Chapitre 25
Avec un peu de retard, voilà le chapitre qui clôt la Guirlande, écrit par notre adorable -PIANISSIM0TS- !
L
’air hivernal me fouette le visage tandis que je peine à réaliser ce qui m’arrive. Après un vol en traîneau quelque peu extraordinaire aux côtés du Père Noël - le vrai cette fois-ci, et non plus une illusion de Skygge - et le soulagement de revoir mes deux compagnons, le regard un peu vitreux, mais bien vivants, j’ai du mal à croire à tout ce qui vient de se passer. À leurs pieds, un petit tas de sable s’est d’ailleurs formé, et je ne peux pas m’empêcher de penser que tout était peut-être bien réel finalement.
— Allons voir tes parents, propose Caleb. Il va bientôt faire jour, ils ont dû s’inquiéter.
J'acquiesce et me dirige vers la porte d’entrée. Je sonne, le cœur battant, avant de me jeter dans les bras de ma mère lorsque celle-ci ouvre la porte. Je pose ma tête dans le creux de son cou, réconfortée par ses bras si rassurants. Derrière elle, mon père sourit. La nuit a été dure pour tout le monde.
Soudain, je sursaute. Il reste quelque chose à accomplir. Ni une, ni deux, je cours chercher une échelle tandis que Caleb tente d’expliquer la situation à mes parents. Ils n’ont pas l’air de comprendre, mais me laissent néanmoins agir comme bon me semble et filent allumer un feu de cheminée.
Je monte sur le toit en me tenant aux bordures, suivie de près par Apolline et Caleb. Je serre encore le badge dans mon poing ; je ne l’ai pas lâché depuis que nous sommes partis.
Nous sommes désormais tous les trois face à la cheminée de mes parents. Ces derniers sont ressortis et se réchauffent mutuellement en nous regardant depuis en bas, les mains entremêlées.
— Je crois que tu avais raison Apolline, soufflé-je. Ça me fait mal de le dire, mais tu as sans doute visé juste. Maintenant, il ne reste plus qu’à prier...
— Tu es sûre ? me lance-t-elle en guise de réponse. Ce n’est pas un peu tiré par les cheveux, finalement ? On ne sait même pas si ça va marcher !
— Tu en étais pourtant convaincue au départ ! dis-je, les yeux levés au ciel. Enfin, qu’importe, c'est notre dernier espoir de retrouver Adam. C’est ce que tu veux, oui ou non ?
Elle ne relève pas ma remarque sarcastique, alors j’ouvre ma paume, laissant apparaître le fameux badge. La tâche de sang séchée est toujours là, comme si elle attendait quelque chose.
Les fées de l’été s’approchent de ma main, faisant briller l’objet par leur lueur. J’avance lentement vers la cheminée et me positionne au-dessus. Je ne sais pas ce que tout cela va donner, mais dans mon dos, je sens Caleb et Apolline aussi tendus que moi.
Je ferme les yeux, prise d’un élan d’espoir, mais lorsque je les rouvre, rien ne se passe.
— Tu vois, commence Apolline, ça ne servait à…
Soudain, le badge d’Adam commence à vibrer, diffusant une forte lumière. Et alors que je le vois s’agiter, la tâche de sang se met à noircir et à grossir. Les fées reculent et mes compagnons retiennent leur souffle, mais je tiens bon. La tâche prend alors peu à peu la forme d’une ombre que nous connaissons désormais très bien : celle de Skygge.
Apolline pousse un cri d’effroi tandis que mon cœur s’emballe. Je le croyais piégé par la Reine de l’hiver ! Pourtant, le badge se met soudainement à aspirer la brume noire qui nous entoure, jusqu’à ce que l’ombre se débarrasse de son voile si sombre.
— Elena, ça a marché ! hurle Apolline avant de se jeter dans les bras de la créature dévoilée par le badge.
Adam est là et nous fixe, l’air étonnamment serein. Après avoir serré sa sœur dans ses bras sans trop de conviction, il s’avance vers moi.
— Elena, souffle-t-il. Je ne comprends plus rien à ce qu’il se passe, mais je sais que tu es restée dans mon cœur tout le long de ce cauchemar.
Je l’observe, terriblement émue. Mon fiancé est revenu.
— Tu n’as pas bougé d’ici, reprend-t-il en posant sa main sur sa poitrine.
J’essuie une larme avant de tourner mon regard vers le ciel hivernal.
— C’est lorsqu’on décide de croire en elle que tout devient possible, dis-je, la voix tremblante.
— Quoi donc Elena ? m’interroge Adam, les sourcils froncés.
Tandis que le soleil se réveille doucement, je ferme les yeux un instant, accrochée à celui que j’aime pour ne pas tomber du toit. C’est le matin de Noël ; les mythes sont sauvés, et j’ai retrouvé mon fiancé.
— La magie, Adam, la magie…
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