Klara se sentait euphorique. Pour la première fois de sa vie, elle était parfaitement libre et indépendante. Il n'y avait personne pour la réprimander, personne pour lui dire quoi faire ou où aller et elle était seule et heureuse dans cette forêt magnifique !

- Hé ! cria-t-elle à haute voix. Je m'appelle Klara Ivanova et je sèche l'école ! Tout le monde s'ennuie comme un rat mort à l'école sauf moi et je ne retournerai plus jamais dans cette école pourrie !

Une branche craqua derrière elle et elle réalisa soudain qu'elle n'était pas seule. Paniquée, elle partit en courant. Elle ne s'arrêta qu'au bout d'une minute ou deux, hors d'haleine, et se retourna. Personne ne l'avait suivie.

Elle éclata de rire. C'était probablement un oiseau qui s'était posé derrière elle, ou bien un écureuil ! Quand même, crier comme ça avait été bien imprudent. Il fallait qu'elle fasse plus attention.

Lumière ne bougeait plus. Était-il cassé ? En panne ? Klara l'approcha de son visage et demanda :

- Lumière, tu m'entends ?

Il ne bougea pas d'un centimètre. Ça, c'était bizarre.

- Lumière, tu m'entends ou quoi ?!

Toujours rien. Elle pensa à le jeter dans un coin mais elle se ravisa. Quelqu'un pourrait toujours le réparer. À peine avait-elle fait quelques pas qu'il se remit à bouger dans sa main.

- Lumière ! s'écria-t-elle. Tu es vivant !

Le petit bonhomme hocha la tête.

- Mais comment t'as... Oh, je sais ! Y'a quelqu'un qui te télécommandes, c'est ça ?!!

- Oui.

- Tu es un garçon.

- Non.

- Une fille ?

- Oui.

- Ça t'embête si je continue à t'appeler Lumière ?

- Non.

- Chouette. Je te promets de prendre bien soin de toi.

Klara se remit debout et reprit son chemin, Lumière à la main. Ensuite, elle se ravisa. Elle voulait avoir les mains libres, au cas où. Elle s'assit sur une souche, ouvrit son sac et en sortit une bobine de ficelle. Elle attacha soigneusement le petit jouet à une bretelle de son sac à dos, puis se remit en route.

- Comme ça, tu vas pouvoir tout voir !

Évidemment, Lumière hocha la tête.