Ichabod était nerveux, c'est le moins qu'on puisse dire. Il savait que c'était idiot d'avoir peur de quelque chose d'aussi simple qu'une visite chez le médecin, mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir cela. Il était malade depuis presque trois semaines maintenant et il ne montrait aucun signe d'amélioration. Au contraire, il semblait s'aggraver! Il n'avait pas besoin d'un médecin pour lui dire que ce n'était pas bon. Cependant, il aurait besoin d'un médecin pour lui dire pourquoi il se sentait ainsi, et c'est ce qui l'inquiétait vraiment. la réponse à sa question.

Ces symptômes lui étaient totalement étrangers et il craignait qu'ils ne soient provoqués par une maladie incurable qui conduirait à sa mort. Ichabod ne voulait pas mourir. Il y avait des moments où il se sentait très seul, comme s'il était tout simplement seul dans ce monde et n'avait personne vers qui se tourner. Même la belle Katrina Van Tassel ne l'a pas complètement compris, malgré le fait qu'elle l'aimait (ou du moins l'affirmait). Pourtant, dans son cœur, Ichabod savait qu'il ne souhaitait pas mourir pour l'instant. La mort finirait par lui arriver, c'était une vérité indéniable, mais il souhaitait s'y attarder un peu plus longtemps.

Il regarda nerveusement la porte du docteur et se sentit légèrement trembler. Il eut soudain très froid, malgré la température chaude et les rayons du soleil.

Je pourrais juste partir, pensa-t-il soudainement. Je pourrais simplement revenir en arrière et dire à Katrina qu'il s'agissait simplement d'un rhume. Personne n'aurait jamais besoin de savoir.

Inconsciemment, il se sentit faire un pas en arrière et tout aussi soudainement, il sentit les mots de Katrina de ce matin revenir dans son esprit.

"Tu n'aides personne, surtout pas toi-même, en ne faisant rien."

Il mordit sa lèvre inférieure et commença à la mâcher nerveusement. Elle avait raison. Il n'irait pas mieux s'il se détournait et rentrait chez lui en courant. De plus, s'il revenait en arrière et que Katrina découvrait qu'il lui avait menti, leur relation déjà tendue serait terminée. Il ne pouvait pas laisser ça arriver. Équilibrant ses épaules, il se dirigea vers la porte du docteur et frappa avec confiance.

Il attendit patiemment devant la porte d'entrée. Ses yeux se dirigèrent vers le signe à côté du cadre de la porte. On y lisait "Docteur William Jacob Brown". Il soupira avant de frapper une seconde fois.

La porte s'ouvrit pour révéler le vieux docteur royal. Il avait quelques centimètres de moins qu'Ichabod et se penchait très légèrement. Les cheveux qui restaient sur sa tête chauve étaient blancs comme poudre et une paire de lunettes tricotées en équilibre sur le bout de son nez. Le vieil homme sourit à l'agent de police. "Agent Crane," dit gaiement le Dr Brown. Il s'est écarté pour permettre à Ichabod d'entrer. "Je t'attendais."

Ichabod leva un sourcil à ses mots. "M'attendant?" répéta-t-il avec surprise. "Comment? Je ne savais même pas que je viendrais avant ce matin, et je ne me souviens pas d'avoir envoyé quelqu'un pour vous informer de mon arrivée."

"Oui, oui", dit le docteur en riant joyeusement. "Ce que je voulais dire était: je t'attendais tôt ou tard", expliqua-t-il. "La rumeur dit que tu ne te sens pas bien et franchement, tu ne sembles pas très bien." Le Dr Brown le regarda de haut en bas, un froncement de sourcils inquiet plissant son front déjà plissé.

Ichabod gémit intérieurement. Non seulement les habitants de la ville parlaient de lui, mais à présent, le médecin n'était pas rassurant. Maintenant, il était vraiment inquiet!

"Heureusement que vous êtes passé quand vous l'avez fait," continua Brown, interrompant le train de pensées d'Ichabod. "Je n'ai personne d'autre à voir de si tôt, alors je peux prendre soin de toi tout de suite." Tapotant la table d'examen, il fit signe à Ichabod de s'asseoir. Le jeune homme le fit nerveusement. "Enlève tes vêtements et allonge-toi."

Ichabod sentit un rougissement se former sur ses joues pâles alors qu'il cachait nerveusement ses couches de vêtements.

Arrête ça! il s'est grondé. Tu agis comme un enfant à nouveau. Il est docteur. Vous n'avez rien de gênant. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de se sentir nerveux. C'était comme s'il y avait un groupe de papillons qui se déchaînait dans son estomac. Il se demanda faiblement s'il allait vomir.

