Chapitre 4

Petit Fauve resta figée, puis regarda ses griffes pleines de sang et le cadavre.
Qu'est ce que j'ai fais ?
-Petit Coquelicot... j-je...
Elle fut incapable de finir sa phrase. Les deux sœurs de dévisagèrent un long moment avant de bondir dans la rivière et de nager jusqu'à l'autre rive. Les chatonnes se cachèrent sous un buisson juste au moment où trois félins surgissaient dans la tanière. Elles restèrent cachées là en silence un long moment puis la fatigue finit par les gagnées et elles s'endormirent.

Petit Fauve se réveilla dans une forêt sombre et lugubre. Bizarrement, tout lui semblait irréel. Un cri retentit au loin. Terrifiée, la chatonne recula en gémissant faiblement et se cogna contre un champignon qui brillait d'une lueur étrange, près d'un arbre. En regardant plus attentivement, elle réalisa que de nombreux autres champignons lumineux poussaient ici et là.

Soudain, un craquement retentit près d'elle et la jeune féline rabattit les oreilles alors qu'une paire d'yeux verts semblable à ceux de son père sortait de l'ombre. Puis un félin tigré gris sombre sortit de l'ombre, éclairée par la faible lumière des champignons.
-À ! fit le matou d'un ton mi-victorieux mi-impatient. Te voilà enfin Petit Fauve.

-C-comment sais tu mon nom ? bégaya la chatonne.
Le nouveau venu ricana puis répondit :
-Nous t'observons depuis longtemps Petit Fauve. Nous savons que tu souhaite devenir guérisseuse. Mais nous savons également que ce n'est pas ton destin...

-Bien sûr ! feula la chatonne. Nous avons le droit de choisir notre rôle dans un clan !
L'inconnu ricana une fois de plus.

-Oh... Bien sur dans ces clans nous pouvons choisir le rôle qui nous plait... Mais qu'arrive-t-il quand l'automne arrive plus vite que le fauve ?
-Attend quoi ?!

La vision se dissipa et Petit Fauve ouvrit les yeux dans son nid de fortune, un peu avant l'aube, Petit Coquelicot dormait encore, alors la chatonne s'extirpa du nid en silence. La petite hoqueta en voyant l'état du camp ; tout était détruit et du sang maculait le sol. Alors que le soleil se levait, Petit Fauve courut dans leur abri et réveilla sa sœur :
-Petit Coquelicot !
Elle la secoua.
-Petit Coquelicot, réveille toi !
La chatonne crème finit par se frotter les yeux en marmonnant :
-Qu'est ce que tu veux Petit Fauve ? rala-t-elle. Laisse moi dormir...
-Non ! Réveille toi ! ordonna la chatonne dorée tigrée en perdant patience. C'est important !
-Roh ! C'est bon ! céda-t-elle.
Sa sœur sembla alors se rappeler les événements passés et se mit à courir vers le bord de l'eau Petit Fauve su les talons en gémissant :
-Papa ! Petit Hêtre !
Elle s'arrêta un moment sur la rive, hésitante, puis se jeta à l'eau, suivie de sa sœur. Les chatonnes traversèrent rapidement la rivière puis une fois sur l'île, elles se figèrent, terrifiées. Juste à l'entrée de la tanière du guérisseur, gisait le corps de Nuage de Griffe et d'une apprentie ennemie, sans oublier le corps de celle que Petit Fauve avait assassinée la veille, qui était à l'intérieur. 

Terrifiées à l'idée de voir ce qui les attendait, les deux chatonnes s'avancèrent lentement dans un silence de mort. Au moins dix cadavres jonchaient le sol. Parmi eux, ceux de Griffe de Loutre, Nuage de Rose, Coeur de Rivière, Éclair Vif et bien d'autre... Même... Griffe d'Hibiscus !? 
-PAPA ! sanglota-t-elle en accourant vers lui, sa sœur sur les talons.
Celui-ci ouvrit les yeux et les lécha tour à tour avant de se remettre difficilement sur patte.
-Je ne suis pas mort, rassurez vous... des larmes lui emplirent les yeux. Je vous attendais...
Les familles réunies se toucha la truffes en pleurant de joie.

-Où sont les autres ? demanda Petit Fauve en regardant de tout côté.
-Partis...
-Où ? 
Il garda le silence un moment puis répondit :
-Je n'en sais rien... Ils se sont sans doute dispersés...
-Quoi ? s'exclama Petit Coquelicot. Mais nous sommes...
-...le Clan de la Rivière... compléta son père. Oui... Mais nous sommes livrés a nous même maintenant...
-Où allons nous aller ? voulu savoir Petit Fauve.
-Nous allons demander asile au Clan du Vent, soupira-t-il, juste un moment... 
Personne ne répondit.

Soudain, un gémissement venu de la pouponnière brisa le silence. Les trois chats accoururent et virent Petit Tigresse qui gisait dans une marre de sang. Le ventre ouvert. 
-Oh non... fit Griffe d'Ibiscus en fonçant vers la chatonne, mais se fut trop tard, elle ci avait déjà rendu son dernier souffle.
Malgré tout, le matou s'approcha et pose sa patte sur le poitrail de la jeune chatte.
-Je n'entend plus son cœur... soupira-t-il tristement.
Il eu un moment de silence puis leur père miaula d'un ton étrangement neutre :
-Petite Tigresse, puisse-tu trouver un endroit où ta fouler sera légère, ainsi qu'un abri pour la nuit. Que le Clan des Étoiles illumine ton chemin...

Il se retourna vers ses filles et ordonna :
-Suivez moi. Nous allons essayer de suivre une piste.
-Hum... Tu n'avais pas dit que nous allions voir le Clan du Vent ? rappela Petit Fauve.
-Oui, mais j'ai changer d'idée.
-Et cela me plait beaucoup plus que l'idée de base, répondit Petit Coquelicot.
La truffe au sol, Griffe d'Ibiscus se mit à ramper à travers le camp pour finalement se cogner le museau sur un ama de fourrure blanche pleine d'épine sous un buisson ; Renarde Blanche. Son père soupira d'un air triste puis recommença à suivre une piste. Celle-ci fuyait par un trou dans le mur de la tanière des apprentis. Le matou gris sombre s'arrêta au bord de la rivière et miaula :
-La piste continu surement de l'autre côté nous allons de travers...
Ses filles s'étaient déjà jetées à l'eau.
-Faites attention ! les prévint leur père. Vous... euh...
Il sauta lui traversa lui aussi et touts trois s'ébrouèrent avant que Griffe d'Ibiscus ne continu à suivre la piste. Les traces de sang devenaient de plus en plus pâle mais l'odeur restait toute aussi forte. Celle-ci longeait le bord de l'eau et traversait le pont, c'est la que plusieurs autres pistes le rejoignirent, toutes du Clan de la Rivière. Elles longèrent le bord des gorges puis la famille s'arrêta soudain. Un autre odeurs croisait la piste de leur clan ; celle du vent.

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