9 Décembre - Chapitre 9

Nous sommes le 9 décembre ! Il est donc l'heure de poursuivre notre Guirlande de l'Avent avec un nouveau chapitre, écrit de la main de Lolasdreams01

Vous vous demandez sûrement comment va s'en sortir notre héro, face à cet interrogatoire...



- Bon, qu'est-ce que tu fais dans la vie?

Les mots résonnaient dans l'esprit de Raphaël. A vrai dire, il ne savait pas ce qu'il faisait. Il étudiait, volait, mais pour aller où? En s'imaginant les yeux de Nolwenn, il voulait être à leur niveau, aussi rempli de rêves et de joie. Le jeune homme avait toujours voulu voir les étoiles, alors, le temps d'un noël, il voulait qu'elles soient là.

Mais ses mots n'y arrivèrent point.

- J'étudie, pour être...euh...physicien..., balbutia-t-il maladroitement.

Échec. Coup de Trafalgar causé par ses propres cordes vocales. Ses études étaient une honte pour lui. Pourtant, c'était censé être sa fierté, ce qui le définissait. Mais à chaque minute passée au sein de cette famille, Raphaël voyait autre chose. De la joie, une famille. Et il était jaloux de celui qu'il n'était pas.

- Tu entends ça Nolwenn ? appela le père avec entrain.

Raphaël sursauta sur le canapé en cuir. Un sourire naquit sur les joues de la petite rousse en face de lui, comme le premier flocon de neige d'une matinée d'hiver.

Peut-être Raphaël allait-il sourire à son tour, ce Noël.

- Et ta maman, elle est où ? questionna Nolwenn, les yeux grands ouverts.

Lentement, la chaleur monta au crâne de Raphaël. Il sentit un océan, un tsunami se former, brouillant peu à peu les images qui se gravaient sur sa rétine.

- Elle est occupée, mentit-il.

La petite haussa les épaules, la mère, toujours dans la cuisine, ne fit rien pour combler le silence qui s'installait. Le père hocha la tête, attendant, sûrement par politesse, que Raphaël continue à leur parler de ses parents. Ce qu'il fit donc.

- Elle travaille dans l'humanitaire. Mon père aussi, donc forcément...

C'était aussi simple que ça. Voler des portefeuilles, des histoires.

- Je vais montrer ma chambre à Raphaël ! enchaîna subitement Nolwenn.

- Et le verre d'eau ? chevrota la mère.

Pour toute réponse, la petite pris la main de Raphaël et le guida dans les couloirs de la maison familiale. Arrivée face à un mur, d'un blanc, cassé, classique, elle s'arrêta, et le regarda en roulant sa langue nerveusement le long de ses dents de lait. Confus, Raphaël ne voyait pas une chambre mais une enfant hésitante.

- Donc, on offre le cadeau à Nana quand elle revient ? entama-t-elle en hochant la tête.

- Je croyais que tu n'avais rien trouvé ? Et où est Nana ? interrogea Raphaël, perdu, comme lors de leur première rencontre.

Nolwenn baissa ses grands yeux marron. Habituellement pleins d'entrain, ceux-ci semblaient avoir été chassés par le doute.

- Nana...est un peu toute seule... entama Nolwenn, en jouant nerveusement avec la paume de Raphaël, -enfin, vraiment toute seule. Je souris beaucoup, elle...elle sourit pas.

Avec ses mots d'enfant, Nolwenn peinait à s'expliquer, mais quelque chose commençait à se profiler dans l'esprit de Raphaël.

- Elle est triste? proposa-t-il.

La petite hocha en tête en signe de soutien.

- Parfois elle me demande pourquoi elle est en vie. Et je sais pas quoi répondre, parce qu'elle me manquerait drôlement. Donc pour Noël je voulais...je voulais lui trouver un ami. Pas quelqu'un en particulier, quelqu'un comme toi, dévoila Nolwenn avec peine.

Les deux se fixèrent pendant quelques secondes, l'un cherchant à trouver dans les yeux de l'autre une explication à ce qu'il venait d'entendre, ces yeux à la recherche nerveuse d'un hochement de tête ou de sourcil, d'un sourire, ou d'un réconfort.

- Le rôti est prêt! s'écria la mère, les tirant de leur rêverie mutuelle.

Nolwenn fut la première à détourner le regard.

- Ne dis rien à Papa. Ça le fait pleurer, glissa-t-elle avant de s'élancer dans le couloir.

Quelques instants plus tard, la petite et son ami étaient attablés autour du rôti. Évidemment, Raphaël dut donner -ou plutôt subir- le discours végane habituel.

- La sœur de Nolwenn veut être 'végane', gloussa la grand-mère en faisant des crochets dans l'air à l'aide de doigts frêles et poussiéreux.

Des rires nerveux furent échangés autour de la table, Raphaël pianotant sur la surface de son assiette vide.

- Peut-être qu'elle serait plus forte si elle mangeait de la viande..., renchérit-elle avec dédain.

Les sourires forcés laissèrent place à des protestations.

- C'est vrai, Camille! s'enflamma-t-elle en s'adressant à la mère. Ta gosse n'est pas là, mais un inconnu, oui!

A ces mots, Raphaël se leva, bredouilla une excuse quelconque, et se dirigea vers la sortie, son manteau décorant son bras tremblotant. Il passerait Noël seul décidément, laissant les cris de cette famille derrière lui.

- Stop !

Un cri plus fort, plus authentique. Un silence. Tous, Raphaël y compris, se tournèrent vers le père, silencieux jusqu'à présent. Ses doigts parcouraient furieusement l'écran d'un téléphone qui éclairait son visage tiraillé d'inquiétude.

Ce qu'il dit changea tout. Raphaël, Nolwenn, et ce qui allait leur arriver.

- Nana est à l'hôpital.




A suivre... le 10 décembre !

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