Chapitre 1
Je me mordille l'ongle du pouce alors que mon regard se pose sur le battant qui vient de se refermer derrière Basile. Tout ce qu'il vient de me dire me paraît encore incroyable. D'après ses mots, les loups s'uniraient pour la vie avec une personne choisie par une puissance supérieure.
Et si jamais la personne qui était choisie pour moi ne me plaisait pas ? Ou pire, si moi je ne lui plaisais pas ? Nous serions dans un beau bordel.
Des voix montent du couloir, et je ferme les yeux pour tenter de me concentrer dessus, et comprendre ce qu'elles se disent. Je tente de me souvenir à quoi ressemble le compagnon de Basile. Il m'a dit que mon âme jumelle comme il l'appelle, est le frère de son compagnon, et qu'ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau tous les deux.
Je revois alors un homme grand, avec des cheveux assez longs pour passer les doigts dedans, mais courts pour garder cette masculinité propre aux loups dominants. Leur couleur claire m'amène un sourire aux lèvres, alors que je les revois dans la brume du jour naissant, auréolés des premiers rayons du soleil levant. Je pense que je vais adorer caresser ses cheveux. Au fond de moi s'éveille comme un besoin que j'ignorais posséder. C'est la première fois que je ressens une telle chose, et un sourire vient éclore sur mes lèvres.
Quant au reste de son corps, je n'y aie pas vraiment fait attention sur le moment. J'étais plus concentré sur ce que l'on attendait réellement de moi en me fourrant dans ce bus. Ses hommes avaient beau nous dire que nous étions à présent des hommes libres, j'ai eu un mal fou à y croire. Jusqu'à ce qu'ils nous débarquent du bus en plein milieu de nulle part, et que la moitié d'entre nous se mette à se transformer en loup.
Pendant plusieurs minutes, j'ai regardé, éberlué, mes camarades se muter en un animal absolument magnifique. Puis, un des hommes a posé sa grosse main sur mon épaule et m'a poussé à m'avancer vers mes amis.
À peine les avais-je rejoins, qu'une énorme vague s'est abattue sur moi, transformant mon corps en un réceptacle d'énergie. J'ai presque eu l'impression de me mettre à vibrer d'électricité, avant que mes membres ne se transforment d'un coup, et que je ne tombe sur mes pattes avant, me retrouvant à quatre pattes. Tout comme mes camarades, je suis moi aussi devenu un loup. Un animal au pelage d'un roux flamboyant, comme mes cheveux.
Ensuite, ils nous ont fait remonter dans le bus, et j'ai à peine vu le reste du trajet. Un bourdonnement résonnait dans ma tête, avant que je ne comprenne qu'il s'agissait de l'animal qui cohabitait avec moi désormais. Il va vraiment falloir que je m'habitue à avoir une autre conscience dans mon corps.
Nous sommes alors enfin arrivés dans ce que je qualifierais de village.Tout avait l'air tellement plus simple ici. Pourtant, le bus s'est arrêté devant une grande maison, et les hommes nous ont fait entrer pour nous confier à des femmes qui nous ont accueillis le sourireaux lèvres. Nous confirmant que nous étions libres.
Toutes les portes restent ouvertes. Aucunes serrures n'a cliqueté lorsque nous sommes entrés. Et tout le monde a été affreusement gentil avec nous. Comme si nous appartenions à leur étrange communauté.
Basile nous a expliqué comment fonctionnait une meute de loup. L'importance de la hiérarchie. Et je dois reconnaître que je n'ai pas tout compris. Parce que selon lui, son homme serait un des loups les plus importants de la meute, ce qui fait de lui un atout pour le groupe. En gros, Andrew ne serait rien sans lui.
Je trouve ça un peu extrême et surtout très égoïste. Après tout, Basile n'est qu'un homme comme un autre. Il n'a absolument rien d'exceptionnel. Je suis bien placé pour le savoir, je lui ressemble comme deux gouttes d'eau.
Je me laisse tomber contre le dossier de mon fauteuil, alors que cette fameuse nuit se déroule à nouveau dans ma tête. Tout a changé dans ma vie en l'espace de quelques secondes à peine. À l'instant ou Jesse est entré dans ma chambre, j'ai su qu'il y aurait des problèmes.
