34. Sous une pluie de fer et d'acier (2)




Le soldat chercha son capitaine des yeux. Ils n'étaient plus très nombreux du 50e RI. Ceux qui avaient connu Ypres se comptaient sur les doigts d'une main, et ceux qui connaissaient le capitaine depuis août 1914 n'existaient plus ou presque. Selès avait été l'un de ceux-là. Toujours présent pour son supérieur, il l'avait ramené de Charleroi juché sur son dos et sanguinolent. Ensemble, ils avaient survécu à de nombreux assauts, et avaient évité des milliers de balles. Ils faisaient cette guerre à deux depuis le début, sans jamais se quitter. Le sergent n'avait jamais été blessé, comme trop occupé à protéger le capitaine pour tomber lui-même. Jusqu'à aujourd'hui. Baclier avait vu son capitaine le soir de la bataille d'Ypres. Il ne voulait plus jamais croiser ce regard vide de toute émotion, souillé jusqu'aux tréfonds de l'âme.
Il le trouva adossé contre les sacs de sable qu'enlaçaient des fils de fer barbelé, au milieu de ses hommes qui soufflaient, soulagés d'y avoir échappé. Ce n'était pas pour cette fois. On remerciait Dieu et le destin dans un imbroglio qui mêlait tout, foi et superstition.  On portait les grigris comme des chapelets ; tout était bon pour conjurer le sort. Les aumôniers s'arrachaient les cheveux devant cet amalgame à la limite de l'acceptable, mais ne disaient rien. Ces hommes côtoyaient l'innommable. Et les officiers prenaient chaque fois la défense de leurs hommes, aigres dans cette bataille.
Baclier s'accroupit près de Guy et lui tendit une gourde d'eau fraîche – comment avait-il fait pour dénicher de l'eau potable ? Le diable seul le savait. Ici l'on tuait pour un peu d'eau, et on remplissait les grosses gourdes dans les flaques qui jonchaient le sol et remplissaient les cratères immenses des obus. On n'avait que ça.

—    Buvez mon capitaine. Vous irez mieux après.

Guy avait les yeux injectés de sang. La fumée du combat avait rendu aveugle presque tout le monde, on avait chargé sans trop y voir. Et certains en profitaient pour essuyer discrètement leurs joues, tout en grommelant contre ce brouillard douloureux. On pouvait laisser échapper quelques larmes silencieuses, personne ne dirait rien. Quelque part dans la galerie ouverte au ciel indifférent, un jeune pleurait. Il venait de s'engager, la majorité à peine atteinte, et Verdun était son premier combat. Il était là depuis trois jours, hurlait chaque fois qu'un obus s'écrasait autour d'eux. Son lieutenant avait tout tenté pour le calmer, même les claques. En vain.
Baclier secoua la tête. Le temps où il était ce petit soldat effrayé n'était pas encore très loin. Il n'oublierait jamais l'aide de son capitaine alors qu'il s'effondrait au moment de l'assaut. Guy de Saint-Loup avait gagné une âme fidèle.

—    Buvez mon capitaine, insista-t-il en voyant l'hésitation du jeune officier. C'est de la bonne eau.

—    Il est mort Baclier. Selès. Il est mort.

—    Je sais mon capitaine. Mais il faut boire.

—    Je dois avertir sa femme. Allez me chercher son paquetage.

Le caporal obéit sans un mot. Son supérieur se retrouvait sans aide de camp. Or, chaque officier avait besoin de cette ombre dévouée pour tenir le coup. Et même si l'état-major en nommait un, il resterait dans l'ombre du capitaine.
Ce dernier écrivit d'une écriture maladroite quelques mots sur le papier réglementaire, barra la mention « Vivant » et hésita quelques instants, la pointe de sa plume figée au-dessus du mot « Décédé ». Puis il l'entoura, rageur. Il ne comprenait plus ce monde devenu fou, où ceux qu'on aimait partait brutalement, déchiré par une force infiniment plus violente que tout ce qu'on pouvait imaginer. Serait-ce toujours ainsi ? songea-t-il en observant un soldat pleurer silencieusement devant une photographie à moitié déchirée. Devant lui, Baclier rangeait quelque chose, peut-être des gamelles. Serait-ce lui le prochain ? Ou bien devait-il se préparer à enfin quitter cet enfer et dormir tout son soûl, jusqu'à ce que l'on dépose les armes ?

