~ Petit Mot de la Fin ~

La Gouvernante de 1914
(2016 - 2019)

Le point final est posé à ce roman qui aura duré quatre ans, autant que la Grande Guerre. Je suis, comme Madeleine lors du dernier départ de Guy, écrasée d'émotions.

Il y a quatre ans, j'ai eu la volonté de faire revivre un temps ces Saint-Cyriens de la Montmirail, leur idéal et leur panache. Ma petite Gouvernante de 1914 est née de ce désir, grâce à mes années de prépa et l'histoire de ma famille. Plus de 150.000 mots après, je créais pour de bon ce rêve un peu fou.


🦋 A propos des personnages ?

Ils ont presque tous évolué (voire se sont carrément glissés entre les pages sans que je les y invite !).

Madeleine a toujours été dans ma tête l'incarnation de la jeune fille douce. Je n'ai jamais aimé les héroïnes un peu trop soupe au lait, qui se déclarent capables de vivre sans homme toutes les deux pages (mais qui sont bien contentes de leur plaire, et d'en avoir un au bras duquel parader !). C'est ainsi depuis que je suis petite. J'ai toujours préféré les demoiselles un peu plus nuancées, avec ce courage particulier qui mélange peur, faiblesse et détermination. J'admire les jeunes filles posées, calmes, qui savent ce qu'elles veulent, mais qui font aussi preuve de patience dans les épreuves, surtout celles qui durent. J'aime l'image de la demoiselle douce pour laquelle l'homme soulève des montagnes, et mieux, devient meilleur lui-même.

Guy... est égal à lui-même. Au fil du roman, il est devenu un peu moins parfait, un peu plus "fragile". Mon idée depuis le début était de le présenter comme le comte inaccessible et imposant, avant de faire craquer son armure devant l'horreur de la guerre. J'ai simplement accentué ce trait : il n'est pas un prince charmant, loin de là et heureusement. C'est un homme avec des faiblesses, des défauts. Mais malgré tout, il a un ferme idéal, et son gouvernail tient le cap, en dépit des tempêtes de son âme et des combats.

Les scènes de bataille se sont d'ailleurs ajouté toutes seules – je ne pensais pas être capable de décrire les tranchées une seule fois. Et puis, c'est venu très naturellement, avec quelques musiques/chansons épiques-tristes-déchirantes dans les oreilles (coucou ibtiatallah !). J'ai une petite playlist qui tourne en boucle et m'a sauvé la vie des centaines de fois : au moment d'écrire une charge, l'écœurement des soldats, la promiscuité des tranchées. Certains d'entre vous m'ont dit que ces passages les avaient retournés, bien davantage que les scènes de film. C'est probablement l'un des plus beaux compliments qu'on puisse me faire. *~*

Baclier et Selès ne devaient pas vraiment exister. Pour tout vous dire, ils devaient se contenter d'être des ombres, jamais nommées et sans profondeur. Puis, suite à une discussion avec gold_hope (ma Bretonne préférée ♥️), j'ai voulu intégrer son arrière-grand-père, qui est devenu Lucien Selès. Alors j'ai développé cet aide de camp que j'aime énormément depuis.

Baclier, lui, devait être le pendant de Guy, lâche, veule, prêt à tout pour fuir les combats. Il devait mettre en valeur le capitaine par sa peur et son refus de faire quoi que ce soit qui l'aurait mis en danger. Mais les choses ont évolué à leur guise, et Baclier a pris une autre dimension, plus positive, que j'aime davantage. Il a aussi vite pris de l'importance, j'ai réalisé que j'aimais trop ce petit caporal devenu si courageux pour le laisser de côté...

J'aime beaucoup l'idée selon laquelle nos personnages nous échappent. Dans 1914, ce fut le cas. ✨

J'ai aussi (et surtout) intégré un peu de mes aïeux dans le personnage de Guy. Mon arrière-grand-père maternel fut gazé pendant la Grande Guerre, et s'en est tiré ; il a dépassé les 96 ans. Il aura vécu assez vieux pour voir sa petite-fille, ma mère. Mais il ne parla jamais de 14 – 18, et les carnets de guerre/lettres qui ont sûrement existé disparurent mystérieusement des coffres du grenier familial.