Artémus se reposait tout contre moi après s'être nourri, et j'étais bien. Je me disais que je serais heureux si le vampire se décidait à m'acheter. Après tout, nous passions le plus clair de notre temps ensemble. Et pas uniquement à baiser. Nous parlions énormément tous les deux.
Bien évidemment, le sexe était toujours phénoménal avec lui. Dès l'instant où il m'a fait découvrir ses nouveaux délices, j'ai été incapable de me rassasier. Pour son plus grand bonheur. Et je dois avouer que j'ai eu du mal à changer de tuteur durant quelques jours.
Car ce que j'ignorais, c'est que durant ses quelques mois où je parachevais mon initiation, Artémus ne serait pas mon seul tuteur. Les propriétaires de la ferme ignoraient totalement qui pourrait être intéressé pour m'acheter. Je devais donc être au point pour n'importe quelle personne. Je devais donc également savoir ce qui fait plaisir à une femme dans un lit.
Ça a été les semaines les plus longues de toute ma vie. Incroyable comme sentir le poids et la douceur d'une verge glissant dans ma bouche m'excite au plus haut point, alors que me retrouver nez à nez avec un sexe féminin luisant et dégoulinant me soulève l'estomac. Je tremble de partout tandis que je m'enfonce dans les chairs fermes et serrées d'un fessier, tandis que je manque de perdre contenance en m'enfonçant dans un vagin humide.
Quoi qu'il en soit, Artémus venait à peine de me revenir, et j'étais tellement heureux de le retrouver que je n'ai pas hésité une seule seconde. Je me suis jeté à son cou pour l'enlacer, ma bouche dévorant ardemment la sienne, ma main se glissant vivement dans son pantalon.
Un sourire lascif a étiré mes lèvres en le sentant déjà prêt pour moi, alors que j'activais ma main de haut en bas du son membre dur.
- Putain ! Cal ! Personne ne fait ça comme toi !
Un autre sourire a pris place sur mes lèvres, et j'ai plongé dans sa bouche pour aller chercher sa langue. Je sais que je suis doué dans ce que je fais. Il me l'a dit plus d'une fois, et même cette vampire avec qui j'ai été obligé d'aller, m'a affirmé que ma bouche était une invitation au péché.
J'ai alors lâché un cri étonné lorsqu'Artémus ma violemment plaqué contre le mur, a déchiré mes vêtements et m'a pénétré sans autre forme de procès. Cela m'a fortement brûlé, et il s'est tout de suite excusé, malgré tout, j'ai eu du mal à me remettre dans l'ambiance.
Il m'a fallu pas mal de va-et-vient pour retrouver mon excitation, et encore plus pour que je laisse mon plaisir s'entendre. Artémus s'est alors déhanché en moi, accélérant encore et encore ses va-et-vient dans mon antre, avant de me remplir brutalement de sa semence chaude. Ses crocs se sont plantés dans ma clavicule, perçant ce qu'il restait de ma chemise, déclenchant mon orgasme.
Le vampire m'a ensuite conduit dans mon lit, et je me suis blotti tout contre son corps, posant ma tête dans le creux de son épaule comme je le faisais toujours. J'ai passé un an à ses côtés, et je dois avouer que je me suis attaché à lui. Dans le fond de mon cœur, j'espérais secrètement qu'il allait tomber amoureux de moi et m'acheter. J'aurais dû me douter qu'une telle chose n'arriverait jamais.
Artémus s'est alors relevé pour passer une main douce dans mes cheveux, me caressant ensuite tendrement la pommette.
- Tu vas me manquer, Cal !
J'ai froncé les sourcils, ne comprenant pas vraiment pourquoi il me disait une telle chose. Il m'a embrassé tendrement, puis s'est relevé pour remettre ses vêtements en place.
- Tu as été acheté hier. Je pense que tu seras bien dans ta nouvelle demeure. C'est un homme bien. Enfin, de ce que j'en sais.
La tristesse a déferlé sur mon corps tandis que je comprenais qu'il me faisait ses adieux. Mon cœur s'est brisé en mille morceaux. Tout ce que nous avions vécu tous les deux ne représentait strictement rien pour lui. Je n'étais qu'un corps accueillant où fourrer sa queue de temps en temps.