—    Une lettre pour vous mon capitaine.

Il attrapa le courrier au vol, l'ouvrit prestement et dévora la feuille du regard. Elle, toujours elle – sa mère n'avait plus la force de tenir une plume. Avait-elle un don pour sentir les moments graves, ceux où il jouait son âme sur un coup de folie désespérée ? Il releva les yeux. Baclier l'observait, une lueur d'envie au fond de ces prunelles noircies par le chagrin. L'officier se secoua ; Selès n'était plus avec eux, mais les autres avaient toujours besoin de présence.

—    A la soupe les gars ! appela un poilu, une gamelle à la main.

Ils se ruèrent tous sur leurs as de carreaux, impatients de manger pour oublier ce qu'ils venaient de vivre voilà moins d'une heure. Les cantinières approchaient, avec un peu de chance, se serait encore chaud. Le sergent vit avec plaisir son officier se relever et se joindre à ses hommes.

—    Allez venez caporal. On va pas laisser les autres sections piquer la part du 50e.

Il acquiesça, trop heureux d'aller manger. Pour le reste de la nuit, on serait tranquille. Et peu à peu, on oublierait presque où on se trouvait, et les sourires referaient surface. Une troupe de théâtre itinérante passait sur tous les secteurs du front ; c'était le tour de Verdun. Ils resteraient trois semaines, pour jouer Pardon ! Kamerade ! On se moquerait de tout et de tous, le bruit des canons s'estomperait, et on se surprendrait à rire de bon cœur. On était humains malgré tout ce que l'on endurait en France.

**********

Octobre 1916, Barleux, Picardie.
Bataille de la Somme.

—    Pourquoi la Picardie mon capitaine ? demanda encore une fois un soldat en tirant la langue, assoiffé.

Un autre lui passa sa gourde et Guy souffla pour oublier la douleur de ses muscles endoloris.

—    On a besoin de nous ici. C'est tout... on a besoin de nous ici.

On hocha la tête et Guy poursuivit son inspection des cagnas. Il avait laissé là-bas la tombe de son aide de camp. Cinq mois déjà. Le père Brottier, de passage à Verdun, avait longuement discuté avec lui, et le jeune capitaine était reparti plus apaisé. Mais il ressentait toujours aussi cruellement l'absence de son ange gardien. La femme de son sergent avait répondu à sa lettre pour le remercier ; son mari la laissait avec un enfant en bas âge, un fils, mais il n'y avait aucune plainte dans son courrier. Selon toute vraisemblance, Selès avait trouvé son âme sœur, là-bas en Bretagne.

—    Mon capitaine, des gars du 16e RI vont jouer une pièce de théâtre. Vous en êtes ?

Cela faisait fureur dans les tranchées. Parties de cartes, chasses aux rats et aux poux, tout était bon pour tromper l'ennui entre deux assauts. Mais Guy secoua la tête, il devait se faire épouiller – les poux ne lui laissaient aucun répit depuis plusieurs semaines, il était plus que temps de s'en occuper. Jansier faisait le tour des cagnas et des hommes pour soulager les poilus de ces démangeaisons incessantes. Il en profiterait pour se raser et enfin se laver. Il empestait la mort, la crasse et la peur. La dernière fois qu'il était rentré, Madeleine lui avait fait comprendre qu'il devait passer au bain ; son air dégoûté l'avait fait rire pendant une heure.
Ils tirèrent quelques cartouches en face, mais personne n'y prêta attention. Le plus dangereux, c'était les obus. Ils avaient eu leur ration voilà un quart d'heure, ils ne devaient pas remettre ça avant la tombée de la nuit. On serait tranquilles de ce point de vue-là.

