H→ New England
Titre : NEW-ENGLAND
Thème : Dystopie
Résumé : Le résumé est dans le trailer.
Prologue :
La tête embrouillée, je referme l'écran de mon minuscule ordinateur portable. C'est la seule machine que j'ai pu me dégoter depuis la Réforme Anglaise, il y a quelques années de cela. Voilà quatre heures que mes doigts tapotent sur mon clavier. Je fais craquer mes articulations et m'étire rapidement avant de me diriger vers mon réfrigérateur. Les habitants de New-England n'ont pas accès à internet. A vrai dire, ils pensent qu'internet n'existe plus, que la bombe nucléaire ayant plombé tous les réseaux électriques et informatiques les ont privés du web et de toute autre communication à distance. Le New Cercle nous ment. Il en a toujours été ainsi. J'ai l'impression d'être le seul à me poser des questions, d'être seul éveillé parmi une horde de pantins manipulés.
Je m'empare d'une canette de soda fraîche et jette un coup d'œil à ma pendule. 21H54. En fond, ma radio à pile émet un faible bourdonnement. Je sais pertinemment ce qu'elle transmet, je connais ce message par cœur. Malgré tout j'augmente légèrement le son et mon estomac se noue lorsque la voix du Général-chef Blackson résonne. J'ai toujours pensé que ce titre était là pour prévenir quiconque que ce gars ne plaisantait pas avec l'ordre.
-«... Nous sommes l'espoir d'une vie nouvelle et prospère. Le monde n'est plus que ruine et misère, peuplé d'hommes sauvages et inaptes à vivre en société. Mesurez la chance que vous avez, la chance que le New Cercle vous a donné. Et n'oubliez jamais, Qui jure suo utitur neminem laedit.»
Qui exerce son droit ne fait tord à personne. C'est ce genre de phrase qui dissuade tout rebelle d'agir. Mais pas moi. Je réalise à la fin de l'Appel Quotidien que mes mains empoignent si nerveusement la canette que des goûtes de soda s'étalent sur mon tapis. 21H58. Je termine rapidement ma canette et récupère ma fine arbalète sombre sur la table basse après avoir calé mon étui à flèche sur l'épaule. Je m'approche de la porte d'entrée de ma petite maison glauque mais suffisante et tend l'oreille. Au loin, une alarme résonne. Puis deux, et trois. Des voitures blindées passent lentement dans les allées, leur gyrophare orangé perçant les fenêtres des maisons à l'affût du moindres problèmes. «Question de sécurité» avait-il dit la première fois. Quelle sécurité? La nôtre ou la vôtre? Je me rappelle de la première fois où l'alarme du Couvre-Feu avait résonné dans la rue. Un élan de panique s'était installé dans tout le quartier. Même si le New Cercle nous avait informé de cette nouvelle mesure de sécurité, c'est toujours impressionnant une alarme aussi perçante le soir. Si on ferme les yeux et qu'on y pense fort, on pourrait presque se rappeler de la vie avant la Réforme. Moi, je ne m'en rappelle pas, j'étais trop jeune. C'était il y a quelques années seulement, mais ça paraît tellement loin, personne n'en garde des souvenirs clairs en réalité.
Soudain, une poussée d'adrénaline me prend, je serre les mains autour de mon arbalète en métal et un frisson me parcourt l'échine. Ce n'est pas la première fois que j'enfreins le règlement, que je sors après le Couvre-Feu, et ça serait mentir si je disais que je n'avais pas peur de me faire surprendre. Chaque soir est un nouveau risque à prendre mais chaque soir est aussi un nouveau pas vers la vérité. Et c'est fébrile que j'ouvre la porte d'entrée. La rue est sombre, fraîche, silencieuse si ce n'est les cris perçant de l'alarme. Au loin, un faisceau orangé perce la nuit.
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