Le sentiment de peine et d'abandon a soudain disparu pour être remplacé par une vague de rage et de colère qui a tout submergé sur son passage. Alors lorsque Jesse a poussé la porte de ma chambre, et s'est jeté sur Artémus, je n'ai pas vraiment réfléchi.
Je me suis décalé sur le côté pour lui laisser la place de passer, et je l'ai regardé tuer mon amant. Avec les yeux secs, j'ai regardé le morceau de bois s'enfoncer dans le torse d'Artémus pour se planter dans son cœur. Sans rien ressentir, j'ai assisté à la déchéance de mon amant, le regardant se désagréger dans l'air du soir.
Je crois qu'à ce moment-là, j'étais totalement anesthésié par ladouleur, ne réfléchissant plus vraiment à ce qu'il se passait autour de moi.
J'essuie rageusement les larmes qui coulent en abondance sur mes joues et me lève d'un bond, me rapprochant de la porte toujours close. Je colle mon oreille contre le battant, frissonnant de partout en entendant la voix grave et rauque qui répond à Basile. Elle est tellement sensuelle qu'elle me fait frétiller.
J'ignore pourquoi je repense à Artémus maintenant. Il est mort. Je ne peux plus rien pour lui. Et même ce soir-là je ne pouvais rien pour lui. Jesse était déterminé à faire le plus de mort possible. Il y a même eu des pertes parmi les humains. Ceux qui ont voulu sauver leurs maîtres et qui se sont sacrifiés pour eux. J'en aurais certainement fait partie si Artémus ne m'avait pas informé juste avant que j'avais été vendu.
Je me secoue à nouveau me focalisant sur ce que j'entends de l'autre côté de la porte. Visiblement, Basile est en train de discuter avec mon âme jumelle pour qu'il me laisse plus de liberté. Je soupire doucement, me passant une main dans les cheveux, ne sachant pas trop ce que je dois faire.
Je meurs d'envie d'aller voir l'homme qui est censé devenir le centre de mon univers. De ce que m'en a dit Basile, lui seul serait capable de me remonter le moral. Normalement, il est celui qui est fait pour moi, et qui me comprend mieux que personne.
Mais d'un autre côté, je suis terrifié à l'idée de ne pas lui plaire. Et s'il ne ressentait strictement rien pour moi. Et s'il me détestait au premier regard.
Je repense alors au vampire qui s'est occupé de ma formation. Je pensais sincèrement que je lui plaisais, et qu'il allait vouloir me garder à ses côtés pour toujours. Et en quelques minutes à peine, il a fait s'écrouler mon rêve le plus important.
Je suis vraiment stupide d'avoir pu croire une telle chose. Comment un vampire pourrait-il sincèrement s'intéresser sur le long terme à un humain ?
La voix grave s'infiltre soudain dans tout mon corps, passant sous ma peau pour venir s'infiltrer en moi, et je ne réfléchis même plus. Ma main appuie d'elle-même sur la poignée et je me retrouve debout dans le couloir aux côtés de Basile. Le loup me regarde avec des yeux éberlués, mais je ne fais pas vraiment attention à lui. Pour le moment, je suis entièrement focalisé sur l'homme qui vient de se figer à l'autre bout du couloir.
Il est encore plus beau que ce que j'ai pu imaginer. Je savais déjà pour ses cheveux blonds magnifiques, et ses yeux d'un chocolat au lait caramélisé, mais je ne m'imaginais pas que son corps allait être aussi musclé et délicieux à regarder.
Je me mordille la lèvre inférieure alors que mes yeux se gavent de la beauté de l'homme qui me fait face. Je crois que ce que Basile appelle le Destin a bien travaillé sur ce coup. Cet homme est absolument magnifique et tout à fait à mon goût.
Je sursaute soudain lorsqu'il se cambre en arrière, et que des poils commencent à lui pousser sur le visage. Ce n'est qu'à cet instant que je réalise également que ses ongles sont devenus des griffes, et que ses vêtements ne sont plus qu'un lointain souvenir. J'assiste émerveillé à l'émergence du loup. Et même sous cette forme, il est superbe.
Un pelage d'un blond doux, une gueule allongée qui semble sourire, et des oreilles toutes droites sur sa tête. Ce loup a vraiment une bonne tête.
