> Chapitre VI

« -Je suis arrivé à six heures et quart, elle n'était pas encore là. Assis sur l'herbe, près du lac, comme elle avait fait, j'ai décidé de mettre sa chanson sur mon téléphone. Cette musique, elle me faisait réellement penser à elle. C'était mon ange qui ne voulait pas en être un, à vrai dire. Fermant les yeux, à cause de la fatigue, je ne l'ai pas vu s'asseoir à mes côtés. Puis je l'ai entendu fredonner les paroles, c'était joli. Tout chez elle était joli.

-Comme ça tu me voles ma chanson ?
-Techniquement, elle ne t'appartient pas.
-C'est pareil !

Elle a gloussé doucement, avant de poser son regard vers le sol.

-Tu as une vie ?
-Pourquoi cette question ? Ai-je répondu.
-Comme ça. Tu acceptes toujours mes rendez-vous, pourtant tu as l'air d'avoir des amis. Pourquoi ne pas rester avec eux ?
-Je pourrais te demander la même chose. Pourquoi ne leur dis-tu pas pourquoi tu es triste ?
-J'ai posé la question la première.
-Je préfère passer le rare temps que tu m'accordes à tes côtés. Alors, toi ?
-Ils ne me comprennent pas.
-Parce que je te comprends mieux ?

Elle a soudain levé la tête vers moi, ses yeux étaient écarquillés. Un semblant de sourire s'est formé sur ses lèvres.

-Est-ce que je t'ai dit pourquoi j'étais triste ?

Sans réponse, elle a finalement fait un soupir avant de se lever et rentrer chez elle. En silence. Sans un seul mot prononcé. Je me suis senti incroyablement vide, j'aurais préféré qu'elle reste. »

-Tu l'aimais bien ?
-Pourquoi parler d'elle au passé ? Elle est encore vivante., grogne Axel à Girrot.

Il lève les yeux au ciel, l'adolescent reprend alors tranquillement son histoire.

« -Le lendemain, c'était Samedi. Je m'attendais à ne pas la voir de tout le week-end. Ça me rendait étrangement triste. Puis, j'ai du aller au supermarché pour acheter des stylos. En y allant à pieds, nous devons passer à côté du fameux parc. . J'avais cet infime espoir qu'elle s'y trouverait, mais non. Sur le chemin de retour, j'ai décidé de m'asseoir quelques minutes dans le parc. Plus le temps défilait, plus je sentais qu'elle n'allait surement pas venir.

Je me suis retourné sur des rires, dont un qui me semblait familier. En tournant la tête vers la droite, j'ai vu Maelys. Elle n'était pas seule, son compagnon était un grand métisse, qui faisait environ une tête de plus que moi. Il était ce genre de mec qui plaisait à toutes les filles.

Quand elle m'a aperçu, son sourire a disparu. J'avais l'impression de recevoir une claque en plein cœur. Le garçon à ses côtés, en apercevant ce geste, m'a regardé de longues secondes avant de faire des aller-retour d'elle à moi. Il s'est armé d'un sourire, puis est venu vers moi.

-Bonjour, je m'appelle Keitan.
-Bonjour., ai-je grommelé.
-Salut.

Maelys fit son apparition. Je n'ai pas pris la peine de lui répondre, je me sentais trahi. Elle ne se rappelait donc pas des longues soirées qu'on avait passé ensemble ?

-C'est mon... Frère., a-t-elle murmuré.

J'ai froncé les sourcils. Finalement levant les yeux au ciel, Keitan a perdu son sourire.

-Tu ne lui as pas dit ?

-Dire quoi ?, ai-je demandé.

-J'ai été... Adoptée., murmura-t-elle au bout de longues minutes de silence.

J'étais sous le choc, pourquoi ne pas me l'avoir dit ? Ils sont partis, je restais planté là, assis sur un banc, avec un paquet de stylos pour compagnon. »

-Pourquoi ne pas te l'avoir dit ?

Axel hausse les épaules, il ne sait toujours pas.

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