Mon arrière-grand-père paternel fut blessé 11 fois durant le conflit (de vraies blessures, donc), puis épousa sa marraine de guerre à son retour. La coïncidence était jolie comme tout, même si la suite de leur histoire ne fut pas toujours rose, loin de là ; j'ai appris tout ça pendant l'écriture de l'épilogue.

Chaque année correspond à un grand événement. Je souhaitais écrire une histoire qui allait du début jusqu'à la fin de la Grande Guerre – au lieu de me contenter de raconter des extraits de la guerre, voire de m'arrêter en plein conflit. Évidemment, il y a des ellipses de plusieurs mois, c'est normal. Mais j'espère avoir réussi à vous montrer un peu de ces quatre longues années de guerre. Quelques-uns m'ont dit que l'histoire les avait réconciliés avec la Première Guerre mondiale, car ils n'aimaient pas cette époque avant de lire tout ça. Ça m'a fait très plaisir ! *~*



🦋 Et l'édition, Elynion ?

J'ai eu cette question une petite centaine de fois en quatre ans ! J'ai bien souvent reçu des MP, qui étaient des compliments magnifiques – je passais la journée avec un sourire extatique sur les lèvres, vous pouvez pas savoir à quel point j'étais heureuse de lire vos mots – ; presque tous se terminaient par cette question :

"Et l'édition, Elynion ? Tu y penses ?"

Je n'y pensais pas. Je n'y ai jamais pensé en fait. Jusqu'à ce qu'un chœur de lecteurs  - et quelques amis très proches qui sont au courant pour mes papiers couverts d'encre – me pose la question, et m'y pousse. Pour tout vous dire, je ne sais pas encore ! Est-ce que Guy et Madeleine méritent l'aventure que représente l'édition ? Est-ce que ma petite Gouvernante de 1914 tient suffisamment la route pour séduire une ME, et pourquoi pas une grande ME ? J'ai préféré faire l'autruche plutôt que de répondre à ces questions ! Je me suis forcé à ne pas y penser jusqu'à la fin, j'ai esquivé les questions et ai plaisanté sur le sujet (coucou Anahug !).


La première échéance en tout cas, c'est une réécriture drastique. La différence est flagrante – encore... – entre ces derniers chapitres et le début du roman. Je vais envoyer tout ça à des BL de tonnerre (que je n'ai pas encore), je n'y penserai plus pendant 2/3 mois, puis je verrai les retours avec une bouteille de vin blanc, histoire de faire passer les critiques, même les constructives (surtout les constructives) ! Lorsque 1914 sera ciselé, poli, corrigé et encore poli... on verra !

Spoil : encore aujourd'hui, je n'ai toujours pas réalisé que je n'écrirai plus jamais de nouveaux chapitres de 1914. J'ai peur de la minute où je vais atterrir.... 

Mais pour être honnête, maintenant que vous connaissez toute l'histoire des Saint-Loup, je doute que vous ayez envie d'acheter le roman papier (pas vrai ?).



🦋 Parce que je ne peux pas ne pas parler de vous :

Avant de fermer le livre, je voulais vous remercier une dernière fois, tous et toutes, d'être là. Vous avez suivi Madeleine et Guy pendant 4 ans, sans vous lasser. Vous m'avez encouragée par des compliments qui m'ont fait rougir en pleines réunions de famille et réconfortée pendant mes concours d'admission, en me soutenant sur des concours littéraires, en réclamant la suite à cor et à cri ! Vous avez développé l'histoire, puisque sans vous, Selès existerait à peine, et Baclier serait une ombre fugitive pas très attachante. Vos mille suppositions et idées m'ont fait rire, mais m'ont aussi donné des idées, mine de rien, pour donner toujours un peu plus de corps à l'histoire (coucou SixtLM et la boule de gui). 🍃

