Dénonciation et critique, une frontière abstraite
P.S.: Je suis toujours à la recherche d'auteurs pour la gazette, si quelqu'un est intéressé pour reprendre "Les choix d'Eli", contactez moi, et sinon, si quelqu'un est intéressé par l'idée d'écrire pour la gazette en ayant carte blanche pour un nouveau format, contactez moi, je serais ravie d'en parler avec vous.
Que diriez-vous de commencer par quelques définitions ? Tout d'abord, la dénonciation est l'acte de signaler, c'est-à-dire d'accuser un coupable de façon précise. La critique, c'est simplement donner un jugement ou une appréciation sur quelque chose. La langue française est très riche en synonymes, pourtant ceux-ci n'ont jamais strictement le même sens, ainsi, ceux qui dise critiquer alors qu'ils dénoncent et inversement, ont tord au sens propre du terme. Pour prendre un exemple concret, « La Critique du Double V » tenue par ValentinVenere porte bien son nom puisque l'auteur se contente de donner son avis sur des œuvres sans en accuser le propriétaire de quoi que ce soit. Mais pour la dénonciation, prenons l'exemple de mon article sur l'affaire « Pokemec », l'interview a été mené de façon anonyme et je n'ai pas accusé le projet d'être sexiste et irrespectueux, je me suis contentée d'en décortiquer le but et la forme pour montrer que le tout était maladroit pas nocif, ce n'est donc pas de la dénonciation puisque je ne pointe personne du doigt et je me contente de donner mon avis sur le sujet. Ces petites mises au point étaient plus que nécessaires, non pas pour me dédouaner, mais parce que le concret est bien plus important que de simples définitions dictées par des académiciens en robes de chambre.
Délation et dénonciation, de vrais phénomènes de mode :
De nos jours, les esprits réactionnaires sont de plus en plus présent surtout sur la charmante toile d'internet. Avec l'essor de la liberté d'expression et les mouvements de penser qui la protège à tous prix et de façon plus que douteuse, tout le monde estime pouvoir dire tout et n'importe quoi sur internet puisque sous couvert d'anonymat le risque d'en subir les conséquences est minime et que de toute façon, il est libre de s'exprimer. Le problème n'est pas tant de se demander ce qu'est réellement la liberté d'expression : si c'est pouvoir tout dire sans filtre ou au contraire une liberté limitée dans les faits parce que la liberté des uns s'arrête là ou celle des autres commence, comme le dit la déclaration des droits de l'homme. En l'occurrence, la question est plutôt : la liberté d'expression peut-elle justifier qu'on lynche n'importe qui n'importe comment grâce aux médias ? Oui, je critique allègrement le rôle des médias et non, je ne les dénonce pas puisque je ne les accuse pas d'être la cause des lynchages, ils en sont plutôt l'outil, nuance. C'est justement cette nuance qui est subtile et dangereuse. Si je devais vraiment désigner un responsable, ce ne serait bien évidemment pas l'irresponsabilité des internautes qui derrière un pseudonyme se croient tout permis, mais plutôt l'état, les Illuminatis ou les Francs-Maçons puisque visiblement sur internet nous ne sommes jamais responsables de nos propos.
En ce moment, on entend de plus en plus le terme « tribunal médiatique », à votre avis pourquoi ? Parce que tout comme les terroristes justifient leur guerre avec la religion, ceux qui utilisent les médias comme terrains de jeu et de jugement justifient les lynchages publics avec la liberté d'expression. Il n'est d'ailleurs pas rare d'entendre « La France est un pays libre, nous sommes sensé avoir le droit de penser ce que nous voulons et de l'exprimer ». Bien sûr que chacun peu penser ce qu'il veut, mais il y a une façon de l'exprimer. Je déteste les enfants, pourtant, je n'en mange pas au petit-déjeuner et je n'insulte pas ceux que je croise dans la rue, l'être humain est d'après les philosophes le seul animal doué de conscience et capable de contrôler son instinct sauvage, alors utilisons ces caractéristiques propres à notre espèce. Effectivement, les lois françaises réglementent plus ou moins directement la liberté d'expression, non pas pour nous empêcher de nous exprimer, mais pour faire en sorte que chacun puisse le faire dans le respect des autres. Revenons-en à des faits concrets, en France chacun est libre de s'habiller comme il le désire, et bien évidemment tout le monde peut trouver ça, vulgaire, obscène ou simplement moche comme le dirait un enfant de huit ans, mais par contre, il est interdit d'injurier cette personne à cause de son style vestimentaire, d'ailleurs s'est interdit d'insulter quelqu'un toute cour. l'injure est punie par la loi, qu'elle soit publique ou privée. Je simplifie, mais pour ceux qui veulent en savoir plus, rendez vous sur le site des services publics : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32077 C'est pour cela que la liberté d'expression est en fait bien plus complexe que la simple liberté de parole et de pensée parce qu'elle implique un très grand nombre de paramètres incluant une grande quantité de personnes qui elles même amènent des manières de penser bien différentes qui s'exprimeront de façon diverses.
