Chapitre 18

 Il vient poser ses grandes mains sur mes hanches. J'essaie de me débattre, mais il est plus fort que moi. Impossible de me dégager. Il commence à me caresser de partout. Les hanches. Les cuisses. La taille. Le ventre. Les seins. Les joues. Son souffle roque me donne la chair de poule. Il me dégoûte. Je veux partir, mais je n'y arrive pas. J'essaie de crier, mais il plaque sa main sur ma bouche pour m'en empêcher. Il passe son autre main sous mes vêtements. Je peux sentir son érection contre ma cuisse. Je ravale un haut de cœur lorsqu'il défait la ceinture de son pantalon. Ma respiration se coupe. Je crie le plus fort possible. J'essaie en vain que quelqu'un vienne m'aider et me sorte de cet enfer. Mais personne vient. Les larmes et la douleur ont recouvert mes cris. 

_ Non ! Je crie en me réveillant en sursaut. 

Ma respiration est rapide et sifflante tandis que mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine. J'essaie de me calmer, sans succès. Je n'arrive pas à reprendre ma respiration. L'air arrive difficilement à mes poumons. Mes mains tremblent. Ma tête tourne. Les images de mon agression ne veulent plus partir. Mon corps entier est pris d'une panique qui ne veut pas s'en aller. 

Au bout d'un certain temps, ma respiration se calme. Mon cœur retrouve son rythme régulier. Je reprends conscience de ce qui m'entoure. C'est là que je me rends compte que je ne suis pas dans ma chambre, mais dehors. Plus précisément sur le toit d'un des bâtiments encore debout de la ville. Je me suis endormie ici hier soir. 

Le soleil n'est pas encore levé. La lune finit son chemin et part se cacher dans les arbres de la forêt qui longe la capitale. Le ciel est trop clair pour que les étoiles scintillent encore.

Les souvenirs de mon rêve encore trop présent dans ma tête, je me lève pour arpenter les rues de la ville. Ma marche devient rapidement intensive. Je ne me balade plus, je cours. J'évacue la pression et les souvenirs de ces dernières semaines. 

Je ne sais pas combien de temps j'ai couru, mais lorsque je me décide enfin à regagner ma chambre, la ville est déjà bien réveillée. Les gens s'activent pour aller travailler. Les commerçants installent leurs stands. Les enfants vont à l'école. La tranquillité de la nuit est remplacée par l'agitation du jour. Je découvre une nouvelle facette de cette ville radioactive. Une facette tout aussi fascinante que celle que je connais déjà. Toutes deux intrigantes et passionnantes. 


****


Alors que je finis de me préparer, on toque à ma porte. 

_ Nerio, la commandante souhaite vous voir. Me dit un garde. 

_ J'arrive. Je réponds en finissant ma coiffure. 

Le garde m'emmène hors de la tour, jusque dans un endroit à l'écart de l'agitation de la capitale. Lorsque nous arrivons à destination, je découvre un cercle entre quelques rochers à l'abri des regards. 

_ Heda. Dit le garde pour prévenir de notre présence. 

Lexa est de dos, au centre de ce cercle intriguant. 

_ Merci Gustus. Tu peux t'en aller. 

Lorsque le garde part, Lexa se rapproche de moi. 

_ Comment a été ta première nuit ici ? Me demande-t-elle.

_ Mouvementé. Je lui réponds. 

Elle ne me demande pas plus de détails, mais acquiesce simplement. 

_ Nous allons commencer ton apprentissage dès maintenant. J'espère que tu es prête à devenir une grande guerrière, Nerio. M'apprend-elle. Ne t'inquiète pas, je vais y aller doucement au début.

_ S'il vous plaît, Heda. Appelez moi Eva. 

_ Très bien, Eva. Mais alors, appelle moi Lexa. Nous allons passer beaucoup de temps ensemble, autant se tutoyer. 

_ Très bien. On commence par quoi ? Je demande le sourire aux lèvres. 


****


Cela fait plusieurs heures que Lexa m'apprend à me battre. J'ai reçu beaucoup de coups comparé à elle. Pour l'instant, nous nous bâtons qu'avec des battons d'entraînements. Malgré le fait qu'ils ne sont pas tranchants, ils blessent. Les bleus commencent déjà à apparaître sur mon corps. 

_ Allez, un dernier combat et on aura fini pour aujourd'hui. Dit Lexa en m'aidant à me relever. 

Je récupère mon bâton et me mets en position. Nous commençons à nous tourner autour. Aucune de nous attaque. Au bout d'un moment, sans baisser sa garde, Lexa prend la parole. 

_ Ecoute Eva, je sais que tu peux voyager dans le temps. Dit-elle.

Ses mots me déconcertent. Je ne m'attendais pas à ça. Un conseil, oui, mais pas à ce qu'elle sache ça sur ma vie. Comment est-ce possible ? Qui lui a dit ? 

Déconcentrée, je ne vois pas son coup arriver. J'essaie de parer le deuxième, en vain. Au bout de plusieurs minutes de combat acharné, je me retrouve au sol à cracher du sang. Une fois relevée, j'essuie le liquide noir qui coule de mon nez puis attaque sans prévenir. Lexa reçoit un coup dans les côtes. Je continue à lancer des attaques qu'elle pare difficilement. Les rôles sont inversés. Cette fois-ci, c'est moi qui ai le dessus. Je m'étonne moi-même de la rapidité avec laquelle j'enchaîne les coups. Au final, je réussis à mettre à terre la commandante. Non sans difficulté, certes, mais je gagne mon premier combat. 

Une fois que nous nous sommes relevées, Lexa m'emmène faire un tour. 

_ Tu t'es bien battue à la fin, félicitation. Commence-t-elle.

_ Merci. 

_ Tu assimiles bien les leçons que je t'apprends, c'est bien. Par contre, ton flanc gauche n'est pas encore assez protégé. Continue-t-elle. 

_ D'accord, je m'améliorerai la prochaine fois. 

Elle acquiesce puis reprend la parole.

_ Te souviens-tu de ce que je t'ai dit au début du dernier combat ? Me demande-t-elle finalement.

_ Oui. Je réponds, curieuse de savoir ce qu'elle va me dire. 

_ Tu t'es déconcentrée. Dans un combat, il ne faut jamais être déconcentré par les paroles, quelle qu'elles soient, de ton adversaire. Ce pourrait être un prétexte pour te tuer. Retiens ça et tu pourras gagner tous tes combats. 

_ D'accord. Par contre, comment est-ce que tu es au courant ? 

_ C'est l'esprit des commandants qui me l'a dit. Me répond-elle.

_ L'esprit des commandants ? Je répète pour être sûr. 

_ Oui. Tu comprendras en temps voulu. Ne t'inquiète pas.

_ Si tu le dis. Par contre, je vais y aller doucement. T'es sûr que c'était doucement ? Je lui demande le sourire aux lèvres. 

_ Je n'y suis peut-être pas allée doucement, mais tu t'es très bien débrouillée. Tu es née pour ça. Je n'ai vu personne, à part toi, apprendre aussi rapidement. Me répond-elle en me rendant mon sourire.

_ Ah oui ? Je questionne. C'est sûrement parce que je suis surdouée. Je réponds. 

Nous nous regardons dans les yeux avant d'éclater de rire. 

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