16 décembre
Alors que le suspense est à son comble, voilà la suite de l'histoire, écrite cette fois-ci par UnHatapon ! Bonne lecture !
Après quelques longues secondes, la glace commence à fondre lentement. Je m'approche doucement et, d'un coup, j'entends un craquement et sa main me saisit le poignet. D'un coup brusque, il me rapproche de lui. Son corps n’est plus que lambeaux, il n’a plus rien d’humain. Sa force monstrueuse me retient dans ses bras – desquels je peux d’ailleurs remarquer les os tant sa peau est abîmée – alors que ses yeux, encore une fois, m’appellent à l’aide. Son odeur morbide se répand dans le Palais de glace, et je commence à perdre conscience de ce qui m’entoure.
Au loin, j’entends indiciblement des cris, sûrement d’Apolline. La pauvre, elle doit être horrifiée de voir Caleb en un tel état. Et ma position actuelle, au plus près du danger, ne doit pas la rassurer… Bizarrement, je ne réagis pas comme elle, je ne suis même pas tentée de le faire. Je n’avais pas peur de cette apparition surnaturelle, comme si celle-ci m’apaisait.
Puis, le noir s’est fait. Je n’ai vu plus rien, si ce n’est un funeste Caleb, ressemblant plus en ce moment à un zombie putréfié qu’à l’homme chaleureux qu’il avait été quelques minutes auparavant. Cette vision macabre a continué longtemps. Sans aucune notion du temps, les secondes en compagnie de Caleb – du moins si je peux encore l’appeler comme tel – deviennent des heures, voire des jours entiers.
Même si mes pensées sont confuses, je suis certaine que cette transformation soudaine n’est qu’un énième coup de Skygge. Qui d’autre aurait pu prendre la place de la Reine et piéger Caleb ? Les Mythes, eux, sont attentionnés. Ils n’auraient jamais fait ça, n’est-ce pas ? C’est à cette affirmation que je m’ancre de toute ma volonté, me permettant de m’échapper, ne serait-ce qu’un instant, de l’attache brutale de Caleb.
Tandis que j’arrive enfin à oublier, un minimum, le comble de la réalité physique qui est mienne, Skygge contre-attaque d’une nouvelle volée d’illusions. Le cadre change, Caleb disparaît. Je suis seule, au milieu de nulle part. La sensation de quiétude que j’ai ressentie s’est dissipée. J’ai froid, trop froid. Un vent gelé souffle, embrassant dans une étreinte des plus douloureuses mon corps, recouvert simplement d’un maigre drap de lin. La panique commence à prendre la place du sang-froid qui m’a possédée jusque-là. Claquant des dents, tentant désespérément de me réchauffer, j’appelle à l’aide, d’une voix déchirante.
— Caleb ! Apolline ! J’ai besoin de votre aide…
Le vent se renforce, des flocons viennent fouetter ma peau. Je chute, le monde tourne autour de moi. Alors que je m’aplatis, la face contre la neige froide, et que la dernière nuance de chaleur s’apprête à quitter mon coeur transi par un gel trop puissant, Skygge se décide à continuer sa sinistre torture.
Mon environnement change encore une fois. Tout est lumineux ici. Je vois difficilement à plus d’une dizaine de mètres.
— Elena ! Elena !
Cette voix… C’est celle d’Adam ! Je le devine, au loin, il a l’air de s’approcher de moi. J’essaye de le rejoindre, mais une force invisible me retient de faire ainsi. J’essaye de parler, mais, encore une fois, Skygge ne me permet pas de le faire. Je ne suis que la spectatrice de ce que va faire Adam. Au bout de quelques minutes, il est juste devant moi. Pour autant, il ne semble pas me voir. Il m’appelle encore, en boucle ; et je ne peux qu’assister, impuissante à ce spectacle désolant.
La joie de le revoir n’a été que de courte durée.
Du ciel sont tombés des milliers d’éclats de glace, comme des bris de verre.
Alors qu’ils se sont apprêtés à transpercer Adam, tout a cessé.
J’étais de nouveau à côté de Caleb et d’Apolline, dans la salle du trône.
— Encore une illusion de Skygge…
C’est tout ce que je trouve à dire. Jetant un coup d'œil à mes compères d’aventure, je me rends compte qu’ils ont aussi dû être sous l’emprise de cauchemars horribles.
— Quoi qu’il se soit passé, ce n’est qu’une illusion. Apolline, Caleb, Skygge essaye seulement de nous faire abandonner notre quête. Pensez à... Adam...
Tandis que les souvenirs du dernier piège de l’Ombre des Mythes défilent à nouveau, Caleb et Apolline se décident à repartir vers l’avant. Nous avions un nouveau vers à suivre.
“Non loin du temple de l'été où travaillent les fées.”
Au nord, à quelques centaines de mètres, nous pouvons déjà voir ce temple qui nous attend.
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