osait malheureusement pas poser à sa soi-disant mère qu'il pensait défunte.

Ils marchèrent une bonne trentaine de minutes quand ils arrivèrent enfin à destination. Un gigantesque chalet minutieusement décoré de guirlandes scintillantes, de magnifiques boules de Noël sur les rambardes des balcons, et d'un somptueux sapin, très très haut, en face du chalet joliment décoré, avec au bout de ce dernier, une superbe étoile dorée, reflétant là toutes les lumières des guirlandes électriques. Leurs yeux pétillèrent sous la beauté de la vue.

À l'intérieur, on pouvait voir à travers les fenêtres que les lumières étaient allumées, qu'il y avait énormément de personnes en mouvement passant et repassant devant ces dernières. Anthony chuchota à Ema et à Amandine :

— Vous voyez, le courant est vraiment revenu !

Amandine n'était pas sûre de ce qu'ils faisaient. Tout ça paraissait irréel, vraiment irréel. Un chalet aussi grand près de la forêt, un chalet qu'ils n'avaient pas vu avant. Amandine avait l'œil, elle n'était pas naïve. Son instinct ne la trahissait presque jamais. Et ce que ce dernier lui disait en ce moment même, était tout simplement qu'ils s'aventuraient sur un terrain inconnu et qu'ils feraient mieux de retourner à l'épicerie.

Elle avait vraiment l'impression d'être dans l'un de ces films d'aventures. Ce genre de film où tout commence très bien, jusqu'au moment où les protagonistes rencontrent une personne inconnue qui leur fait finalement vivre une série de péripéties affreuses, sans aucun but précis. Amandine murmura d'un ton si bas que personne ne l'entendit :

— Je n'en suis pas si sûre...

Ils entrèrent dans le chalet et tombèrent nez à nez avec un décor magnifique, un intérieur somptueusement décoré, un grand sapin trônant au centre du rez-de-chaussée, des dizaines de personnes se déplaçant avec un large sourire, des cadeaux à la main, un sourire qui paraissait si... faux, si hypocrite.

Amandine commençait vraiment à avoir peur. Quelle était la véritable raison de cette fameuse coupure de courant, pile le soir de Noël ? Et surtout, quelle était la véritable identité de cette femme, de ces personnes ?

Amandine en était persuadée : ils étaient tombés dans quelque chose d'effrayant. Elle suivit le petit groupe ainsi que la femme qui expliquait tout un tas de choses à propos du chalet, des personnes s'y trouvant, mais elle ne prêta absolument aucun intérêt au monologue de la femme. Elle jeta un œil furtif par-delà la fenêtre. La neige tombait de plus en plus vite, avec des flocons énormes. Ils n'étaient malheureusement pas prêts de rentrer en ville maintenant...

A suivre... le 11 Décembre !