Galerie montages / fan art + extrait inédit...

Si vous êtes comme moi un chouia nostalgiques de La Guilde des Ombres en cette fin d'année...

Voilà d'abord une galerie d'illustrations. Les quatre premières sont des montages de mon cru, accompagnées d'articles du règlement ; toutes les suivantes sont celles de ma chère Nathalie. 

Et, en guise de petit cadeau de noël, je vous dévoile également un extrait totalement nouveau et inédit qui, je l'espère, vous fera plaisir en attendant l'édition du premier tome en début 2021. Je vous conseille néanmoins fortement d'être à jour sur le tome 2 le Don de vie, là où j'ai stoppé les publications, même si j'ai évidemment fait attention aux spoilers. Au niveau du contexte surtout, si vous n'avez pas lu le Don de mort et le Don de vie sur Wattpad, vous ne comprendrez pas grand-chose, puisque cet extrait se déroule après mon dernier chap publié sur la plateforme. Si vous craignez d'être frustrés après cet extrait, ne le lisez pas bien sûr, à vous de voir comme vous le sentez.

Cette scène fait partie d'un chapitre qui, pour moi en tout cas, est l'un des plus importants de la saga. A tel point que je l'ai écrit en avance il y a longtemps... J'ai hâte de vous le faire découvrir en entier, même si je reste consciente qu'il va falloir être patients pour ça.

Gros bisous mes chéris, et je vous dis à l'année prochaine !

Sixième Règle

Ne tue point sans contrat établi signé par ton supérieur référent ou une Ombre supérieure. De même, fais usage de ton Don uniquement pour servir les intérêts de la Guilde et non tes propres intérêts. Seules trois exceptions à ces règles sont admises : autodéfense légitime, pertes collatérales inévitables et imprévues au cours d'une mission, sauvetage d'un frère soumis à un danger de mort imminent. En cas de meurtre injustifié et non approuvé par tes supérieurs, les Seigneurs ont droit de vie ou de mort sur toi et peuvent te punir de la manière qui leur semble la plus appropriée.

Première Règle

Ne te fie pas aux apparences.


Quatrième Règle

Ne défie point un grade supérieur dans un duel mortel. Nomme-le comme il se doit, par son titre hiérarchique ou son pseudonyme si tu en as gagné le droit. Ne lui manque point de respect. Soumets-toi à son autorité. Souviens-toi qu'il a droit de vie ou de mort sur toi et peut te punir de la manière qui lui semble la plus appropriée.


EXTRAIT

"Des milliers de lampions multicolores avaient été accrochés sur les branches des cyprès et des peupliers, formant une belle association de lumières rouges, bleues, jaunes et vertes qui se balançaient au gré de la brise et s'échinaient à dissiper les ténèbres. Des bouquets de buissons fleuris soigneusement taillés bordaient le sentier de graviers blancs et noirs. Sa traîne de plumes lui battant les mollets, la jeune femme accéléra le pas en distinguant la silhouette sombre au loin, juchée sur le bord d'un grand bassin rectangulaire localisé devant l'aile sud du palais. Les rires et la musique des festivités composaient désormais un fond sonore qui se mêlait au grondement de la cascade la plus proche. La fraîcheur bienfaisante de l'atmosphère nocturne chargée d'effluves florales contrastait avec la tiédeur étouffante qui régnait dans la salle de réception. La pleine lune de sang nimbait les jardins d'une lueur rougeoyante plus ou moins inquiétante, mais elle permettait au moins à Panama de repérer où elle mettait les pieds.

Étrangement, les jardins du palais de Hutopia avaient été laissés à l'abandon tout autour du bassin. L'herbe n'était pas coupée, les buissons se déployaient en toute anarchie, les feuilles mortes flottaient à la surface de l'eau. La guerrière discerna une longue galerie semi-ouverte au-dessus du bassin, qui paraissait habitée par de colossales statues en marbre parsemées de mousse. Un escalier poussiéreux menait à une entrée condamnée par des planches.

La silhouette inhumaine se tenait sur les marches effritées, immobile. Ses longs cheveux noirs ondoyaient autour d'elle et ses yeux inexpressifs étaient des puits sans fond.

