Eh bien nous y voilà : dernier jour de notre événement spécial !
Autrement dit, dernier chapitre de notre Guirlande de l'Avent, sorti tout droit de la plume de Xantardis !

Alors... ? Quel sera le dénouement de toute cette histoire ?

L'année suivante, le 24 décembre 2018.

Raphaël se leva de son lit, encore pris par la torpeur du matin d'hiver. Il enfila son pantalon, un t-shirt, un gros sweat et se regarda dans le miroir. Ses rides avaient disparues, ses cheveux étaient coiffés, ses yeux pétillaient d'on ne sait quelle étincelle, on ne sait quelle lueur. Puis, il ouvrit ses rideaux, observant le pâle ciel de décembre. Aujourd'hui était un jour spécial, un jour pas comme les autres. C'était Noël. Et il savait précisément quoi faire ce jour là.

Il descendit de son immeuble vétuste,couvert jusqu'aux doigts et se posa à son arrêt de bus, attendant patiemment. Enfin, il arriva, il monta à l'intérieur et s'assit près d'une vieille dame.

Elle se tourna vers lui, les yeux pétillants et lui sourit. Il lui rendit son sourire. Aujourd'hui était un jour bien spécial et rien ne pourrait être plus leste,plus brillant, plus ordonné que ce jour. La dame lui demanda alors,amusée :
« Vous m'avez l'air bien heureux !C'est agréable !

- C'est la magie de Noël madame ! avait-il dit sur un ton guilleret. »Et il descendit du bus quelques minutes plus tard. Sur le chemin, il croisa Victor et Dean. Il leur offrit un sourire plein d'empathie pour eux. Ils avaient été horribles, ils le sont toujours d'ailleurs, mais comme il le savait, aujourd'hui est un bon jour, un jour de paix. Alors il n'a plus peur et il avance.

Il prit la direction du zoo, passa parle pont. Il s'y arrêta et jeta un coup d'œil dessous. Il regarda au loin la splendide ville, alliant forêts et voitures. Fut un temps, il aurait voulu sauter de ce lieu, en finir. Mais, et peut-être vais-je me répéter, aujourd'hui est un beau jour. Il continua sa route. Il passa le grand portail du zoo et se posa près des cages à oiseaux.

Une petite fille s'approcha de lui,accompagnée de sa famille. Elle était rousse, souriante, haut comme trois pommes. On aurait dit un petit elfe avec son bonnet de Noël qui encadrait ses cheveux rougeoyants. A ses côtés ses parents souriaient à Raphaël

« Bonjour Raphaël ! Dirent-ils en cœur.

- Salut Raph' ! dit la petite fille avec un grand sourire qui encadraient ses petites joues rouges.»

Raphaël leur sourit avec joie. Ils les menèrent alors vers la fresque. Elle représentait des oiseaux encage, le mur était un peu vieux mais la peinture venait d'être refaite. Sur le bord, quelques mots, écrits rapidement, tout en étant bien écrits. Une comptine. Pour enfants.

Vole, vole,vole, aussi haut que les oiseaux,

Touche, touche,touche, les étoiles du bout de tes doigts,

Vis, vis, vis tes rêves : la vie est un cadeau

Et durant toute, toute, toute la mienne, je veillerai sur toi.

Ces mots étaient gravés dans les cœurs et les esprits de nos protagonistes.

Raphaël et Nolwenn se rappelaient bien de cette fresque. Les oiseaux regardaient avec mélancolie le ciel,sur le dessin d'origine. Mais par dessus, d'autres êtres à plumes avaient été peints, semblant s'envoler vers le ciel. Et, au dessus de leur tête, des étoiles. Statiques, immuables. Allégories du rêve et d'un espoir nouveau pour les oiseaux qui jaillissent de leur cage. Dans chacune d'elles se profilaient de petits dessins. Un château, un marron, un pont, une croix rouge, une robe blanche, un cerf, une cage. Les oiseaux semblaient tristes, de ne jamais pouvoir atteindre ces rêves étoilés aux sens connus des personnes qui regardaient le mur. Raphaël regarda la famille à ses côtés et leur sourit.

Il dit :

« J'ai une surprise pour vous. » 

Il contourna le mur et se posa au verso. Il y avait sur ce côté du mur une autre fresque. Une magnifique dessin d'oiseaux roux et blancs, volant vers un magnifique ciel étoilé. Au sol, se trouvait des cages ouvertes et vides, comme forcées. Sur le bas de la fresque était écrit : « Pour Nolwenn, l'oiseau du bonheur ».

Nolwenn se tourna vers Raphaël avec un grand sourire larmoyant. Plus de pleurs de tristesses. Tout cela était derrière eux. C'était des larmes de joie, une joie sincère d'enfant de huit ans.

Les oiseaux s'étaient envolés, ils ont pu atteindre leur rêve, ce rêve de liberté.

Toute la famille contempla cette fresque. Nina, les larmes aux yeux, étaient vraiment heureuse.C'était la plus jolie, la plus rayonnante. Elle aussi avait perdu les rides, les souffrances et elle avait retrouvé le sourire. Elle se rapprocha de Raphaël et l'embrassa sur la joue. Ils se regardèrent un instant puis tous se plongèrent à nouveau dans la fresque avec nostalgie. Tous ces moments, le même jour d'il y a un an, avait forgé leur caractère, avait renforcé leur liens. Pendant quelques minutes ils contemplèrent. Philippe, le bras sur l'épaule de Camille, Raphaël, accroché au centre par les mains des deux sœurs. Quelques larmes coulèrent encore. Puis, souriant, Raphaël regarda tout le monde petit à petit et dit en sautillant :

« Bon, on va la manger cette dinde de Noël ? C'est moi qui régale ! »

Ensemble, ils prirent le chemin vers la maison de Nina, qu'il gardait par la main.

Voilà pourquoi aujourd'hui était un jour spécial, une belle journée. Raphaël était heureux. Très heureux. Peut-être même le plus heureux des hommes. Il avait atteint la liberté en souriant.

Alors qu'ils sortirent du zoo, le jeune homme sentit dans son dos, sans même se retourner, ce fameux regard. Un regard de joie, un regard de soulagement. Au loin,invisibles aux yeux des autres, assis sur le mur, son père et sa mère le regardaient tendrement et amoureusement. Eux aussi étaient heureux pour leur fils, il avait trouvé sa place, il avait retrouvé son cœur. Sa mère pleura de joie, son père la prit dans ses bras.Et ils regardèrent partit leur fils au loin.

Raphaël pouvait le dire maintenant, il l'avait su, il pouvait le faire comprendre. Raphaël aime Noël. Et il l'aimera jusqu'à la fin.

Fin

Et commencement.

Eh oui, cette histoire se termine enfin !

Bon réveillon à tous !

(et demain, une nouvelle partie sera publiée donc soyez aux aguets !)