Chapitre 8

PDV Elyra

J'entendis mon nom être prononcé et je me réveillai. Je vis Lériane penchée au dessus de ma tête.

"-Votre Altesse, il faut vous lever. Le dîner sera servi dans une demi-heure et vous êtes couchée. Il faut vite que je vous prépare. J'ai également pris le soin d'appeler votre servante Neiva : à deux, nous irons plus vite." me dit-elle.

D'un bond, je me relevai. En effet, je m'étais assoupie et n'avait pas vu les heures passer. Maintenant, je n'avais que peu de temps pour me préparer...

"-Bien, je te remercie Lériane. Ouvrons mes malles, pour que je vois quelle tenue me mettre."

Je la vis exécuter ma demande, et je choisis une robe que j'aimais, qui était assez simple, mais pas trop, et élégante.

D'un joli rose clair, elle m'allait bien. Le haut était bien dessiné et collé à mon buste, et le bas n'était pas bouffant, mais longue et avec des plis. Elle était également parfaite pour danser, car elle tournait très bien. Je l'enfilai et l'attachais ensuite, pendant que mes servantes s'occupaient de mon maquillage et de ma coiffure. Au bout de seulement quelques minutes, j'étais prête : je regardai mon reflet dans un grand miroir et ne pouvais qu'admirer le travail de mes servantes. En effet, j'avais vraiment l'allure d'une princesse dans cette tenue, du moins, plus que d'habitude.

(Média : robe d'Elyra).

Je les remerciai vivement et un valet vint me chercher pour m'emmener à la salle à manger.

Il ouvrit de grandes portes et je vis une salle immense s'offrir à mes yeux ; les fenêtres toutes faites de verre étaient entourées de beaux rideaux bordeaux, trois grands lustres innondaient la pièce de lumière. Au centre, il y avait trois longues tables dressées, qui pouvaient chacune accueillir au moins 150 personnes. Enfin, au fond de la pièce, un orchestre avait été installé ; composé de piano, multiples violons et autres musiciens, ce n'était pas la musique qu'il manquait.

J'étais époustouflée par la taille et la beauté du lieu qui m'entourait. Je n'avais jamais vu quelque chose de si grandiose.

Je m'avançai, et vis mes parents qui étaient déjà présents. Le roi était lui aussi là, ainsi que le prince héritier et la reine. Il ne manquait donc plus que le prince -mon futur époux- et la princesse, qui devait avoir un peu plus que l'âge d'Elena.

Je fus présentée, et je devais avouer que le roi et le prince héritier étaient on ne peut plus charmants. La reine dit alors :

"-Le prince Alexandre et la princesse Orsa sont arrivés."

Je me tournai vers les portes qui, lentement, s'ouvrirent.

Le prince tenait fermement le bras de sa sœur et ceux avancèrent dans un rythme très coordonné. La princesse salua ces parents et se tourna vers moi :

"-Enchantée, je suis la princesse Orsa d'Espagne. Vous êtes certainement la princesse Elyra d'Angleterre, la future épouse de mon frère."

Mon sang se glaça : même elle, pourtant si jeune, savait quel statut je tiendrai bientôt dans son royaume. Je fis un sourire que j'espérais vrai et lui répondis :

"-Et moi de même, chère princesse. En effet, c'est bien cela."

Elle me souria, mais ne répondit pas et se tourna vers mes parents.

Vriament étrange cette famille...

Et soudain, alors que je me tournai, je croisai le regard d'Alexandre. Celui-ci était froid et distant. Il ne souhaitait pas me parler.

Étant obligé par devoir, il me salua mais je voyais bien que le cœur n'y était pas. Décidément, mes relations avec cet homme, avec qui je devrais pourtant partager ma vie, ne commençaient pas bien. J'espérai le faire changer d'avis à mon sujet pour au moins réussir à entretenir quelques conversations.

Je me détournai et au bout de quelques minutes, le roi commença le dîner. Celui-ci dura une éternité pour moi : je ne prenais part à aucune discussion, à part un peu avec le prince héritier, et ne répondais que lorsqu'on m'adressait la parole (et encore, ce n'était guère plus que deux phrases de réponse).

J'avais hâte que le repas se termine. Enfin, il s'acheva et je m'apprêtai à me lever, quand le roi pris la parole :

"-S'il-vous-plaît, je souhaite prononcer quelques paroles. Demain soir, un bal sera organisé. Le thème est les couleurs vives ! Alors j'espère que vous viendrez tous avec de belles tenues aux joyeuses couleurs !"

C'était pour m'achever. On désirait ma mort.