Le Dr Brown lui tapota l'épaule d'une manière rassurante et Ichabod sursauta de surprise et de choc à la froideur des mains du vieil homme. "Ne t'inquiète pas," dit-il, faisant de son mieux pour réconforter le jeune homme nerveux. Il était normal que les patients soient discrets, la plupart des gens ne croyaient pas aux médecins et estimaient qu'ils faisaient plus de mal que de bien, causant la maladie comme un moyen de guérir, et quand ils venaient pour une visite, il était trop souvent accueilli. cette même manière. «Parlez-moi de vos symptômes, inspecteur», dit-il en commençant à examiner le corps du jeune agent de police.

Ichabod se lécha nerveusement les lèvres, prenant une respiration tremblante. "Et bien," commença-t-il, faisant de son mieux pour dire à son corps de cesser de trembler, "je me suis... senti fatigué ces derniers temps. Je trouve qu'il est difficile de rester éveillé de temps en temps."

"Rien d'autre?"

"Oui, en fait. Arrête vraiment certaines choses." Il s'arrêta pour réfléchir un instant, essayant de décider quoi dire au médecin et de rappeler tous ses symptômes. Il y en avait tellement et pourtant ils semblaient si peu importants. Pourtant, ils lui causaient tous un peu de peine. "J'ai également eu du mal à garder de la nourriture. J'ai perdu mon appétit et à cause de cela, j'ai perdu un peu de poids."

"Oui, je peux voir ça", observa-t-il, sentant les côtes pâles du jeune homme jaillir de sa peau. "Vous semblez également transpirer un peu."

"Ce serait à cause des vomissements", a-t-il expliqué. Ichabod frissonna et haleta lorsque les mains de l'homme saisirent sa région inférieure. Comment était-il possible que les mains de cet homme aient si froid?

"Est-ce tout?"

"Non, il y a plus," dit-il. Il dut réfléchir un instant pour se souvenir des autres problèmes qu'il rencontrait. "J'ai aussi été un peu déprimé aussi. J'ai de la difficulté à contrôler mon tempérament, des maux de tête constants et une douleur étrange dans ma poitrine."

"C'est étrange."

Ichabod secoua la tête et regarda le docteur. "C'est étrange" n'était pas quelque chose que vous vouliez entendre d'un médecin. "Quoi?" demanda-t-il, ne prenant plus la peine de cacher la panique qui était claire dans sa voix. "Qu'est-ce qui ne va pas?"

"Les symptômes que vous avez décrits ..." sa voix se perdit alors qu'il saisissait l'estomac de l'inspecteur, ses yeux fixant la surface plate et pâle avec un mélange de choc et d'incrédulité. "Impossible", marmonna-t-il et Ichabod sentit son cœur battre un battement.

"Docteur", dit-il, essayant de ramener le vieil homme à la réalité.

Il cligna des yeux et le regarda comme s'il était sorti d'un rêve. Le Dr Brown essaya de faire un sourire rassurant, mais il en sortit nerveux et désemparé. "Vous... vous pouvez y aller et remettre vos vêtements à Constable. Je serai de retour dans un instant." Sur ce, il se retourna et se précipita dans l'arrière-boutique, laissant Ichabod seul avec ses peurs.

Enfilant ses vêtements, le jeune agent de police se sentait au bord des larmes. Il mourait, il le savait. À tout moment, le docteur Brown reviendrait, jetterait cette porte d'un air compatissant et l'informerait qu'il ne lui restait que peu de temps. À ce moment, Ichabod a estimé qu'il avait mené une vie complètement gâchée. Sans femme, sans enfant et presque sans amis. Il avait passé une bonne partie de sa jeunesse à s'intéresser à la logique et à la raison, mais à quoi sert-il si elles ne pouvaient pas pleurer, elles ne pourraient pas vous réconforter dans vos derniers instants. Il eut soudain une image vivante dans son esprit sur son lit de mort, seul et oublié.

Des larmes chaudes commencèrent à couler dans ses yeux et il les laissa à contrecœur couler sur ses joues. A quoi bon retenir ses sentiments, se retenir quand il était si près de la fin?

Sa tête se redressa brusquement lorsqu'il entendit Brown rentrer dans la pièce. Le regard sur le visage du vieil homme effaça tout espoir de salut. Sa voix était épaisse alors qu'il posait à contrecoeur la question qu'il avait envie de poser, malgré le fait qu'il sentait qu'il connaissait déjà la réponse. "Qu'est-ce que c'est docteur? Qu'est-ce qui ne va pas chez moi?"

"Agent Crane ... je crois que vous êtes peut-être ... enceinte."

Les mots entrent dans ses oreilles, nagent dans sa tête et lui transpercent le cœur. La petite couleur qui restait dans sa peau a été drainée, la laissant complètement blanche comme neige. Les papillons qui l'occupaient l'estomac commençaient à devenir complètement fous, comme s'ils essayaient de sortir de lui. "P-enceinte?" répéta-t-il en sentant soudain son corps s'affaisser et l'obscurité le prendre.