Chapitre 48
Je toquai sur la porte entrouverte du bureau. Aequor m'indiqua d'entrer. La pièce était particulière, ce n'était pas un bureau à proprement parler. Il y avait des étagères remplies de conserves et au bout de la pièce, un petit bureau en bois où étaient entreposés plusieurs documents. Aequor était assis derrière, un faux sourire aux lèvres.
- Chère Isabelle.
- Aequor, répondis-je poliment.
Il fallait que je garde mon sang-froid. Je m'assis face à lui et composai un masque de circonstance.
- Que me vaut alors ma capture ? Quelle solution avez-vous à proposer pour trouver une fin heureuse ?
- Toujours aussi directe.
- Pourquoi changer ?
- Je vais l'être moi aussi alors, m'assura-t-il. Nous ne vous rendrons à Yaël qu'une fois qu'il aura renoncé à son titre d'Élu.
- Foutaise ! Vous savez pertinemment qu'il n'a que faire de ce titre. Ce sont les astréiens qui lui ont donné, il n'en a jamais voulu.
- Il connaît nos exigences. C'est pour ça que j'ai dû m'absenter, mais il refuse ! Vous devez le raisonner.
Je n'en croyais pas un traître mot.
- Et comment le pourrais-je enfermée ici ?
- Ne l'entraine pas sur ce terrain, retentit la voix de Geoffrey dans ma tête.
Mais bon sang, était-il derrière la porte à nous écouter ou pouvait-il tout entendre à travers mes pensées ?
- Il faut bien que je comprenne son plan. Je n'ai rien accepté ! rétorquai-je en pensée.
- ... nous pourrions organiser une rencontre, finit Aequor, dont je n'avais rien écouté du début de ces propos à cause de Geoffrey.
- Vous voulez que je vous offre une immunité ? Vous savez que ce n'est pas possible.
- Nous détenons ce que Yaël a de plus cher, il saura ce qui est dans son intérêt.
- Yaël fera toujours passer son peuple avant tout.
- J'en doute, affirma Aequor. Vous l'avez dit vous-même, il n'a jamais voulu ce rôle.
- De quoi avez-vous si peur, Aequor ? Que fuyez-vous ? Pourquoi est-ce si important pour vous que Yaël se retire ?
Il ne répondit pas.
- Oh, il est inutile de le nier, arguai-je. Cette guerre est personnelle, nous le savons tous les deux. Il est temps d'arrêter de me mentir. Soyez honnête pour une foi et parlons des vrais problèmes. Il n'y a que comme ça que nous pourrons trouver une solution.
Mais il ne voulait pas trouver une solution...
- Yaël ne peut pas rester l'Élu, répondit-il après quelques secondes de silence. Yöri, commença-t-il...
- Vous voulez vraiment qu'on parle de Yöri ? demandai-je sur la défensive. Parlons-en alors ! Vous souvenez-vous de votre dernière rencontre avec lui ? Parce que j'ai entendu dire...
Un coup de vent entrouvrit la fenêtre et fit s'envoler quelques papiers du bureau. Ce n'était pas un simple courant d'air. Si tout le laissait à croire, dès qu'il fut en contact avec moi, qu'il frôla ma peau, il se réchauffa et je sentis distinctement la caresse de Yaël sur ma joue.
C'était lui, je le savais. Il était là, il serait bientôt ici.
- Geoffrey, fais-le, lui ordonnai-je.
- Quoi !? Maintenant ?
- Maintenant !
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