19 décembre

Noël approche et la tension augmente au cours de cette histoire, portée aujourd'hui par arbrequigrandit !

Nous avons fini par nous endormir, et la nuit, par tomber. Serrés les uns contre les autres, à même le sol, essayant de se partager notre chaleur respective dans le froid qui commençait à s’installer, car, même dans la fournaise qu’est un désert, à la tombée de la nuit, tout devient rapidement glacial. 

Mais, alors que la lune est haute dans le ciel, je me réveille brusquement. Je sens qu’Apolline avait profité de son sommeil pour se blottir contre moi, et la repousse avec un soupir, de fatigue et d’agacement mêlés.

Je lève les yeux en direction du ciel. Les étoiles ne sont pas les mêmes que chez moi, je ne reconnais pas les constellations, même la lune a l’air plus grande, plus brillante. 

Il n’y a pas beaucoup de nuages, et je vois même une étoile filante, de plus en plus grosse, de plus en plus rapide, de plus en plus proche, et… 

BOUM. 

Un bruit, une explosion de lumière et une vague de chaleur qu’on se prend en pleine figure. Apolline et Caleb se réveillent d’un coup. Ils se lèvent en criant et toussant sous la poussière générée par l’impact de la comète sur le sol. 

Est-ce vraiment une comète, d’ailleurs ? 

Je me lève, et m’en approche. Mais l’air devient brûlant, et pique mes yeux et ma gorge. 

— N'y va pas ! me lance Apolline, avec un air inquiet. 

— Et pourquoi pas ? lui répondis-je.

Bizarrement, je me sens attirée par cette chose informe au sol, je ressens le besoin de m’en approcher, de voir ce qui a atterri au bord de cette route. 

— N'y va pas, par pitié, me redemande Apolline, plus doucement, me prenant par le bras. Je… je la sens mal, cette chose. Et puis, le père Noël devrait bientôt arriver, non ? Il nous dira peut-être quoi faire, et… 

— Il ne viendra pas, lance Caleb, sèchement. 

— Quoi ? fit Apolline, qui semble choquée par cette affirmation. Et… Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

— Regarde, reprend-il, en pointant la masse indistincte.

Sauf que, en s’approchant, elle n’est plus si indistincte que ça. On aperçoit un manteau rouge calciné, du bois presque entièrement brûlé, et… et des centaines de paquets cadeaux foutus. Quant à l’odeur de chair carbonisée, je n’en parlerai même pas.

— C’est… c’est lui ? demande Apolline d’une petite voix brisée. 

- Oui, répondis-je d’un ton monocorde.

Elle s’éloigne, et je l'entends vomir au pied de l’arbre. Moi-même, je sens la nausée me monter à la gorge, mais je refuse de laisser sortir tout ça. 

— Et… du coup, on fait quoi, maintenant ? demande Caleb, une main plaquée sur sa bouche.

— Je… je sais pas, franchement, répondis-je.

Et, malgré qu’il essaie apparemment de le retenir, un sanglot passe la barrière de ses lèvres, il s’écroule sur ses genoux, et pleure maintenant à chaudes larmes. Je m’approche de lui, et, malgré le fait que je ne l’apprécie pas tant, lui passe la main dans le dos. Il en a bien besoin. 

On en a tous besoin. Et, si personne ne me passe la main dans mon dos à moi, ce n’est pas grave, je suis la plus forte du groupe, leur roc, c’est à moi d’aider les autres, pas le contraire, n’est-ce pas ? 

Mais une voix retentit dans mon dos. 

— Vous voulez savoir ce qui est arrivé à ce pauvre, pauvre, Père Noël ?

Et cette voix, je la reconnais bien, parce qu’elle a hanté mes cauchemars, cette nuit, avant que je ne me fasse réveiller par ce… cet accident ? Était-ce vraiment un accident ? J’y crois de moins en moins. 

Cette voix, c’est celle de Skygge.

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