CHAPITRE 2 - DEPART

Mon réveil se mit à sonner, mais je n'avais pas envie de me lever... la cause ? Sûrement pour ne pas réaliser que cette journée allait être ma dernière à Manhattan. Ce soir, je prenais l'avion pour rejoindre Seattle et commencer une nouvelle vie dans cette ville inconnue. Je me redressais, étirant mes bras en l'air, mon regard se posa tout autour de moi. La pièce était pratiquement vide, seul quelques cartons trainaient encore par-ci, par-là, mais la plupart était déjà arrivé dans notre futur domicile. Je n'avais pas envie de partir, mais je n'avais pas le choix... du moins, ma mère ne m'en laissait pas. Au bout d'une semaine, je m'étais fait à l'idée que je ne reviendrais peut être plus ici ; que je ne reverrais plus mes amis malgré ce qu'ils me disaient. Une voix me fit sortir de mes pensées, ma mère me parlait alors qu'elle était dans la cuisine.


-         Cheyenne, tu es sûre que tu n'as rien oublié ? L'avion décolle à 17h, on doit y être 1h avant !

Je me levais de mon lit, m'enroula dans un gros pull en laine et traina les pieds jusqu'à la cuisine. Nous étions vendredi, et j'étais censé être en cours aujourd'hui... mais à quoi bon puisque je changeais d'école. Et puis, c'était les vacances de noël, personne n'a la tête à suivre les cours ! J'avais donc deux semaines de vacances devant moi, avant de faire ma rentrée dans un nouveau lycée.

Je pris place sur un tabouret, et posa les coudes sur le bar. Ma mère faisait des allers-retours entre la cuisine et le salon, je me demandais ce qu'elle fichait. Après l'avoir observé durant quelques minutes, je finis par prendre la parole.

-         Tu peux me dire ce que tu fabriques ?

-         Nos passeports, je ne sais pas ce que j'en ai fais ! Je les avais rangés dans ce tiroir !

-         M'man ! Tu les as mis dans ton sac à main hier soir, pour ne pas les perdre dans le déménagement !

Elle se dirigea vers son sac, posé dans l'entrée, et en sortit deux carnets marron.

-         Merci ma puce !lâcha t-elle.

-         De rien.dis-je soufflant.

Si j'avais vraiment voulu rester ici, j'aurais pu les balancer au feu, ou encore planquer nos billets d'avion... mais à quoi cela servirait ? Je n'ai jamais été ce genre de filles qui font la guerre à leur parent pour avoir ce qu'elle veut. Je connais notre situation financière, et cette opportunité était une vraie chance pour ma mère. Je comprenais parfaitement qu'elle avait besoin de se changer les idées, et que cet appartement lui rappelait sans cesse que mon père n'était plus là.

Ma mère semblait stressé, je me levais de mon tabouret, et me posta devant elle. Je m'approchais d'elle, et l'enlaça. Un câlin réconfortant autant pour elle que pour moi.

-         Je t'aime, maman. Je suis sûre qu'on se plaira là-bas. C'est là où papa à grandit, je veux vraiment découvrir mes origines. Et puis y'a Tata et Jared. Je suis désolé de m'être emporté comme ça, la semaine dernière.

-         Merci ma chérie. Je suis désolé de t'arracher à tes amis, mais je suis certaine que tu te plaira là-bas, et... attend... j'ai quelque chose pour toi.

Elle desserra mon étreinte et se dirigea vers sa valise posé dans l'entrée, puis en sortie une petite sacoche noire. Elle s'approcha à nouveau de moi, et me tendit l'objet.

-         Je voulais te l'offrir en arrivant à Seattle, mais je pense que c'est le bon moment.

J'ouvrais la petite fermeture, et découvrais un appareil photo. Pas un petit truc ridicule, non, un vrai « Reflex » comme les professionnels. Je sautais dans les bras de ma mère, les larmes aux yeux. Elle savait que j'aimais la photo par-dessus tout, mais que l'on avait pas les moyens de s'offrir un tel appareil.

-         Mais Maman, ça a dût te couter très cher ! Tu n'aurais pas dû !

-         C'est la caution de l'appartement, ma chérie. Tu verras à Forks, les paysages sont magnifiques ! Je suis sûre que tu deviendras une grande photographe.

Pour rien au monde, je ne voudrais m'éloigner de ma mère ; elle est vraiment la seule personne qui soit aussi importante à mes yeux. La famille, il n'y a que ça de vrai, non ? Je regardais l'appareil sous toutes ses coutures, quand la voix de ma mère me ramena sur terre.

