17 Décembre - Chapitre 17

Plus qu'une semaine avant de festoyer en compagnie de nos familles et nos amis, partager un bon repas, s'échanger des cadeaux... Bref : Noël approche à grand pas !
Et aujourd'hui, nous entamons le dernier tiers de notre Guirlande de l'Avent en compagnie de NyxAmbroise !


Ce cri, provenant du fin fond des bois, va-t-il empêcher notre protagoniste de céder à son mal-être ?



Un animal... Cela ne pouvait être que cela ! Du moins, Raphaël l'espérait. Quoique, à bien y réfléchir, il préférerait que cette plainte douloureuse ne soit que le fruit de son imagination torturée par ces heures d'errance.

Il recula prestement, comme si ce pont avait été maudit et qu'il avait fallu fuir au plus vite le sortilège.

S'enfonçant, dans la forêt sombre où les arbres s'étaient parés d'un doux manteau blanc ; il suivit les plaintes lancinantes.

C'est là qu'il découvrit un cerf !

Le cervidé était couché, l'une de ses pattes prise dans un ensemble de racines, de pin sylvestre, sans doute. Il s'agissait de ces grosses racines sortant de terre sur lesquelles un humain pouvait facilement trébucher et un animal y rester prisonnier. Son pelage châtaigne et ses ramures majestueuses étaient de toute beauté... Raphaël resta bouche bée quelques instants en admirant le roi de la forêt d'aussi près. Mais quand son regard accrocha celui de l'animal, las de se débattre inutilement, il s'activa vivement.

S'approchant doucement, il tendit la main vers le museau de l'animal qui s'y reposa. Le jeune homme se mit à sourire, il lui faisait confiance. Pendant de longues minutes, Raphaël s'affaira à libérer la patte du pauvre animal, qui heureusement ne semblait pas fracturée.

— Sois un peu patient ! Je ne te laisserai pas tomber... Surtout pas un soir comme celui-ci, Nolwenn ne me le pardonnerait jamais !

Le cerf sembla un peu moins s'agiter à ses paroles. Enfin, Raphaël arriva à dénouer le nœud de racines, et réussit à les écarter suffisamment pour libérer la patte de l'animal qui se redressa alors de toute sa hauteur. Il s'ébroua, faisant virevolter davantage des flocons en direction de Raphaël qui se mit à rire. Les deux êtres échangèrent un profond regard, un lien indéfectible les unirait désormais.

Les deux comparses se dirigèrent de nouveau vers le pont. Raphaël se dit que c'était un endroit où Nolwenn irait peut être...

Le cerf s'arrêta soudain, il était déjà assez étonnant que l'animal demeure à ses côtés. Perdu dans ses pensées en songeant aux endroits où pourrait se trouver la petite rousse, Raphaël stoppa ses pas et releva la tête.

Là sur le pont, une femme était apparue. Raphaël n'avait jamais vu, de toute son existence, une si belle femme, même si ses traits lui disaient vaguement quelque chose... La créature céleste -il ne trouvait pas d'autres mots sur le moment- irradiait d'une lumière étincelante. L'être flottant devant eux était vêtu d'une longue robe couleur de la glace avec des reflets irisés. Cette dernière contrastait avec sa chevelure de flamme qui flottait tout autour de son visage fin et gracieux.

Captivé par sa beauté, il se noya dans ce regard d'un bleu de minuit intense.

— Je te remercie pour ton geste... C'est un animal cher à mon cœur. Il serait mort de froid et de faim sans ton intervention.

Sa voix ensorcelante toucha l'âme de l'homme qui sourit avec cette innocence qu'on ne croirait possible que chez les enfants. Elle avait le pouvoir d'écarter les ténèbres... Il détourna la tête vers le cerf, lui aussi semblait admirer l'être éthéré qui les surplombait.

— Je ne pouvais le laisser souffrir.

— Pourtant peu d'Hommes s'en soucie ! C'est pour cela que je désirais quitter ce monde... Je ne croyais plus en rien. Et surtout pas en un avenir radieux ici-bas.

Raphaël comprit alors, cette chevelure rousse et ce visage ne lui étaient pas étrangers, il en comprit la cause :

— Nina ?!

Elle se contenta de lui sourire. Et une certitude s'imposa en lui : c'était elle ! La femme qu'il pourrait aimer, celle qui pourrait de nouveau lui insuffler le bonheur, la passion... lui faire retrouver le sens du mot "famille". Il reprit d'une voix fébrile en s'approchant :

— Es-tu... Morte ?

— Non... Pas encore du moins. Je désirai revenir dans ce lieu que j'affectionne tant... Cette nature salvatrice qui m'a accueillie tant de fois. Et puis j'ai vu ce que tu as fait pour ce cerf.

Raphaël releva une pointe de regret dans sa voix. Il voulut se saisir de la main de la jeune femme, la rassurer, lui dire qu'il était là. Mais à peine eut-il actionné un mouvement que Nina disparut dans un nuage de poussières iridescentes.

Son cœur loupa un battement, la voix de la jeune femme retentit dans son esprit :

Il n'est pas trop tard... Retrouve-moi, ta voix me guidera jusqu'à toi. Je l'espère !




A suivre... le 18 décembre !

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