> Epilogue

Cela fait deux semaines que Maelys a disparu, deux semaines sans nouvelles. Axel a bien tenté d'envoyer des centaines de messages à son amie, mais son téléphone est éteint. Chaque journée de plus est comme une cruelle torture qui ne veut pas se finir.

Un jour, lorsque Axel pense à abandonner son envoi de textos, son téléphone clignote. Il le saisit avec une rapidité folle.


De : Maelys                                                    Heure : 16h32

Bonjour,

Ca fait longtemps que je ne t'ai pas parlé. Tu m'as énormément manqué. Avant tout, je t'en prie, ne fonce pas prévenir la police que tu as reçu un message de ma part, lis-le jusqu'à la fin. Je n'ai jamais été douée pour les textes, mais je voulais te décrire ce que je ressens. C'est débile, pourtant.

Je t'aime, t'sais ? Comme jamais personne auparavant. A vrai dire, t'es la première personne que j'aime. J't'ai toujours aimé, du début jusqu'à maintenant. Ouais, même la fois où tu m'as bousculé. Même la fois où tu m'as fait une crise de jalousie. Chaque seconde, j'l'ai passé à t'aimer et penser à toi.

Tu m'as fait ressentir des émotions inconnues que je n'aurai jamais cru apprivoiser.

En ta présence, j'me sens revivre. Ouais, revivre. T'es comme une bouffée de vie, putain. Je découvre ce que ça fait d'être en vie quand je suis à tes côtés. Tu sais, je suis déjà morte, depuis très longtemps. Sûrement des années. J'suis morte de l'intérieur, peut-être pas physiquement, mais ça sera bientôt le cas.

Mais c'est surtout ça, le but de mon message. T'annoncer que mon corps va mourir, pas mon âme, car elle l'a déjà fait, juste mon corps.

S'il-te-plait, ne pleure pas. Je n'pourrais pas le supporter, même dans les étoiles, accompagnée de mes parents biologiques. Les morts deviennent des étoiles, tu t'en souviens ? Alors, si un jour, par hasard, tu repenserai à moi, dis toi que je suis là. Juste au dessus de toi. Je passerais même le bonjour à ta famille.

On se retrouvera, j'te le promets. Mais j'espère pas maintenant, dans longtemps. Tu mérites de vivre, vraiment, beaucoup plus que des tas de connards qui peuplent cette planète de merde.

J'espère de tout mon cœur que tu vas passer à autre chose et avoir une belle vie. Je ne suis pas vraiment une rencontre marquante. Je saurais tout ce que tu fais, alors ne fais pas trop de conneries. Eclate-toi, quand même.

Maintenant, tu peux prévenir la police. Même si elle est déjà surement connectée à mon portable, pour me localiser.

J't'aime à en crever, sans jeu de mots débile.

Maelys,

Qui est probablement déjà sur son chemin pour rejoindre le ciel...



Un corps fut retrouvé, il était allongé misérablement sous le froid d'un pont. Il avait les veines ouvertes et un couteau encore dans la main. Ses cheveux bruns étaient étalés autour de son visage sans vie, comme une auréole.

La jeune fille avait une allure d'ange, un bel ange. Mais ce n'était pas un ange, vous savez.

C'est Maelys.

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