Certaines m'ont parlé d'histoires vraies de la Première Guerre mondiale (notamment celle d'une femme dont le miroir s'est un jour brisé devant elle, à la seconde où son fils, à des kilomètres de là, mourait lors d'un assaut). Les récits privés de vos familles m'ont touchée, j'aime tant ces histoires cachées que nul ne connaît ! Si j'avais pu, j'aurais intégré celle-ci au roman, je crois que c'est ma préférée ! DianeB13 🤗

Alors merci mes Lecteurs. A chaque chapitre, les mêmes pseudos revenaient, discrets ou bruyants. Quelques-unes ont formé un corps de Marraines de Guerre au top – je vous aime les filles 🌻 – ; d'autres ont à moitié engueulé les personnages à chaque chapitre ; beaucoup sont arrivés en cours de route et ont envahi mes notifs (welcome !), ce jusqu'à la fin ; certaines ont déclaré leur flamme à Guy dans les commentaires... Pas mal de lecteurs-fantômes aussi ont suivi les aventures des Saint-Loup.

Bref, vous formez un groupe génial, le meilleur de Wattpad – je dis ce que je veux, je connais pas les autres. J'aurais aimé vous dédicacer un chapitre à tous, je n'ai pas pu – mémoire de poisson rouge.... Mais je garde tous vos noms pour d'éventuelles dédicaces sur d'autres historiettes.

J'aurai fait de très belles rencontres grâce à 1914, dont certaines se sont concrétisées par un chocolat chaud et quelques discussions précieuses, à Paris ou au fin fond de la campagne normande, le temps d'un WE magique... ☕️🐾
Pas de noms sur la fréquence, je les garde pour moi.

Mais il y en a d'autres que j'attends de pied ferme pour un après-midi parisien – et oui, je parle de toi, ma metteuse en scène d'enfants-cyrards, ma marraine de guerre tricoteuse de chaussettes toujours au taquet, ma menaçeuse de Miss Scribouillard en herbe. Mais chhhhht...
pas de noms sur la fréquence. 😉😋


Comme d'habitude, j'ai une pensée toute particulière pour ma petite sœur Lindoriel, qui m'a fait connaître Wattpad, et m'a permis de vivre cette jolie aventure. Elle a cru en moi avant tout le monde, et c'est grâce à elle que je publie mes historiettes ici. 🌸


Merci aussi à Loraline_Bradern, pour tout. Simplement d'être toi. Tu sais ce que ça veut dire. 💕

Maintenant, je sens que je vais prendre un peu de temps pour souffler, écrire tranquillement dans mon coin, et lire, lire, lire toutes les histoires wattpadiennes qui m'attendent bien sagement... *~*

Et sinon...
🌳 La boule de gui will be back... 🌳


🦋 Parce qu'il faut bien poser le point final...

J'ai bien conscience d'avoir joué sur les images d'Épinal et la représentation héroïque de ces Saint-Cyriens chers à mon cœur, aujourd'hui oubliés de tous. Je ne voyais pas mon petit roman autrement, et je laisserai au général de division Jacques Humbert, major d'entrée et de sortie de la promotion Montmirail (1912-1914), le dernier mot :

C'est une légende, née le 29  décembre 1914 dans l'Illustration sous la plume de l'académicien Henri Lavedan. Il fallait de l'épopée pour soutenir l'arrière. On lui en a servi. Je ne connais aucun de mes quatre cent cinquante-six camarades de promotion qui soit parti au combat en casoar et gants blancs. On les gardait dans nos cantines pour le défilé de la victoire à Berlin.

Ne lacérez pas trop l'image d'Épinal. Il en faut. Après nous, les gens de 1914, il faudra bien entretenir les légendes pour perpétuer le souvenir.

Jacques Humbert, à François Luizet dans le Figaro (22 novembre 1984)




Je vous dis à bientôt sur d'autres histoires que je publierai sans faute ici, sur Wattpad, en espérant que vous les aimerez autant que ma petite Gouvernante de 1914.

Elynion 📚

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