1.Loin des siens
En cette splendide matinée, le soleil se levait pour napper le ciel d'un bel éclat rosé. La ville de Naen se réveillait sous les rayons de l'astre. Le volcan, toujours endormi, s'illuminait à l'aube de cette nouvelle journée. La population sortait de chez eux pour partir travailler, et bientôt, un brouhaha s'empara des rues les plus animées. Les commerces ouvraient pour le bonheur des clients, tandis que les usines continuaient de fondre des métaux pour concevoir des prototypes tenus secrets.
Coupée du monde par les racines de Tarkakagorth : le Titan de la terre, seuls les navires pouvaient se rendre dans la région d'Oshen. Construite autour d'une rivière, la ville de Naen accueillait certains marchands pour commercer dans le monde.
Depuis quelque temps, une armée avait pris le contrôle de cette ville. Suite à ça, un bouclier d'énergie fut érigé autour d'elle pour empêcher quiconque de sortir. Les soldats régulaient le flot de voyageurs entrant et personne n'avait la permission de quitter Naen. Et ce à cause de la régente actuelle : Kyun Malakas. En poste depuis cette invasion, elle régnait d'une main de fer.
Dans son palais, construit au plus près du volcan, dormait un Titanomancien blessé. Il s'était réveillé plusieurs fois en tenant des propos incohérents. Il fallait dire que Kyun n'y était pas allé de main morte. Elle l'avait attaqué avec une griffe de glace géante et l'avait transpercé de part en part. Agrippé, elle l'avait ensuite attiré dans son nouveau domaine.
Cependant, aujourd'hui était une journée différente. Allen battit légèrement des paupières, de fulgurantes douleurs dans le corps. Il grogna plusieurs fois, puis ouvrit les yeux. Il ne connaissait pas du tout l'endroit où il se trouvait. Une fois que sa vue troublée revint à la normale, il distingua plus nettement la pièce. Un endroit charmant aux pierres beiges. Des volets rouges empêchaient la lumière d'entrer. Une cheminée crépitait dans un coin, déversant une chaleur agréable malgré les températures extérieures. Le jeune homme se redressa, non sans faire une grimace.
Sur la table de nuit trainait du matériel médical. Plusieurs élixirs vides et d'autres encore pleins. Tout le combat d'Elekya lui revint en tête. L'attaque de Kyun et son enlèvement. Il pesta, et le cœur battant, il se rendit compte qu'il devait être aux mains de l'ennemi. Il se leva, mais ses muscles n'arrivaient pas à contenir la douleur. Il s'écroula sur le sol en poussant un cri. Des bandages recouvraient son corps nu à certains endroits, alors qu'il ne portait qu'un caleçon.
La porte s'ouvrit à la volée. Il s'attendait à voir Kyun débarquer pour le torturer, mais c'était une autre jeune femme d'une vingtaine d'années qui fit irruption dans la chambre. Vêtue d'un uniforme de soubrette noire, elle souriait en le scrutant de ses prunelles émeraude. Le symbole de l'eau et ses courts cheveux bleus dévoilaient son appartenance aux Titanomanciens de l'eau.
– Oh non ! Il ne faut pas vous lever ! s'exclama-t-elle.
Elle l'aida à se redresser et à le remettre au lit. Allen ne savait pas quoi lui répondre. Il s'agissait sans doute d'une ennemie.
– Il va falloir que tu fasses un peu de rééducation dans les jours qui viennent. Les élixirs concoctés par Daryen ne font pas non plus des miracles.
Allen la laissait parler tout en observant la pièce à la recherche de ses armes.
– Qu'est-ce que vous cherchez ? demanda-t-elle.
Allen ne répondit pas. Il resta de marbre dans son lit, réfléchissant à un moyen de fuir. La soubrette attendait une réponse, mais il resta muet comme une carpe. Après tout, s'il s'agissait d'une servante de Kyun, elle était sûrement une ennemie à ne pas sous-estimer.
– Bon, quand vous aurez envie de parler, n'hésitez pas, soupira-t-elle.
Déçue, elle quitta la pièce sans dire un mot. Allen se retrouva seul, dans un silence de mort. Son cerveau cherchait un moyen de se sortir de ce pétrin. Il aurait bien aimé se lever pour vérifier la porte et la fenêtre, mais ses jambes refusaient encore de bouger. Cloué au lit, on lui apporta à boire et à manger. Le premier jour, il refusa d'avaler quoi que ce soit. Mais son estomac grondait de plus en plus fort au fil de ses rejets. S'il désirait fuir cet endroit, il devait reprendre des forces. Après deux jours, il céda à la pression de la soubrette, qui se présenta sous le nom de Taëlya. Heureuse de le voir manger, elle le gratifia d'un large sourire. Allen ne comprenait toujours pas s'il devait la voir comme une amie ou une ennemie.