L'animal s'approche de moi, et se met à me renifler sous toutes les coutures, calant sa grosse tête sous ma main. Je rigole légèrement avant de le caresser doucement, gardant mon regard sur lui.
- Pourquoi être sorti, Calvin ? J'avais réussi à le convaincre de te laisser du temps.
Je relève les yeux sur Basile et esquisse un petit sourire. C'est vrai que je n'étais pas très heureux lorsqu'il m'a appris que j'étais destiné à un homme dont j'ignorais tout. Mais après ces quelques minutes, seul, j'ai réalisé que c'était nettement mieux que ce que j'étais destiné à faire au départ. Jusqu'à ce qu'il vienne me chercher, on m'apprenait à rendre un vampire heureux. J'allais devenir la chose d'un vampire. Le prostitué d'un vampire.
Alors pourquoi ne pas devenir le compagnon d'un loup. Après tout, ça ne pourra jamais être pire que ce que je devais devenir. Au moins, de ce que m'a dit Basile, je vais pouvoir choisir ma vie en dehors de ce couple.
Je ne sais absolument pas ce que je veux faire de ma vie. On ne m'a appris qu'à satisfaire un homme ou une femme sexuellement. J'ignore donc pour quoi, en dehors du sexe, je peux être doué. Je ne pense pas que mon âme jumelle accepterait que j'offre mes faveurs aux autres loups du village. Il va donc falloir que je trouve ce que je veux faire.
Un vrombissement se fait sentir sur ma jambe, et je baisse les yeux pour voir le loup blond le poil hérissé, les crocs à découvert faire face à Basile. Je glisse une main dans la fourrure dense, et laisse un petit gémissement de bien être m'échapper en sentant les poils doux sous mes doigts. C'est un véritable paradis sur terre cette sensation.
Je me laisse tomber à genoux, et enroule mes bras autour du cou de l'animal, plongeant mon visage dans le pelage blond si doux. J'inspire une pleine bouffée de son parfum, et je me gave de son odeur si tentatrice. Un mélange de guimauve et de violette. J'ai envie de le bouffer.
Basile ouvre de grands yeux étonnés en entendant le loup lui grogner dessus, avant qu'un petit sourire ne se dessine sur ses lèvres. Il me fait un mouvement du menton, avant de saluer le loup et de sortir de la maison. Je le regarde faire, un peu surpris qu'il me laisse seul avec le loup. Après tout, nous ne nous connaissons absolument pas. Que dois-je faire maintenant ? Est-ce que j'ai même quelque chose à faire ? J'ignore tout de la manière de fonctionner des loups. Et si je faisais une bêtise plus grosse que moi ?
L'animal me lèche tendrement la joue, ramenant mon attention sur lui, et je me décrispe brutalement. Je ne pense pas que je puisse faire la moindre bêtise. Je dois juste écouter mon instinct. Ça devrait suffire.
Je me relève et me dirige vers la salle que je viens de quitter, gardant mes doigts plongés dans la fourrure soyeuse et me laisse tomber sur le fauteuil que j'occupais précédemment. L'animal se dresse sur ses pattes arrières pour venir poser celles de devant sur mes genoux, et me lécher sauvagement le visage. J'explose de rire, et m'essuie la joue du revers de ma manche, repoussant l'animal.
- Ce n'est pas très propre !
Le loup laisse un jappement lui échapper, avant de se diriger vers la porte que j'ai refermée derrière moi. Je fronce les sourcils tandis qu'il s'appuie sur la poignée.
Nous venons à peine de nous rencontrer, et il veut déjà s'éloigner de moi ? C'est un peu vexant tout de même. Mais je finis par faire ce qu'il me demande et ouvre la porte. Le loup sort en trombe, avant de s'arrêter dans le couloir, et de se tourner vers moi. Il pousse un petit cri, qui me fait sursauter, avant de revenir vers moi pour prendre le bas de mon pantalon dans sa gueule, et me tirer avec lui.
Je ressens alors un intense sentiment de soulagement en comprenant qu'en réalité, il veut juste que je le suive. Je passe donc ma main entre ses oreilles pour le caresser lentement et le suis le long du couloir.