-         Cheyenne, tu devrais te préparer.

Je jetais un coup d'œil à la pendule, il était déjà onze du matin ! J'avais rendez-vous à midi avec Jersey et Tyler. Je filais dans la salle de bain pour prendre une douche. Au bout d'une demi-heure, j'étais prête et m'apprêtais à partir.

-         Sois-là pour 15h30, d'accord ?

-         Oui, maman, je serais à l'heure !

Je quittais notre appartement, et pris le bus pour rejoindre le centre commercial.

***

J'entrais dans le centre commercial, et chercha du regard ma meilleure amie et mon petit ami ... enfin plus pour longtemps. J'étais lucide, je savais qu'avec la distance, notre relation ne durerait pas ! Même si nous vivions dans un monde moderne où nous avions nos portables, skype pour nous joindre à tout moment... rien ne remplace le contact physique. Mon regard les trouva, ils étaient là assis face à face, en train de rire. Cette vue me semblait étrange, mais je chassais de mon esprit, ces pensées malsaines ; et m'approcha d'eux.

-         Hey ! lâchais-je.

Ils se stoppèrent  de rire, et me regardèrent. J'eue le sentiment qu'il y avait une sorte de gêne dans leur attitude. Jersey se leva, et me serra dans ses bras.

-         Chey', je n'arrive pas à croire que ce soir, tu t'envole pour l'autre bout des Etats-Unis !

-         Moi non plus ! –lâchais-je en soupirant.

Tyler se leva puis poussa Jersey qui grogna.

-         Puis-je saluer ma petite amie ? demanda t-il en riant.

-         Quel possessif ! clama Jersey en s'écartant.

Tyler s'approcha de moi, et m'embrassa. Un baiser d'adieu ... « enfin ne soit pas si dramatique Chey » me dis-je intérieurement.

On s'installa tous les trois à une table et commanda notre repas. Ma meilleure me posa des tonnes de questions sur l'endroit où j'allais vivre, sur mon cousin et ma tante, bref autant de questions, auxquelles je n'avais pas vraiment de réponses. Je n'avais que onze ans lors de ma dernière visite, et nous avions juste passé les fêtes de fin d'année chez ma tante et ma grand-mère. Bref, nous avons passé deux à discuter de tout et de rien, se rappelant nos vieux souvenirs – ce qui m'arracha quelques larmes au passage. Au final, on quitta l'endroit pour rejoindre mon appartement – enfin pour plus beaucoup de temps. Ils avaient tous les deux insistés pour me tenir compagnie jusqu'à mon départ.

Tous les trois, on passa les dernières heures qui me restaient à se prendre en photo avec mon nouvel appareil ; et à prévoir nos prochaines retrouvailles. Ma mère dût interrompre nos bavardages pour m'indiquer que le taxi, nous attendait en bas dans la rue. Et voilà, nous y sommes arrivés, l'heure des « au revoir ».

Nous étions au beau milieu de la rue, une dernière étreinte avec ma meilleure amie, et un dernier baiser de mon petit ami.

-         Cheyenne, dépêche-toi !  

-         J'arrive maman. On s'appelle, vous me le promettez, hein ?

-         Promis ! répondirent Tyler et Jersey en cœur.

Je grimpais dans le taxi, et leur fit signe de la main. Je les regardais jusqu'à ce que le taxi tourne à l'angle de la rue et qu'ils disparaissent de ma vue.

***

[Point de vue de Jersey]

Le taxi jaune s'éloigna avec Cheyenne et sa mère à l'intérieur. Je lui fais signe de la main, jusqu'à ce que la voiture tourne au premier croisement. Dès qu'elle hors de ma vue, j'esquisse un large sourire et me tourne vers Tyler.

-         Et bien ce n'est pas trop tôt ! Non mais sérieux, j'ai cru qu'elle ne partirait jamais ! lâchais-je

-         Oh oui, je ne suis pas sûre que d'être capable de jouer la comédie une seconde de plus ! Répondu Tyler.

-         Tu n'avais pas l'air de trouver ça dégoutant de l'embrasser pourtant !

-         Oh jalouse ? dit-il un sourire en coin.

Il se pencha vers moi et m'embrassa. Parfois la vie, vous facilite les choses. Je sortais en cachette avec Tyler depuis plus d'un mois, et le déménagement de Cheyenne était un coup de chance ! Elle était si naïve de croire que Tyler s'intéressait vraiment à elle ; elle n'avait rien d'une fille populaire contraire à moi qui était la capitaine des Cheerleaders.


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