CHAPITRE I – L’ANNONCE

8h, mon réveil sonna. Je n’avais pratiquement dormi de la nuit à cause de cette discussion que j’avais eue avec ma mère. Hier soir, je suis allé me coucher en claquant la porte de ma chambre. Je ne voulais pas quitter Manhattan et encore moins pour une ville que je n’avais pas vu depuis 6ans ! Depuis le décès de mon père, ma mère tentait de trouver un job pour que nous puissions continuer de vivre dans cet appartement, seulement le loyer était vraiment trop cher. Pourquoi ne pas déménager dans un plus petit appartement ici, dans cette ville ? Au lieu de partir à des centaines de kilomètres de ma vie que j’avais créée ici ? J’avais mes amis ici, j’adorais mon lycée, et j’étais l’une des meilleurs de mon équipe de natation. Les mots de ma mère résonnait encore dans ma tête « ta tante nous offre l’hospitalité, comment pourrais-je refuser alors que nous avons des problèmes d’argent ? Et puis tu reverras ton cousin, je suis certaine que tu t’entendras à merveille avec lui. » J’en avais que faire de mon cousin, et de sa mère, je ne voulais pas partir, un point c’est tout. 

Je me levais de mon lit, et prit la direction de la salle de bain pour prendre une douche. En sortant de celle-ci, j’attachais mes cheveux noir ébène en queue de cheval et passa de la crème sur mon teint halée. J’avais des origines amérindiennes par mon père, et espagnole de ma mère d’où mon teint mat. J’enfilais un jean et un tee-shirt bariolé, et par-dessus un gilet avec un col en fausse fourrure. L’hiver était enfin arrivé sur Manhattan, et les routes étaient recouvertes d’un tapis neigeux. Je sortis de la salle de bain, et écouta à la porte de la cuisine pour savoir si ma mère y était, apparemment elle avait quitté la maison très tôt ce matin. Je m’installais sur un tabouret et prit mon petit déjeuner quand j’entendis la porte s’ouvrir. Je n’avais pas besoin de me retourner pour savoir que ma mère venait de franchir le pas de la porte. Elle s’installa en face de moi, et recommença son discours. 

-         La nuit t’a porté conseil Cheyenne ? me demanda ma mère. 

Je soupirais et avala une cuillère de céréale avant de lui répondre. 

-         Maman, pour la énième fois, je t’ai dis que je ne voulais pas partir d’ici.

-         Il va pourtant falloir que tu dises au revoir à tes amis, nous quittons Manhattan dans une semaine.

-         Quoi ? Tu plaisante là ?

-         Non, j’ai eu tante au téléphone, elle m’a trouvé un travail à Forks.

-         Alors voilà, je n’ai pas mon mot à dire dans cette histoire ?

-         Tu as 17 ans donc tu dois me suivre, tu feras ce que tu voudras une fois que tu auras ta majorité.

 Je me levais de mon tabouret sans ajouter un seul mot, je saisis mon sac de cours et quitta l’appartement. Je n’arrivais pas à y croire ; ma mère avait fini par prendre la décision toute seule. Je marchais dans la rue encore enneigé, les larmes roulaient sur mes joues. La seule idée qui me venait en tête pour faire face à la situation, c’était de faire une fugue. Mais à quoi bon ? Je n’avais pas envie de me cacher de ma mère pour l’éternité, je n’avais plus qu’elle, c’était ma seule famille. Je m’arrêtais à l’arrêt de bus, j’avais dix bonnes minutes d’avances… à qui la faute ! Je ne serais pas partit comme une furie de l’appartement, je ne serais pas là, à geler sur place. Lorsque le bus jaune s’arrêta devant moi, je grimpe à l’intérieur et tombe lourdement sur le siège vide. Je sors mon téléphone, enfile mes écouteurs dans mes oreilles et lance ma playlist. Le trajet dure environ 20 minutes, avant que le véhicule ne s’arrête devant le portail du lycée ; ce même lycée que j’allais devoir quitté d’ici une semaine.

 Une fois les pieds sur le sol, je lève la tête pour voir si mes amis sont là, mais personne n’est là. Ils m’attendent peut être dans le couloir principal. J’entre dans le grand bâtiment, et me dirige vers mon casier pour y déposer mes livres de cours de cette après-midi. La voix de ma meilleure amie Jersey, résonne derrière moi.

             -         Hey Chey’ ! Tu as perdu ton portable ou quoi ? Tu n’as pas répondu à mes messages hier.

Lorsque je me retourne pour lui faire face, elle fait une drôle de mine.

-         Oh non ? Tu as rompu avec Tyler, c’est ça ? me demande t-elle.

-         Mais non, enfin pourquoi tu dis ça ? la questionnais-je un peu perturbé par cette question. Je vais devoir déménager avec ma mère.

-         Oh non, mais vu ta mine triste, c’est la première chose qui m’est venu en tête. Tu change de quartier ?

-         Je change de ville tout court Jersey. Lâchais-je une boule dans la gorge.

-         Non t’es sérieuse là ? Tu vas ou ? commençait-elle à s’inquiéter.

-         A Forks, dans le comté de Washington ! A des milliers de kilomètres d’ici !

Les larmes commençaient déjà à pointer le bout de leur nez, je pris une grande respiration pour les chasser. Jersey me prit dans ses bras pour me consoler.

-         Ce n’est qu’a 6 heures de vol, on se reverra ma belle ! Je te promets que je ferais mon possible pour venir te voir.

-         Merci, tu es la meilleure Jey’.

Jersey et moi, étions amies depuis le primaire. Je savais que je pouvais compter sur elle, en toute circonstance.

 Toutes les deux, nous avons prit le chemin de notre classe, nous avions histoire en première heure de cours. Alors que j’allais pénétrer dans la pièce déjà rempli d’élève, quand je sentis des bras musclés encerclés ma taille par derrière. Il déposa un baiser dans mon cou avant de m’adresser la parole.

-         Comment va la plus belle ?

-         Horriblement mal, mais je t’expliquerais cela à la pause déjeuner. Je dois aller en cours.

-         Ok.

Ça c’était Tyler, mon petit ami depuis six mois. Il était le capitaine de l’équipe de football du lycée, populaire et le plus prisé des garçons. J’étais la fille, la plus chanceuse des lycéennes et surtout la plus envier. Et dire que j’allais perdre tout ça, pour me retrouver dans cette petite ville perdu au milieu d’inconnu. Tyler m’embrassa sur la bouche, puis partit en direction de sa classe. Nous avions un emploi du temps différent, mais nous passions beaucoup de temps ensemble.

 Je pénétrais dans cette classe, et pris place à ma table habituelle. Je n’ai rien suivi du cours… j’étais bien trop occupé à penser à ma vie futur.