Les réseaux sociaux sont un magnifique théâtre digne dans la diversité des portraits et des intrigues à « La Comédie Humaine » de Balzac, malgré le fait que dans la forme, il va encore falloir revoir la reforme sur l'orthographe. L'anonymat est effectivement un outil favorisant l'expression, qu'elle soit positive ou négative, et beaucoup oublient les règles de savoir vivre qu'on applique en la vraie vie, mais qui une fois sur internet semble avoir disparu. C'est pour cela que les réseaux sont le premier tribunal médiatique puisque se sont des lieux dans lesquels les lois semblent proscrites. Tout d'abord, trier les informations est très compliquer puisque chacun apporte son grain de sel, c'est donc incontrôlable pour les autorités sensées faire appliquer la réglementation du site et c'est comme cela qu'une petite coulé de neige partie de rien finit en avalanche désastreuse pouvant détruire la vie de plusieurs personnes. C'est justement là que notre très chère firme orange entre en jeu.
Dénoncer la dénonciation, efficace ?
La filière française de Wattpad est un réseau social de très petite envergure contrairement à Facebook ou Instagram, mais cela ne l'empêche pas d'être le théâtre de quelques dérives pouvant finir en lynchage public. Bien évidemment, je pourrais vous citer des scandales que j'ai traité ici et qui ont très mal finit, mais je ne le ferais pas parce que non seulement les habitués voient de quoi je parle, mais également parce que ce n'est pas le sujet du jour. En fait, il y a beaucoup d'auteurs qui pleins de bonnes intention qui veulent parler des activités qu'ils trouvent anormales comme le « follow for follow », le chantage sur les votes, les lecteurs fantômes, les hashtags abusifs et autres, mais qui pour dénoncer ces dérives entre eux même dans une dérive dangereuse. Effectivement, pour cela, au lieu de se contenter de critiquer ces dérives en les expliquant et en proposant des alternatives, ils tentent de se la jouer mini-justiciers et dénoncent des auteurs qui utilisent ces pratiques pour se faire connaître. Bien sûr que parler des problèmes de la plateforme est quelque chose d'important, mais encore une fois, il y a une manière de le faire et attaquer des utilisateurs en particulier n'est pas quelque chose de fondamentalement indispensable. Bien sûr, que la dénonciation est bien plus efficace que la critique, mais est-ce que cela justifie la provocation de lynchage publique ? Je ne pense pas.
Il y a différents types de dénonciation puisque ce que je fais actuellement s'y apparente alors que je ne cite personne. En soit, ce que je critique, n'est pas tant la dénonciation, mais les problèmes qu'elle provoque. On peut dénoncer tout un concept sans pour autant montrer du doigt des personnes en particulier, non seulement parce que cela ne servirait à rien, mais en plus parce que cela crée bien trop souvent des scandales, à différentes échelles, ayant des conséquences bien souvent désastreuses.
C'est pour cela qu'aujourd'hui ce que j'essaye d'exprimer, c'est : continuez de dénoncer ce qui ne vous plaît pas, mais faites le bien, faites le dans les règles de l'art, sans tomber dans les critiques de bas-étages se traduisant par des insultes de lycéennes précisément dirigées sur quelqu'un, doublées de disputes inutiles menant à un discours de sourd. Le but est de faire bouger les choses pas de les envenimer et pour cela, il faut agir, soit en signalant les utilisateurs ayant un comportement abusif, soit en ouvrant le dialogue avec ceux-ci ou ceux qui les poussent à avoir un tel comportement. Le dialogue a toujours été la base de toute société humaine, donc plutôt que de le fermer en dénonçant sciemment des personnes, ouvrez l'en expliquant les vrais problèmes et en parlant au nom de la liberté d'expression plutôt que de l'utiliser comme simple justification. Protéger la liberté d'expression ce n'est pas l'employer à l'excès pour excuser tout et n'importe quoi, mais en faire un précepte sacré c'est-à-dire s'exprimer librement tout en laissant les autres faire de même sans qu'aucun des partis n'aie peur de devenir le bouc émissaire des spectateurs
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