L'animal m'emmène rapidement hors de la maison et j'observe les bâtiments tout autour de moi. Depuis que nous sommes arrivés avec le groupe, je n'ai pas vraiment eu l'occasion de sortir. Surtout que je n'étais pas très sûr que ce soit bien pris. Je pense qu'une partie de moi est restée coincée dans cette ferme. J'ai encore du mal à me dire que j'ai le droit de sortir comme je le sens. Que je ne suis plus un esclave.
Nous passons en plein milieu du village, où se tient un marché assez bien achalandé. Des différentes allées que je peux voir, il y a vraiment du choix pour tout le monde. On trouve de tout. Ça part des aliments de base, aux bijoux magnifiques. Je pense que je reviendrais y faire un tour un jour.
Nous passons ensuite devant un restaurant, et je m'arrête net devant la porte en voyant mon ami de toujours à l'intérieur du bâtiment en train de nettoyer les tables.
Je repense à notre petite discussion de tout à l'heure et me demande si Kit sera toujours mon ami dans les prochains jours. La découverte de ma sexualité différente de la sienne, l'a secoué plus que je ne l'aurais imaginé.
Pourtant, cela n'a rien d'étonnant dans ce village. De ce que j'ai compris, il y a beaucoup d'hommes gays. Je ne fais donc pas vraiment tache dans le paysage.
En revanche, la vie de mon ami ne va pas être facile tous les jours. Si ce que m'a révélé Basile est exact, Kit est jumelé avec un homme. Pourtant, mon ami a de toute évidence une aversion évidente pour l'union entre deux hommes. J'espère sincèrement qu'il arrivera à changer d'idée assez rapidement, parce que se retrouver soumis aux désirs d'un homme peut être un véritable chambardement des sens.
Durant plusieurs mois avant que je ne sois choisi pour être un esclave de sang, je me suis posé des questions sur moi-même. Je sentais bien qu'il y avait quelque chose de différent chez moi par rapport aux autres garçons du camp. Tous les autres mecs ne cessaient de parler des expériences qu'ils avaient pu faire avec les filles. Mais pas une seule fois il ne m'est arrivé d'en avoir envie.
En revanche, lorsque je regardais mes petits camarades se baigner nus, mon bas-ventre frétillait de désir. Et lorsqu'une fois je suis tombé sur un reproducteur en plein travail, ce n'est pas la femme que j'ai honteusement matée, mais bien ses fesses musclées et éminemment masculines qui se creusaient furieusement à chaque poussée et qui me donnaient envie de me faire baiser par elles.
Le museau du loup me pousse brutalement, et je me rends compte que cela fait plusieurs minutes que je me suis arrêté devant la devanture du restaurant. Je glisse donc à nouveau mes doigts dans la fourrure douce de l'animal, et continue de le suivre le long des allées du village.
Nous passons devant différentes maisons, de style et de taille différente, avant qu'il ne s'arrête devant une demeure de bonne taille. Il me pousse à avancer, et me force à ouvrir la porte avant de se faufiler à l'intérieur, et de monter à l'étage.
Je le regarde grimper les marches me sentant un peu mal à l'aise d'être laissé seul dans une maison que je ne connais pas du tout. Voyant le temps passer sans que le loup ne redescende, je me dirige vers ma gauche. J'atterris dans un salon accueillant avec son canapé en cuir moelleux placé devant une télé à écran plat géante. C'est la première fois de ma vie que je vois de telles choses. Mes yeux parcourent rapidement la pièce, surpris d'y trouver des étagères remplies de livres en tout genre. Je m'approche, mais grogne doucement alors que les mots écrits ne me disent strictement rien.
S'il y a bien une chose au moins que je veux faire maintenant que je suislà, c'est apprendre à lire et à écrire. Une fois, Artémus m'a avoué que les vampires laissaient délibérément les humains sans savoir, afin de les garder sous contrôle. D'après lui, un humain qui ne savait ni lire ni écrire, n'était pas dangereux. Je ne veux plus jamais n'être qu'une chose.
Un bruit derrière moi me fait me retourner, et je me retrouve bouche bée devant l'homme qui me fait face. Il est encore plus beau que ce que je croyais. Ses épaules sont larges et tellement musclées que je risque d'avoir du mal à faire le tour. Elles surplombent un torse rempli d'abdominaux et de pectoraux alléchants, avant qu'un V magnifique ne me mène à l'endroit de tous mes délices.
