Patte de Sable marchait silencieusement sur la rive d'un lac dont on ne voyait pas la fin. L'eau, calme et aussi luisante qu'un miroir, lui léchait doucement les pattes, allant et venant au fil des vaguettes. Le chat, pensif et les yeux dans le vague, s'assit sur le sable blanc et regarda à l'horizon. Le ciel étoilé était magnifique cette nuit-là. Un ruban d'étoile et de poussière argentée zébrait la nuit et la lune, si grosse qu'on aurait presque cru qu'elle touchait l'eau, brillait d'une forte lumière ivoire. En observant et en plissant les yeux, Patte de Sable pouvait voir les cratères, les falaises et les montagnes qui formaient sa surface. Il se concentra et laissa son don le submerger et la vision l'emporter...
Il voyait du sang, des griffes, des crocs. L'écho d'un feulement, d'un cri d'agonie et un râle de douleur. Un éclat de pelage caractéristique, des yeux si particuliers, d'une couleur changeante et d'une beauté spectaculaire. Un rassemblement de chats en un camaïeu de couleurs et de diversité. Des cris d'approbation et un discours patriotique. Finalement, tout se finissait en une rivière de sang...
Patte de Sable aurait aimé savoir lequel.