11 février 2025

Après avoir bien réfléchi, j'ai décidé de partager ce carnet avec Cass'. Nous retranscrirons quelques-unes de nos discussions.

Sachez d'abord que je ne suis pas amoureuse de Cassandre. Depuis mon histoire avec Amy, j'ai décidé de ne plus aimer. Une part de moi aimerait ressentir à nouveau toutes ces émotions. Mais d'un autre côté, je sais que je ne ressentirai jamais ne serait-ce que la moitié de ce que j'ai vécu.

Et puis si j'aimais une autre personne, j'aurais peur de ne pas l'aimer réellement et que ce soit uniquement une tentative pour revivre ce que j'ai déjà vécu. Et que je ne sois que en train de me persuader d'une chose fausse.

Cass' : *après avoir lu ce que je viens d'écrire* Tu penses encore à elle ?

Sophie : Beaucoup trop souvent.

C : Faut que tu arrêtes, tu te fais du mal, essaye de passer à autre chose, de l'oublier.

S : Mais je peux pas ! Si un jour tu vis le bonheur parfait et que du jour au lendemain on te le retire. Tu ferais comme si rien ne s'était passé ? Je veux bien oublier plein de choses mais mon bonheur je ne l'oublierais jamais !

Il manque quelques explications : il y a quelque temps, j'étais en couple avec une fille, Amy. C'était tout ce qu'il y a de plus parfait. Nous vivions une idylle. Et si je ne crois pas au coup de foudre, je crois en revanche dur comme fer aux âmes sœurs. Et c'est ce que nous étions, j'en suis persuadée.

Nous avions le même humour, la même façon de penser, la même capacité à devenir instantanément sérieuse quand la situation le réclame.

Sérieuse, toi ??? Non je rigole, mais sérieusement, il faut que tu arrêtes de ressasser tout ça. On ne peut pas avancer en regardant tout le temps en arrière. Respire... Cassandre

Je vais essayer. Sophie

Revenons à nos moutons, nous vivions le bonheur, même lorsque sa famille s'est éloignée après qu'il fut devenu elle. Et puis il y a eu cette histoire de harcèlement. Je l'ai vu progressivement disparaître, jusqu'à son suicide. Encore aujourd'hui, je me souviens du moment où elle m'a quittée pour la dernière fois, en larmes, me murmurant seulement un « désolée » avant de s'enfuir en courant. Et tous ces messages restés sans réponses, puis finalement le policier au téléphone.

L'Amour est une gigantesque connerie, tu le vis un peu puis tu passes le restant de ta vie à regretter ce que tu as fait ou pas, et à tenter de retrouver ce que tu as perdu.

Sophie : si tu savais combien ça me manque tout ça.

Cass' : Aimer ?

S : Oui, mais pas que ça, quand tu es triste tu te confies à qui ?

C : Mon chat, enfin, avant qu'on fuît, maintenant personne. Pourquoi ?

S : Et ça ne te manque pas de ne pas avoir de réponse ? Moi, avant, je pouvais tout lui dire et on se consolait mutuellement.

C : Tu as des amis pour ça.

S : Mais c'est pas pareil, avec Amy il suffisait qu'elle me prenne dans ses bras pour que tous mes problèmes s'envolent.

Lou : Tu es trop romantique Sophie.

Cass' : Ça ne te ferait pas de mal à toi, et fait pas l'innocent, tu crois qu'on sait pas que tu passes ton temps à embrasser Théa

Lou : *rougit à mort*

Lou : *fuit la conversation*

Sophie : Bah oui, je suis une romantique, moi je veux vivre un film. Je veux un baiser sous la pluie, je veux aller au ciné pour voir un film d'horreur et lui tenir la main parce que j'ai peur, je veux recevoir des roses, je veux aller au restaurant pour la Saint valentin...

Cass' : Ça va être difficile maintenant, il n'y a plus ni cinéma ni films.

Théoriquement, dans toutes les histoires, je suis à quelques jours d'avoir le coup de foudre.

Je m'explique, dans un livre, quand l'héroïne ne croit plus en l'amour, PAF, elle tombe amoureuse de quelqu'un et elle y croit à nouveau (en l'amour).

Mais depuis la mort d'Amy, j'ai arrêté de croire ce que disent les livres. Le coup de foudre est un mensonge et l'amour encore plus.

Heureusement pour eux, Lou et Théa sont très joyeux en ce moment. De toute façon, un couple est souvent heureux ; seul, on accumule la tristesse derrière un sourire. Mais dès que l'on s'est avoué notre amour, cette tristesse disparaît.

L'Amour est le plus grand paradoxe de tous les temps. On le cherche toute notre vie et pourtant, rien n'est plus dur que d'avouer ses sentiments. Et quand on l'a enfin trouvé, on en profite un peu mais on ne prend conscience du bonheur que c'est uniquement lorsqu'on le perd.

Une phrase très belle et malheureusement trop vrai dit « De l'Amour à la Haine il n'y a qu'un pas ».

Cette page n'est pas d'un grand intérêt pour résumer la société d'Avant. Mais nous n'avons pas marché aujourd'hui et j'avais besoin de l'écrire. Et puis, qui sait, peut-être que plus tard on aimera différemment.