Déjà le prince qui ne m'adressait pas la pas la parole, maintenant ça... Vraiment, tout cela commençait à m'agacer.

Je fis tout de même un beau sourire au roi, puis après une approbation de mes parents, sortit de table.

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Je me dirigeai pressement vers mes appartements, quand dans le couloir de ceux-ci, j'entendis des voix. Mais, celles-ci m'étaient familières.

Je m'approchai donc de la porte d'où les voix provenaient et regardai dans l'entrebaillement pour voir...

Amel et Neiva ?

Je ne compris pas. Qu'est ce que mon frère faisait ici ? Je décidai de rester là où j'étais, de façon à entendre sans être vue.

"-... Sais, mais je n'ai pas réussi. Je me suis caché dans le carrosse pour pouvoir lui parler, mais je n'y arrive pas. Je ne sais pas quoi faire...
-Ne vous en faites pas. Le temps sera votre meilleur ami pour trouver les mots justes.
-Le problème c'est que le temps, justement, je n'en ai pas. Ce bal tombe bien et me laisse un peu de répit, mais mes parents repartiront très vite après, et je serai obligé d'y aller avec eux.
-Non, vous n'y êtes pas contraint. Si vous le souhaitez, je pourrai, une fois que vous aurez parlé à votre sœur, vous faire préparer un carrosse et vous faire partir dans la nuit sans que personne ne s'en rende compte.
-Oui, mais que dirai-je à mes parents quand ils rentreront et se rendront compte que je n'ai pas été au château depuis leur départ ?
-Il est vrai que je n'y avais pas pensé..."

C'est à ce moment que je décidai de rentrer dans les appartements. Je n'allais tout de même pas restée cachée éternellement.

Je toquai doucement et n'attendis pas de réponse pour entrer.

"-Amel, c'est moi... Neiva, peux-tu aller préparer ma toilette ?"

Cette dernière s'était relevée en vitesse et avait désormais la tête baissée, honteuse d'avoir été prise en flagrant délit.

"-Oui, votre Altesse."

Elle marcha aussi vite qu'elle le pu jusqu'à la sortie des appartements et partit vers mes appartements pour faire ce que je lui avais demandé.

Je m'installai sur un vieux fauteuil et frissonai : il ne faisait pas chaud ici, mon frère et moi étions certainement dans les appartements de Neiva, puisque mon frère s'était introduit illégalement dans l'enceinte du palais.

"-J'ai plus ou moins entendu ta conversation avec Neiva. Comment es-tu sortit du palais sans te faire voir ?"

Pas de réponse. Alors je continuai :

"-Tu sais, quand j'étais petite, je voulais toujours sortir du palais, mais père et mère ne m'y autorisaient pas. Je remuai terre et ciel pour sortir, mais à chaque fois je me faisais attraper. Je ne sais pas comment tu as fais, mais tu es vraiment très doué !"

Les souvenirs qui me revinrent en mémoire me firent rire. Et enfin, j'entendis la voix de mon frère me répondre :

"-C'est Neiva qui m'a aidé. Elle m'a installé dans le carrosse peu avant que tout le monde arrive, dans le coffre. Et elle finissait de camoufler ma chambre... C'est pour cela qu'elle était en retard."

Tout s'expliquait donc ! Ma voix reprit avec douceur :

"-Et... Tu as dis à Neiva que tu voulais me parler. Qu'est ce qui te tracasses ?"

Je le vis prendre une grande inspiration et répondre :

"-Tu sais, quand on s'est disputés... Au début, j'étais vraiment en colère, c'est pour ça que je ne voulais pas te voir. Mais le lendemain matin, quand j'y ai réfléchi, que j'ai compris non seulement ton point de vue, et que je ne te reverrai plus jamais, j'ai compris l'importance que tu as à mes yeux. Car tu es ma grande sœur. Car tu es comme un modèle pour moi. Mais je ne pouvais pas te dire ça en face : il était trop tard, et tu allais partir. Alors, au lieu de rejoindre les autres pour te dire au revoir normalement, j'ai appelé Neiva. La suite, tu la connais..."

Des larmes coulaient désormais le long de mes joues.

"-Merci Amel, merci de m'avoir dit tout ça, et d'avoir été si courageux pour faire ce que tu as fais. Je suis si fière de toi et si heureuse. Je te remercie du fond du cœur."

Je le pris dans mes bras pour l'enlacer tendrement.

"-Mais, attends une seconde ! Je vais te faire promettre quelque chose : tu ne me cache plus rien maintenant !"

Je ris et répondis :

"-C'est promis !"

Mon frère me pris alors plus fort dans ses bras et nos rires mélangés à des pleurs ranimèrent cette longue soirée...

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