Le lendemain, ce fut au tour d'une nouvelle tête de se présenter. Un homme âgé d'une soixantaine d'années à la longue chevelure de feu. Son regard sombre se posa sur Allen, alors qu'il réajustait son costume trois-pièces noir et blanc. Il frotta sa longue barbe quand il scruta les différents élixirs vides sur la table de nuit. Allen se redressa, sur la défensive.
– Comment vous sentez-vous, jeune homme ? demanda-t-il de sa voix grave.
Allen ne voulait pas lui faire le plaisir de lui répondre. Après tout, il ne savait toujours pas où il se trouvait exactement.
– Si vous ne nous dîtes rien, nous ne pouvons pas vous soigner convenablement, avoua-t-il.
Un autre silence s'empara de la pièce. Mais cette fois, la personne vêtue comme un serviteur ne comptait pas partir sans une réponse de sa part.
– Pourquoi vous me soignez ? demanda Allen. Je suis pourtant votre ennemi !
L'homme se prit une grande inspiration et poussa un long murmure.
– C'est un ordre de Maîtresse Malakas, expliqua-t-il. Kyun Malakas, si vous préférez.
Allen ne comprenait rien. Pourquoi voulait-elle le soigner ? Son air ahuri marqua l'intrus.
– Si vous voulez des réponses, il va falloir vous lever et aller la voir.
Il croisa les bras et lui lança un regard de défis. Allen se braqua à nouveau, mais il n'avait pas l'air de vouloir se soustraire aux ordres de cette traitresse. Sans avoir la moindre idée de la façon de fuir cette chambre, Allen ne voyait plus d'autre solution que de jouer le jeu. Il soupira et se rallongea.
– Je vais mieux, finit-il par dire. Mais j'ai toujours une jambe engourdie. J'ai dû mal à marcher.
L'homme hocha la tête.
– Bien. C'est sûrement une blessure musculaire. Je vais vous chercher une pommade qui vous aidera.
Allen décida de changer de stratégie. Pour trouver un moyen de fuir, il allait maintenant tenter une nouvelle approche : apprendre à les connaître.
– Comment vous vous appelez ? demanda Allen.
L'Alchimiste haussa un sourcil. Il hésita un instant, puis après avoir ouvert la porte, il lui donna son nom : Daryen Voltenberg. Après ça, il quitta la pièce en fermant la porte à clé. Seul, Allen mit de l'ordre dans son esprit. Il connaissait deux personnes, mais Daryen ne semblait pas apte à faire connaissance.
Il revint dans la soirée lui apporter la pommade. Quand Allen se massa la jambe avec, il sentit rapidement une différence. Cela lui permit de se mettre debout, même si une douleur lancinante subsistait encore. Il boitait, grimaçant à chaque pas, mais il put faire quelques pas dans la pièce.
Le lendemain, Taëlya lui rendit visite avec le petit déjeuner. Toujours aussi souriante, elle posa le plateau sur sa table de nuit.
– Bonjour Allen, bon appétit.
Sûre qu'il n'allait même pas lui répondre, elle se dirigeait déjà vers la sortie. Mais cette fois, le jeune homme allait en profiter pour glaner un maximum d'information. Taëlya n'avait pas l'air méchante. Allen gardait quand même à l'esprit qu'elle obéissait à Kyun, ce qui le forçait à se méfier d'elle.
– Attends, Taëlya. Tu as cinq minutes ? demanda-t-il.
Surprise, elle s'arrêta et l'observa. Un large sourire se dessina sur son visage, heureuse de voir qu'il s'adressait à elle. Comme une enfant, elle sautilla jusqu'au fauteuil dans le coin de la pièce et le tira jusqu'à côté du lit. Elle s'installa et hocha la tête.
– Bien sûr ! Que voulez-vous ?
– Je pense que tu peux me tutoyer, proposa-t-il. Après tout, tu prends soin de moi depuis plusieurs jours.
Taëlya rougit. Elle agrippa sa robe et la tira légèrement. Elle détourna le regard quelques instants. Allen avait honte de se servir d'elle de cette manière, mais il ne voyait pas comment sortir d'ici autrement. Il voulait profiter de la gentillesse de Taëlya pour glaner des informations.
