7 Décembre - Chapitre 7
Ho ho ho ! Nous sommes le septième jour !
Aujourd'hui, le nouveau chapitre sort de la plume de ApprentieMarchombre
Nos deux compères vont ils vivre de nouvelles aventures sur leur route ?
Les deux comparses se dirigèrent vers l'arrêt de bus le plus proche, la rouquine menant vivement son nouvel ami vers la chaleur de son foyer. Comme la soirée avançait, la foule s'épaississait, toujours plus pressée d'échapper à la pluie pour retrouver famille et amis. Raphaël peinait à suivre la diablotine qui lui servait de guide. Celle ci se retournait régulièrement pour vérifier qu'il la suivait, le suppliant des yeux de se dépêcher.
Tandis qu'ils attendaient leur transport, Nolwenn ne cessait de babiller,s'émerveillant de tout et de rien, observant les passants. Le garçon perdit le fil de la conversation, absorbé par la contemplation des lumières colorées que la pluie déformait en un kaléidoscope hypnotique. Soudain, il sentit une petite main se glisser dans la sienne. Il ne réagit pas, tétanisé. Il ne retira pas sa main. Il ne serra pas de ses doigts trop longs ceux de Nolwenn, minuscules doigts d'enfant perdus dans sa paume.
Comme le vent s'infiltrait sous les larges manteaux des passants, un souvenir se glissa dans son esprit. Un de ceux qu'il essayait tant bien que mal de refouler depuis 4 ans.
Ce furent d'abord les rires et les cris qui lui revinrent. Ce fut la première chose qui l'avait marqué en approchant de l'école. Il avait alors 6 ans et n'était pas plus haut que Nolwenn aujourd'hui. Raphaël avait toujours été un garçon assez timide, plutôt solitaire et le bruit et la foule l'avait longtemps terrifié. Le jour de la rentrée, sa première rentrée en primaire, Raphaël était accompagnée par sa mère. La scène était floue des années passées, les couleurs et les contours s'estompaient, mais la peur, elle était gravée dans sa mémoire. Cette peur panique qui l'avait submergé. Sans un mot, il avait alors glissé sa main dans celle de sa mère. Sans un mot, elle l'avait serrée. Sans un mot, il avait été rassuré. Un simple contact, et il s'était retrouvé en sécurité. Un simple contact et il avait été chez lui, au milieu de la rue, si loin de ses repères habituels.
Une vague de nostalgie l'envahit. Longtemps, il avait cru avoir vaincu cette bête furieuse. Sinon que vaincu, il avait cru l'avoir apprivoisée. Mais il faut se rendre à l'évidence, on n'apprivoise pas ce genre d'animal. La solitude est trop sauvage pour se faire discrète très longtemps, la douleur trop forte pour être soumise. Il faut seulement apprendre à cohabiter.
Avec un temps de retard et le cœur gros, il serra cette petite main. Aujourd'hui, c'était à lui de rassurer, c'était lui le « grand ». Ironiquement, Raphaël se dit que pourtant, c'était Nolwenn qui l'avait défendu de ses camarades de classe, qui le guidait vers le foyer. Qui était donc l'enfant perdu ici ?
Enfin dans le bus, les deux improbables compagnons trouvèrent une place assise dans le fond, ils s'assirent, la petite fille sur les genoux du grand garçon.Raphaël demanda à son amie :
« Tuas vraiment fait tout ce chemin pour venir chercher des marrons ?
-Bon...toi je t'aime bien alors je te le dis... Mais tu ne le dis pas à Nana ? Je cherchais un cadeau pour ma Nana ! Elle a dit qu'elle avait une surprise pour moi, alors moi aussi je voulais lui en faire une! »
Nolwenn s'était débrouillée pour filer de l'appartement, pendant que son grand-père préparait le repas pour la veillée. Le garçon sourit. Elle n'avait pas froid aux yeux cette petite.
« Et tu l'as trouvée ta surprise ?
-Non, répondit tristement la petite, mais je dois rentrer quand même,ils vont avoir peur sinon. »
Justement, ils arrivaient. Raphaël accompagna Nolwenn jusqu'à la porte. Ils'apprêtait à sonner lorsqu'une petite voix se risqua à le questionner :
« Dis Raph, tu restes, hein ? »
Il acquiesça. Il doutait que les grands parents de la fillette invitent un inconnu à fêter le réveillon avec eux, mais il ne voulait pas la peiner. C'était plus simple de ne pas lui expliquer. Plus simple pour lui. Il commençait à s'attacher à elle, mais que pouvait-il faire ? Il soupira, pensant déjà au long trajet qui l'attendait pour rentrer dans son appartement, au froid de cet appartement. Heureusement il y avait à manger, les gens gâchaient beaucoup en cette période, c'était bien son seul avantage.
Sa main toujours dans la celle de Nolwenn, il sonna.
A suivre... le 8 décembre !
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