– Que veux-tu me montrer ? murmura Panama, mystifiée.

Alors qu'elle posait le talon sur la première marche, la déesse de la Mort se volatilisa de nouveau. La jeune femme enjamba le parapet perpendiculaire à l'entrée barrée par les planches, malgré la robe de plumes qui entravait partiellement ses mouvements.

Le cœur battant, elle embrassa du regard le spectacle grandiose qui l'entourait avec un émerveillement sincère.

La galerie exposait les dix divinités primaires du Panthéon antique.

Destinée, Guerre, Commerce, Luxure, Justice, Amour, Nature, Savoir, Vie, Mort.

Ce chef-d'œuvre en perdition avait dû être une référence incontournable de l'architecture elfe. La nature avait repris ses droits mais la sacralité et la beauté sous-jacente des lieux subsistaient, livrant un combat acharné contre l'inéluctable. Des amas de plantes grimpantes s'entortillaient autour des colonnes délicatement sculptées qui soutenaient la voûte arquée vingt pieds au-dessus de sa tête. Le sol et les murs étaient recouverts de mosaïques fissurées, aux couleurs ternies par les années. Malgré la mousse noircie qui en maculait la surface, les immenses statues des dieux veillaient solennellement sur la galerie, semblables à des gardiens de pierre silencieux. L'atmosphère inspira à la donnienne une infinie sérénité, comme si ce lieu était suspendu en dehors du temps.

Flânant tout en contournant les petits pans de voûte qui s'étaient écrasés sur le sol, Panama étudia tous les dieux et leurs attributs. La Destinée au crâne rasé et au regard impassible tenait un grand sablier contre sa poitrine. Le dieu de la Guerre en armure, puissant et musculeux, montait un cheval de guerre caparaçonné, une hache et une épée dans chaque main. Le Commerce au regard cupide brandissait une balance aux plateaux ornés de pièces. La déesse de la Luxure dansait et riait en levant une branche de laurier fleuri au-dessus d'elle, copie conforme de celle de la fontaine de vin du Joyau du Crépuscule. La Justice aux yeux bandés, droite et rigide, arborait une lance et un petit bouclier rond. L'Amour se penchait pour embrasser la tête des deux colombes aux ailes entremêlées qui étaient perchées sur son bras replié. La déesse de la Nature portait une grande cape constituée de fleurs diverses et une couronne de feuilles de chêne sur le crâne. Le dieu du Savoir au nez chaussé de lorgnons présentait un livre ouvert entre ses bras – la Gâan-Pah, l'ouvrage sacré du Panthéon, dont il était le scribe.

Panama s'arrêta devant la Vie, une femme magnifique aux cheveux ondulés qui paraissait profondément bienveillante. (...) Contre son sein nourricier, la déesse serrait une rose éclatante de blancheur et sans épines, son emblème – les pétales avaient été miraculeusement épargnés par la mousse et la saleté – tandis que, dans sa paume ouverte reposait la minuscule graine de Vie, l'origine de toute création.

La guerrière continua son chemin, bien qu'elle arrivait au bout de la galerie.

La dernière statue était la déesse de la Mort. Cette effigie était radicalement différente de celle qui trônait dans le sanctuaire de la Guilde des Ombres à Clepsydre et ne rendait guère justice à sa froide beauté : il s'agissait d'une parodie absurde, un simulacre de femme maléfique aux yeux vides et à la bouche tordue. L'artiste avait sans doute voulu représenter la terreur qu'elle inspirait jadis aux elfes. Les volutes rêches qui imitaient ses cheveux évoquaient des serpents agressifs. A ses pieds gisait un cadavre sans visage, enveloppé dans un lit de véritables roses noires. La Divine Mère pointait un index menaçant vers le spectateur, comme pour indiquer la prochaine victime de son baiser.

Panama examina le visage crispé de la Mort, la gorge sèche.

Une minuscule larme de sang perlait au coin de son œil droit.

Qu'essayes-tu de me dire ?

Un bruit léger attira l'attention de la jeune femme vers l'entrée de la galerie. Beladyn venait de bondir par-dessus le parapet en pierre. Elle se retourna vers la sculpture de la déesse – plus de larme de sang, bien évidemment !"

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