Doucement mais sûrement, nous approchons petit à petit de la fin de cette Guirlande de l'Avent.
Et aujourd'hui, le chapitre du jour est le fruit du travail de Silence_parlant !

Raphaël va-t-il devoir remuer Ciel et Terre pour retrouver la petite Nolwenn ?

Il faisait froid. Raphaël suivait les traces de pas à travers le parc.

« Elle a marché longtemps »S'était-il dit. « Pourvu qu'elle aille bien ».

L'inquiétude et le regret le menaient. Les arbres sur son passage semblaient s'écarter, l'aider. Il allait la retrouver, et vite. Plus il suivait la piste, plus il lui parvenait un petit son. Un gémissement presque inaudible par ce temps, mais que lui, lui seul, parvenait à percevoir dans cette nuit froide. Elle était proche. Il marcha encore quelques pas et là, il la vit. Ce n'était qu'une ombre mais c'était bien elle, il en était sûr.

La petite fille était assise au loin sur un rocher. Son petit pull violet ne l'aidait pas par ce temps si glacial. Elle grelotait, pleurait, recroquevillée sur elle-même : elle était seule. Cette vision fendait le cœur du jeune homme. Comment une âme aussi pure et sensible pouvait autant souffrir ? Elle ne le méritait pas. C'était trop de souffrance pour une si jeune enfant. Pourquoi le sort s'acharnait t-il autant sur elle ? Il avança doucement. Il ne voulait pas lui faire peur, mais lui faire prendre conscience de sa présence afin qu'elle y soit préparé. Sera-t-elle prête à le voir, à lui parler ?

- Nolwenn ?

Il avait presque murmuré mais une chose était sûr, elle l'avait entendu. Au son de sa voix, la petite tourna de moitié son visage baigné de larmes. Elle eut un petit hoquet de surprise, avant de se lever et de courir un peu plus loin dans le parc. Elle le fuyait, lui, son nouvel ami, elle, sa seule amie. Raphaël, pris de cours, la suivit en trottant. Il voulait la rattraper, mais pas l'effrayer plus qu'elle ne l'était déjà.

- Attends ! Attends-moi ! fit-il à son adresse.

La petite tomba, puis elle se releva et reprit sa course aussitôt. Mais le voleur, qui jusque là avait ménagé sa cadence pour ne pas faire peur à la petite, la rattrapa. Il la prit dans ses bras en la serrant fort, comme si sa vie en dépendait. Comme il l'aurait fait pour la sœur qu'il n'avait pas. Comme il l'aurait fait pour la petite sœur qu'elle représentait à ses yeux. Nolwenn se débattait avant de vite se laisser aller. Elle pleura encore longtemps. Elle se sentait libéré : il était enfin là. Mais elle lui en voulait aussi tellement !

- Je te déteste ! murmura-t-elle entre deux petits sanglots.

- Pardonnes-moi petite princesse, répondit-il simplement, conscient d'être irresponsable.

- Tu es parti avec papa et il est revenu seul... Tu comptais me laisser ? Comme... comme Nana ? Je t'ennuyais ? Tu ne m'aime pas ?

Elle parlait vite, trop vite, mais pas assez pour ne pas être compréhensible.

- Mais non petite princesse NON ! Je devais réfléchir un peu...

- A quoi ? demanda la petite avec son éternel curiosité.

- La vie, avoua-t-il d'un ton énigmatique.

Mais Nolwenn comprenait. Elle-même se posait mille et une questions pour son petit âge.

- Tu ne me laisseras plus ?

- Promis, je serais toujours là... Je ne te laisserais plus jamais, je t'en fais la promesse, sur ma vie.

Au loin, se tenait cette jeune fille qui souriait. Ils ne s'en rendaient pas compte mais leur vies à tous allaient changer, si ce n'était pas déjà le cas... C'était fou, presque effrayant, d'être témoin de ces changements que pouvait prendre une vie. Comment les perceptions pouvaient évoluer devant un sourire, celui de cette âme innocente. Comment se laisser attendrir et recouvrer la foi, juste en voyant un inconnu prendre soin de son prochain. C'était... magique !

- La magie de Noël, murmura-t-elle.

A suivre... le 21 décembre !