– Je vais essayer, oui, répondit la jeune servante.
– Très bien ! J'aimerais savoir où je me trouve, exactement. Depuis quand, et si je vais pouvoir sortir d'ici.
Taëlya croisa ses fines jambes.
– Alors tu es dans la région de Naen, au sud de la région de Gorth, qui est, elle aussi, au sud d'Argos. Tu es là depuis deux semaines.
Allen prit un air pensif et s'imagina la carte du continent. Argos était la région où se trouvait son village : Ylvea. C'était aussi là-bas qu'ils avaient été jusqu'à Iznarum avec Noria et ses amis. Néanmoins, il n'avait jamais mis les pieds à Gorth. Il s'agissait de l'endroit où reposait le Titan Tarkakagorth. Un paysage où s'entremêlaient ses racines pour former une gigantesque jungle impraticable, remplis de monstres corrompus et d'essence. Le seul moyen de s'échapper, c'était de trouver un navire dans un port, mais il ne connaissait pas les hameaux alentour. Il pourrait lui demander de but en blanc, mais elle comprendrait trop rapidement son stratagème.
– Tu penses que je vais pouvoir sortir d'ici bientôt ?
Taëlya se releva avec un large sourire.
– On va pouvoir y aller ! Je t'ai ramené une béquille pour que tu puisses te déplacer facilement.
Elle récupéra un objet près de l'entrée. Allen s'installa au bord du lit et accepta le présent de la servante. Avec l'aide de la béquille, il se leva, non sans une grimace dû aux efforts qu'il devait fournir pour tenir debout. Les muscles lui tiraient encore. L'attaque de Kyun l'avait bien amoché.
Taëlya le guida en dehors de sa chambre, pour la première fois depuis plusieurs jours. Chaleureux, le sol et les murs tapissés variaient entre le bleu et les couleurs du feu. Des tableaux ornaient les murs avec quelques magnifiques lustres. Taëlya fredonnait en accompagnant Allen, alors qu'il observait scrupuleusement les alentours. Des fenêtres, il pouvait voir les jardins magnifiques qui encerclaient le manoir. La ville s'étendait au loin. Les maisons aux toits pointus rouges se mélangeaient à de nombreux arbres aux beaux feuillages aux couleurs de l'automne.
Taëlya aida Allen à descendre l'escalier en colimaçon jusqu'au rez-de-chaussée. Ils passèrent un petit salon, puis un couloir, où Allen remarqua quelques domestiques au travail. Ils préparaient le couvert sur une longue table dans une grande pièce rectangulaire.
– Oh, Taëlya !
Une voix féminine le tira de ses observations. Une femme d'une quarantaine d'années se présenta face à eux alors qu'ils se dirigeaient vers les jardins avant. Elle portait elle aussi une tenue de servante noir et blanche. De longs cheveux de feu tombaient le long de ses épaules, alors qu'elle observait Allen en fronçant les sourcils.
– Tu as fait sortir le prisonnier ? demanda-t-elle.
Le ton froid laissa Allen de marbre. Il hoqueta de surprise, mais se garda de faire le moindre commentaire.
– Il m'a demandé de prendre l'air, avoua Taëlya. Et de toute façon, Kyun voulait le voir dès qu'il serait guéri. Et toi, Worice, que fais-tu ici ?
Worice Ilterne faisait partie des servantes personnelles de Kyun. Tout comme Taëlya et Daryen, elle était une Titanomancienne au vu du symbole du feu tatoué sur son cou.
– Je m'occupe du repas de ce soir pour dame Kyun. Tu l'emmènes la voir ?
– Ouip ! Tu sais où elle se trouve ?
Worice fit un pas sur le côté et s'écarta de l'entrée.
– Dans le laboratoire.
– Ah tant mieux !
Allen suivit la servante vers l'extérieur. Un souffle d'air frais caressa sa courte chevelure platine. Allen prit une bouffée d'oxygène et expira lentement. Cela lui fit un bien fou de pouvoir enfin prendre l'air. Quelques nuages parsemaient la voute céleste. Le soleil brillait, presque à son zénith.