Je me lèche les lèvres, rêvant de pouvoir goûter à cet homme parfait, avant de me reprendre en rougissant comme une adolescente.
Artémus m'a plus d'une fois avoué que j'avais tendance à rougir facilement. Mais que cela faisait presque tout mon charme. Ma langue habile sur son membre faisait le reste.
- Je m'appelle Raphaël.
Je sors de ma transe et tends ma main pour serrer celle qu'il me tend. Presque immédiatement, une décharge électrique se propage dans tout mon corps, et je tressaille durement, avant qu'un sourire d'excuse ne se dessine sur mes lèvres.
L'homme en face de moi fronce les sourcils, et retire prestement sa main, allant même jusqu'à l'essuyer sur son pantalon.
Il n'y a pas à dire, le loup semblait nettement plus affectueux que cet homme. Pourtant, je vais tout de même devoir faire affaire avec lui de temps en temps. Je ne peux décemment pas passer ma vie sous ma forme de loup.
- Tu n'as pas de nom ?
Le ton tranchant me hérisse le poil, et j'accroche un sourire factice sur mes lèvres avant de lui donner mon nom. L'homme hoche lentement la tête, m'examinant de la tête aux pieds, avant de soupirer doucement.
Je me demande à quoi est dû ce soupir. J'espère juste qu'il n'est pas déçu par moi. Je sais que les roux n'ont pas vraiment la préférence. J'ai même été extrêmement surpris lorsque le grand chef m'avait choisi pour être un esclave de sang à l'époque. J'étais persuadé de n'être jamais acheté.
Pourtant, d'après Artémus, je venais d'être vendu lorsque Jesse a lancé l'assaut. Cela veut donc dire que les roux sont tout de même appréciés. Et en voyant Basile, on peut se dire qu'ils sont mêmes très aimés.
- Bien, comme le lien s'est enclenché au moins de mon côté, le mieux,c'est que tu t'installes ici. Il y a une chambre là-haut qui ne sert plus depuis le départ de Gabe. Tu peux la prendre. C'est la première à droite.
Je hausse les sourcils un peu étonné par ses mots. Il me donne presque l'impression d'accueillir un invité de passage. Comme si je n'étais absolument pas important pour lui. Comme si nos vies n'étaient pas intimement liées.
Et c'est encore plus surpris que je le regarde me faire un mouvement sec du menton, avant qu'il ne tourne les talons pour sortir de la maison.
C'est tout ? Il va me laisser là tout seul, et partir faire ce qu'il a faire ?
Je n'ai pas le temps de le rappeler pour lui demander ce que je peux, et ce que j'ai le droit de faire, qu'il a déjà passé le pas de la porte pour se fondre dans la masse de la meute. Je reste plusieurs minutes, les yeux exorbités par la surprise sur la porte qui s'est fermée devant moi, avant de réaliser qu'il m'a laissé seul chez lui.
Je grogne doucement, avant de taper du pied pour évacuer ma colère et ma frustration. Je souffle ensuite pour me calmer. Après tout, c'est notre toute première rencontre. Peut-être que tout comme moi, il ignorait totalement comment réagir. En plus, étant donné que je n'ai pas encore atteint ma maturité sexuelle, je ne suis pas encore réellement touché par le lien d'âme jumelle.
Il va nous falloir un peu de temps pour nous habituer l'un à l'autre. Je pense que pour le moment, il a juste besoin de se retrouver un peu tout seul afin de réfléchir à tout ça.
Un peu rassuré par mes paroles, je me mets à visiter mon nouveau foyer. D'après ce que j'ai compris, Raphaël veut que je vive avec lui. Je ne sais pas si c'est parce qu'il a besoin que je sois là, ou s'il le désire, en tout cas, je vais devoir vivre dans cette maison.
Heureusement que je n'ai pas eu le temps de m'habituer à l'autre demeure. Autant de changement en si peu de temps, ça aurait pu m'être fatal.
---------------------------------------------------------------------------------------------------
Hello mes poulets !
Et voici le premier véritable chapitre de ce tome. Comme vous l'avez sans doute compris, on reprend au moment où Calvin s'est approché de Raphaël et que le lien s'est enclenché !
Comme d'hab, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. Même si je ne réponds pas, j'adore vous lire !
Allez, haut les cœurs les amis !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top