—    Je vous attendais mon capitaine, salua Jansier d'un air affable.

Le Bourguignon respirait la joie de vivre, personne ne l'avait jamais vu cesser de sourire, même lorsque son frère jumeau était mort étouffé par la boue des tranchées, après une longue agonie que tout le monde avait écoutée en silence, les mains crispées autour des fusils. La boue était leur ennemi le plus cruel, le plus imprévisible aussi. Sous la chape d'eau marronnasse qui semblait végéter placidement, il y avait de nombreux trous et nids de poule. Dans le meilleur des cas, on se foulait la cheville et on boitait pendant quelques jours. Mais beaucoup se retrouvaient piégés, et dans leurs yeux la terreur se mêlait à la douleur physique. Ignace Jansier était mort ainsi, et son frère était resté à ses côtés jusqu'à la fin, quelque part dans une galerie que nul sauf lui n'avait pu retrouver. Personne n'avait pu le sauver. Le malheureux s'était enfoncé lentement, happé par la boue implacable au détour d'une tranchée perdue. Il n'était pas le premier à mourir ainsi, Guy en avait vu plusieurs dizaines s'effondrer inexplicablement alors qu'ils pataugeaient tant bien que mal dans les boyaux ouverts au ciel d'azur. Mais il ne s'y habituerait jamais.

—    Vous auriez dû venir me voir dès que votre régiment est arrivé en septembre, ronchonna le simple soldat en sortant ses outils. Ça vous aurait épargné pas mal de tracas mon capitaine.

—    J'étais un peu occupé Jansier, répliqua le jeune aristocrate dans un sourire. Mais je suis tout à vous désormais.

—    Les poux, la barbe et les cheveux ?

—    Tout. Ça vaudra mieux.

—    Vous avez quelques jours de perm' pour vous faire aussi beau ?

Et les ciseaux émirent ce petit claquement sec caractéristique. Le coiffeur de la Somme était lancé.

—      Non, mon dernier repos remonte à avril. Je n'en aurai pas avant l'année prochaine.

—    Ah ils veulent nous épuiser, grogna Jansier – et il écrasa un pou entre deux doigts, comme pour mieux exprimer sa frustration.

Un regard à droite puis à gauche pour vérifier que personne n'avait entendu – pas mal de gars avaient souffert d'une parole prononcée plus haute qu'une autre – et le soldat reprit son travail. Guy ne dit rien. Il partageait l'exaspération de ses hommes. Ses camarades de promotion encore vivants, comme Georges Loustaunau-Lacau ou Jacques Humbert, lui écrivaient la même fatigue devant cet enlisement du conflit et le sacrifice inexpliqué des fils de France.
Le capitaine s'ébroua ; il avait beau tenter d'esquiver tout ce qui le heurtait, la réalité se rattrapait à lui. Il devrait demander des cours à Jansier.

—    Voilà mon capitaine, s'exclama ce dernier au bout d'une heure, fatigué mais fier de lui.

—    Enfin !

—    C'est que vous aviez une vraie tignasse et pas mal de totos à l'intérieur. Mais c'est fait. Vous voulez que je vous rase aussi ?

—    Je vais le faire, merci Jansier.