Ils passèrent par un chemin pavé sur le côté du manoir. Quelques jardiniers travaillaient les haies, tandis que d'autres ramassaient les feuilles mortes. Mais un paysage marqua Allen bien plus que le jardin luxuriant et parfaitement entretenu : le volcan. Il s'élançait vers les nuages, dominant toute la région de sa hauteur. Aucune fumée n'émanait de son cratère. Allen espérait qu'il n'était pas en activité. Il ne se voyait pas fuir une coulée de lave dans son état, même si sa magie pouvait l'aider.
Ses pouvoirs. En y réfléchissant, il pourrait déployer ses ailes et partir le plus vite possible de cet endroit. Mais pour le moment, il ne savait pas si Taëlya et les autres servants avaient la capacité de voler eux aussi. Affaibli comme il l'était, il ne pourrait pas affronter autant de Titanomancien sans risquer sa vie.
– Tiens, Taëlya, tu viens avec notre ami ?
Un jeune homme d'une vingtaine d'années s'approcha d'eux. Vêtu d'un costume trois-pièces noir et blanc, il avait de courts cheveux bleu signe qu'il appartenait à l'eau. Ses yeux rubis se posèrent sur Allen. Il l'observa de bas en haut, un regard lubrique sur le visage. Il se mordit les lèvres avant de poser la main sur la hanche. Surpris, Allen détourna le regard, les joues rouges de honte.
– Voro, arrête d'embêter Allen. Il est en chemin pour voir Kyun.
Voro Aldebaran, le dernier serviteur de Kyun, fit une légère révérence.
– Elle se trouve dans le laboratoire, expliqua Voro. Elle va être contente de le voir, après tout ce temps.
– N'est-ce pas ? Comment vont les jardins aujourd'hui ?
– Ils se portent à merveille, regarde.
Il tendit le bras pour montrer tous les ouvriers à l'œuvre. Un carré d'herbe était retourné pour préparer de futures plantations.
– On va faire un coin détente ici, décrit-il. Kyun avait envie de changement, elle voudrait se détendre dans un mini jardin zen, alors nous nous mettons au boulot.
– Oh super ! J'ai hâte de pouvoir en profiter à mon tour.
Un large sourire s'étira sur le visage de Voro.
– Bien sûr ! Tout le monde pourra s'y reposer. J'espère en compagnie de ce charmant jeune homme, dit-il en visant Allen.
Le jeune Titanomancien fit une grimace. Il acquiesça légèrement, même s'il ne désirait pas avoir la moindre relation avec ce personnage étrange. D'ailleurs, il était incapable de comprendre s'il pouvait devenir un allier. Il ne préférait pas envisager cette possibilité. Il continua de suivre Taëlya vers le volcan, et en sortant des jardins, ils s'aventurèrent dans une forêt.
Celle-ci offrait des couleurs diverses et variées de saison. Des oiseaux piaillaient dans les cieux, virevoltant au-dessus des cimes. Allen aperçut des écureuils grimper aux arbres, ainsi que des animaux allongés et d'une épaisse fourrure se promener dans les fourrés. Leur long museau fouillait la terre, tandis que leurs grandes oreilles bougeaient à chaque son autour d'eux.
– Dis Taëlya, commença Allen.
Elle l'observa d'un visage angélique.
– Oui ?
Il chercha ses mots pour ne pas dire n'importe quoi. Il fallait qu'il la joue fine pour avoir des informations. Voir pour s'en faire une alliée. Mais comment s'y prendre ? C'était la première fois qu'il se retrouvait prisonnier d'un ennemi redoutable.
– Naen est une très jolie ville. Tu y habites depuis longtemps ?
Taëlya prit un air mélancolique.
– Depuis quelques années maintenant, avoua-t-elle. Kyun m'a recueilli.
Cette information fit tiquer le jeune homme. Cela voulait dire qu'elles étaient très proches et qu'il serait difficile de se la mettre dans la poche pour fuir d'ici. Finalement, ce n'était peut-être pas la personne à soudoyer pour se faire une amie.
– Comment ça ? demanda-t-il.
Mais après tout, il voulait en savoir plus. Plus il connaissait son environnement et ses ennemis, plus il pouvait les battre plus facilement.
– Je n'ai pas l'habitude de raconter tout ça à n'importe qui, ricana-t-elle.
– Excuse-moi.
Ils arrivèrent devant l'entrée d'un bâtiment construit dans le volcan. Des gardes en armure aux couleurs de feu et d'eau protégeaient les environs. Leurs épées recourbées n'attendaient que des ennemis à pourfendre. En voyant Taëlya approcher, ils la saluèrent respectueusement et la laissèrent passer, non sans dévisager Allen qui marchait péniblement à ses côtés.
