15 décembre
Aujourd'hui, c'est JanusRLO qui a l'honneur de continuer cette histoire palpitante ! Bonne lecture !
La voix de Skygge me glace le sang, pourquoi le suivre ? Pourquoi lui faire confiance ainsi ? Elle n’est que mauvais présage, mon instinct ne m’a jamais trompée. Je lance un regard à Apolline, souhaitant lui faire part de mes inquiétudes mais son attention est ailleurs, sur le décor féerique autour de nous. Je dois l’admettre, c’est impressionnant. Alors qu’on dépasse l’arche royale, un détail me frappe dans ce village de glace. Le silence, le vide, l’absence de vie, de présence humaine. Caleb me lance un regard inquiet, lui aussi trouve ça étrange.
Nous sommes restés tous les trois muets, une peur me tordant les entrailles, l’impression d’être observée ou de déranger, surtout d’être en trop. Apolline et Caleb marchent une dizaine de mètres devant moi, et ne s’arrêtent que lorsqu’ils arrivent aux marches du palais. Il est d’autant plus impressionnant d’ici, les hautes tours de cet édifice se perdent dans les nuages.
— Vous pensez qu’elle est dedans ? Tout le village semble vide, déclaré-je, ma voix trahissant mon inquiétude.
— Skygge ne nous aurait pas indiqué cette direction sinon, rétorque Caleb.
— Vous lui faites vraiment confiance ?
Ma question reste sans réponse, les deux m’ignorent encore. Serrant les dents, ils commencent vraiment à m’énerver, comment peuvent-ils être aussi calmes ? J’ai beau chercher la logique dans leurs agissements, rien ne me vient. Après tout , tout ceci n’a aucun sens pourquoi en chercher chez eux ?
Les portes gravées d’arabesques s’ouvrent dans un bruit sourd, laissant paraître une salle de réception immense, richement décorée. Se trouvent là des statues de glaces, des armures et des armes, des arcades aux chapiteaux chargés de sculptures somptueuses, des vitraux enchanteurs aux couleurs froides, mais nos regards se posèrent sur le fond de la pièce. Un long tapis bleu aux armoiries nobles mène jusqu’à un trône d’au moins trois mètres. Assis dessus, une reine droite, son regard vers nous comme si elle nous attendait depuis des années. La reine est une femme sublime, aux longs cheveux blancs glissant jusqu’à ses reins, de grands yeux bleus marqués par une tristesse profonde. Vêtue d’une robe de satin, elle aurait rendu jalouse Marie-Antoinette, une robe bouffante et brodée avec des fils d’argent.
Caleb est le premier à s’avancer avant de se stopper de stupeur. La surprise s’empare de moi à son tour, la reine est comme une statue de glace. Seuls ses yeux tremblent de terreur, nous fixant avec sa peine immense, un appel à l’aide. Sa main est tendue vers nous, suppliant qu’on vienne la secourir de sa prison.
— Comment a-t-elle pu finir ainsi ? marmonne Apolline.
— Skygge peut-être ? Je vous avais dit qu'on ne devait pas lui faire confiance.
— D’accord mais pourquoi ? Qu’est-ce qu’elle a bien pu faire pour finir ainsi ? dit Apolline en détournant le regard vers le sol. La pauvre, elle a l’air si triste.
Caleb est bien silencieux, ses yeux ne quittent pas ceux de la reine, à quoi pense-t-il ? D’un pas lent, il s’approche du trône et attrape la main de la reine des neiges, croisant ses doigts avec les siens. Ce contact chaleureux fait pleurer la reine sous son masque de glace sans qu’elle ne puisse bouger pour autant, un sourire doux s’étire sur les lèvres du blond.
— Tu n’es plus seule, murmure-t-il.
Les doigts glaciaux de la reine tremblent et se serrent violemment autour de la main de Caleb qui hurle de douleur. Paniquée, je cours vers lui pour lui venir en aide et porte ma main à mon visage horrifié ; incapable de le défaire de cette emprise, Caleb commence lui aussi à se transformer ! Sa peau pâle devenant peu à peu bleutée tandis que la glace s’étend à une vitesse folle sur son corps sans que nous puissions rien faire. Muette et sous le choc, j’observe la scène avec effroi. Caleb force pour arracher sa main en vain. Ses yeux se posent sur moi, suppliants, entièrement couvert de glace, ses dernières paroles résonnent encore dans la salle de bal, telles un dernier souffle de désespoir.
— Aide-moi.
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