Une poignée de main reconnaissante, un bref salut et le jeune homme s'enfonça dans la tranchée sur laquelle tombait la nuit, en direction de la cagna. Il trouverait bien une lanterne pour s'éclairer et se raser convenablement. Avec un peu de chance, il serait même seul. Il avait pris en horreur cette promiscuité forcée que la guerre lui avait imposée ; de retour à Saint-Loup, il ferait en sorte de ne pas céder un pouce de terrain aux corbeaux prêts à tout pour démanteler son domaine. Et Madeleine le soutiendrait, songea-t-il avec le sourire. Elle avait grandi à Paris et ne supportait plus le tourbillon du monde policé lui avait-elle confié un soir. Ils resteraient ensemble, perdus dans la campagne du bassin parisien.
Un sifflement retentit et Saint-Loup se jeta à terre – réflexe acquis à l'usure, relent primitif de l'instinct de survie – tandis qu'une bordée de jurons l'accompagnait dans sa chute. Ils recommençaient. Après Verdun, la Somme. Partout, les Boches. Il les haïssait. Non, le mot était trop faible. Ce sentiment âcre et douloureux qui mordait son cœur rendu farouche par les combats, c'était autre chose qu'un simple ressentiment haineux. Il voulait se venger, venger chacun de ses hommes tombés à ses côtés depuis le 22 août, depuis Charleroi. Leur rendre la monnaie de leur pièce, leur rendre au centuple toute la souffrance qu'ils avaient déversée dans son âme, les rayer de la carte enfin. Venger enfin la mort de ses camarades de la Montmirail. Autour de lui, la terre se soulevait par pans entiers, toujours déchiquetée par ces armes maudites. Les obus tombaient partout, aveugles dans leur destruction du monde.

Alors il posa ses mains sur ses oreilles, et hurla à s'en déchirer les cordes vocales. Peur et rage s'entremêlèrent, unique réponse à ce ballet de feu et de fer qu'envoyait l'ennemi. Cela dura deux heures. Guy de Saint-Loup ne devait jamais se rappeler de ce moment d'abandon alors qu'il était seul, livré à une force plus puissante que sa propre volonté.
Puis la fatale symphonie se dissipa dans l'air obscurci, lentement, toujours menaçante, et il se releva, tremblant de tous ses membres. C'était fini, se répéta-t-il pour mieux s'en convaincre – et éloigner ce frisson de terreur qui ne le quittait pas. C'était fini.

Il s'adossa au mur de sacs et de terre salis par les combats, ses cheveux propres mais trempés de sueur effleurèrent la boue à peine séchée, et il souffla. La lassitude s'empara de lui ; il ne pensa plus à rien.
Pourtant, les Allemands avaient fini de pilonner leur position depuis quelques minutes ; ce silence n'annonçait rien de bon.

—    Mon capitaine ! Votre masque !

**********

18 octobre 1916, château de Saint-Loup de Naud

            La vieille radio crachota je ne sais quel juron grossier incompréhensible puis laissa un journaliste débiter les nouvelles du front d'une voix monotone, étrange contraste avec le discours exaltant qu'il servait à chaque foyer. Rien de nouveau en réalité, et la comtesse se surprit à espérer, une main tremblante crispée sur son vieux châle. Peut-être...
Madeleine leva les yeux de son ouvrage – un gros pull pour Delphine – et écouta elle aussi, toujours aussi silencieuse. Il y a de ces moments où l'âme pressent qu'elle doit tout arrêter, et attendre sans rien savoir, ni comprendre.

—    En Belgique, pays martyr qui sacrifie sans compter pour recouvrer sa liberté arrachée voici maintenant trois ans, nos vaillantes troupes affrontent chaque jour la perfidie allemande.

La voix était nasillarde, parfois couverte par les grésillements du vieil engin. Tom l'avait trouvée chez un brocanteur de Paris, on ne savait trop où, pour enfin se tenir au courant. Mais le cœur de la demoiselle frémit pour une autre raison – et ses mains se mirent à trembler. Le journaliste abordait un autre sujet. La Somme. On s'y battait depuis le 1er juillet, sans repos. Toutes les pensées étaient tournées vers le département martyr.

—    Nos envoyés ont remarqué la présence de fumée inhabituelle autour des zones de conflit, et les quelques habitants qui ont héroïquement choisi de rester chez eux évoquent l'usage d'une nouvelle arme autrement plus dangereuse que la baïonnette ou le Mauser. Nos troupes ont combattu avec vaillance ces nuages mortels qui apparaissent plusieurs fois par jour, et nous pleurons ces fils de France tombés au front. Les pertes s'élèvent à plusieurs milliers de morts, soldats et officiers mêlés...