Ils traversèrent un long couloir de pierres noires. Quelques lampes à essence trainaient sur les murs pour offrir une légère lumière blanche. Après plusieurs mètres, ils passèrent de grandes portes métalliques et arrivèrent dans des laboratoires. Une odeur de sang et de fer agressa les narines d'Allen. Des cris étouffaient dans cet endroit macabre. Des femmes et des hommes se faisaient couper les membres, à peine endormis, puis leur bourreau les remplaçait par des prothèses mécaniques. En plus d'être en métal, des interstices lumineux longeaient ses membres factices.
– Mais... qu'est-ce que vous faites ? demanda Allen, choqué.
Il n'en revenait pas de voir autant de souffrance. Dans un autre coin, il remarqua plusieurs personnes autour d'une grande table rectangulaire. Des plans de prothèses étaient accrochés sur les murs.
– Nous faisons des recherches, avoua Taëlya. Kyun va t'en dire plus, ne t'en fais pas.
Allen avait de quoi s'en faire. Tout le monde souffrait le martyre dans cet endroit. Il cherchait déjà un moyen de sauver tous ces gens. Leur regard souffrant l'observait, comme s'ils lui demandaient de l'aide. Impuissant, il ne pouvait que regarder ces pauvres prisonniers attachés sur des chaises se faire découper sans pitié.
Plus loin, il remarqua des expériences sur des cadavres. Ils essayaient de combiner du métal au corps humain. Allen sentit son estomac se nouer. Il se retenait de vomir tout ce qu'il venait de manger ce matin.
– Qui sont ces pauvres gens ? demanda Allen, horrifié.
Taëlya ouvrit une porte qui menait à un autre entrepôt. Cette fois, il découvrit un golem quatre fois plus grand qu'un être humain. Des liserés aux couleurs du feu courraient sur son corps. Des scientifiques s'affairaient à le construire, tandis que Kyun observait son œuvre. En entendant sa servante entrer, elle se retourna avec un large sourire. Ses cheveux se partageaient les couleurs du feu et de l'eau. Elle portait un mini short et une brassière noire. Un long manteau rouge venait compléter sa tenue, alors qu'elle montra son golem d'un geste de la main.
– Bienvenue Allen. Tu as vu ce magnifique Golem ?
Le jeune homme sentait la colère poindre. Après tant de misère et de souffrance, il avait une furieuse envie de la tuer et de libérer ces pauvres gens.
– Qu'est-ce que tu fais à tous ces gens ? demanda-t-il en serrant la mâchoire.
Kyun mit les mains dans son dos et se dandina jusqu'à lui.
– Je fais des recherches pour faire fonctionner un Golem. Et faire une armée d'être humain mécanique ! Et j'y suis parvenu !
– Comment est-ce possible ? demanda Allen.
Kyun fit un signe de tête.
– Suis-moi.
Allen boita tout en suivant Kyun. Il ne savait pas où elle l'emmenait, mais ils prirent un ascenseur rempli de rouages pour descendre dans les profondeurs du volcan. La température augmentait au fil de leur descente, jusqu'à l'ouverture des portes grillagées. Cette fois, les parois luisaient aux couleurs du feu. Une rivière de lave bordait un chemin de pierre volcanique.
Et enfin, il découvrit le secret des golems de Kyun. Au milieu d'une gigantesque caverne, enchainé à de grosses chaines, un être humanoïde restait là sans bouger. Son corps musclé rouge trônait au-dessus d'une rivière de magma. Quatre cornes s'élevaient de son crâne chauve et sa robe déchirée menaçait de prendre feu face aux températures extrêmes. Une aura de feu émanait de son corps, et petit à petit, elle envahissait la caverne. De l'essence de feu.
– Qu'est-ce que c'est ? Une chimère ?
Kyun ricana.
– Au c'est bien mieux que ça en fait. Il s'agit de l'Ayashim du feu, figure-toi.
Allen hoqueta de surprise. Le même être que Dreyimir ? Ainsi, Kyun en gardait prisonnier un pour récolter son essence de feu ?
– Mais pourquoi ? demanda Allen, surpris.
– Grâce à son essence, on arrive à faire fonctionner les prothèses mécaniques. Et maintenant, je vais l'utiliser pour concevoir un golem qui obéira à mes ordres !
Allen comprenait maintenant le danger de Kyun. Il devait l'arrêter et sauver tous ces gens, tout en détruisant ses inventions.
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