Madeleine se dressa d'un bond, livide. Aiguilles à tricoter tombèrent au sol dans un cliquetis inquiétant et la comtesse leva les yeux, inquiète.

—    Madeleine ?

Elle n'entendait rien, ne voyait plus rien. Seul un bourdonnement aigu déchirait le voile blanc laiteux qui était tombé devant ses yeux. Des tambours menés battants menaçaient de faire éclater en mille morceaux le peu de raison qui lui restait. Elle se rua sur la porte d'entrée et s'enfonça dans l'épais manteau de neige déposé en silence sur le parc muet. Le jardin était devenu froid et inhospitalier.

—    Madeleine ! s'écria madame de Saint-Loup en arrivant à petit pas derrière elle.

La jeune fille posa résolument un pied dans le manteau d'hiver et courut, courut jusqu'à la grille. Et la vieille dame demeura sur le pas de la porte, une main appuyée au chambranle, tremblante de peur autant que de froid.

—    Mais enfin... murmura-t-elle à la bise glaciale, qu'y a-t-il... ?

Madeleine ne sentit pas l'étreinte glaciale de la saison enlacer son corps et écraser ses poumons. L'affolement s'était emparé de son cœur, et sa raison avait sombré sous la terreur hideuse et son manteau noir d'encre.
Les cinq kilomètres furent parcourus en trente minutes, sans que la petite demoiselle ne ressente un quelconque soulagement à la vue de la petite chapelle de Saint-Loup de Naud. La porte était grande ouverte, à moitié sortie de ses gonds. Le vent s'engouffrait avec violence à l'intérieur. Les vitraux tremblaient, les sculptures défigurées tenaient tant bien que mal sur leur socle ; la petite lumière pourpre, discret rappel de la présence de Dieu, n'était plus, soufflée par la violence du froid et des hommes. L'on avait pillé ce petit bijou du XIIe siècle, et dérobé le plus précieux.
Madeleine s'avança à pas lents dans l'allée centrale, les yeux rivés sur l'autel qui tenait seul debout, pilier inébranlable au milieu du chaos de l'humanité. A côté, une statue de la Vierge criblée d'éclats – que lui avait-on fait ? – gardait ce sourire maternel qui console les cœurs alourdis par les peines terrestres.

La jeune fille ne voyait plus rien, n'entendait plus qu'une respiration lourde et difficile – la sienne ? Son cœur battait à coups redoublés dans sa poitrine ; sans savoir pourquoi, elle trembla de plus belle. Face à elle, sous ses yeux exorbités, il n'y avait plus d'autel, plus de vitraux anciens. Les tapisseries du Moyen-Âge s'effaçaient. Et seul restait son fiancé déchiré par cette arme pernicieuse. Rêvait-elle ? Agonisait-il là-bas, perdu quelque part au nord du pays, seul parmi les milliers de soldats qui s'étouffaient, et imploraient dans le silence tenace du monde inébranlable un regard chrétien pour les accompagner dans leur ultime sacrifice ? Combien étaient-ils à appeler leur mère dans un sanglot, ces jeunes de vingt ans qui s'écroulaient sans qu'on daigne leur adresser un regard ? Elle ne pouvait pas. Non, elle ne pouvait pas.
Alors elle tomba à genoux ; cette vision féroce broya son être et elle s'écria dans le silence de l'église pillée, les mains tendues vers le doux sourire qui se penchait vers elle :

—    Oh Sainte Vierge Marie ! Je vous en supplie, gardez-le en vie ! Ne l'abandonnez pas, lui qui espère tant en vous !

Les larmes dévalèrent le long de ses joues et elle balbutia :

—    Pitié... pitié Sainte Vierge. Pitié pour lui...

Le jeune capitaine de Saint-Loup fut gazé deux heures plus tard, à Barleux. Il était minuit trente-sept.





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Bon anniversaire à Lathina97 ! :) <3 Tina
C'est l'anniversaire de beaucoup de monde aujourd'hui... ^^"

Ely

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