Chapitre 7
PDV Elyra
Après plus de trois semaines de voyage, le paysage d'Espagne apparût enfin à mes yeux. Depuis mon départ d'Angleterre, je ne dormais presque plus, et l'idée de dormir dans un vrai lit, même s'il n'était pas le mien, m'enchantait.
Le coude appuyé sur le rebord de la vitre, et la tête penchée de côté vers le paysage, je regardais celui-ci défiler.
Après plusieurs heures sur les routes, nous arrivâmes dans la ville où le château royal était situé. Nous traversâmes d'abord les rues pleines de gens, et ceux-ci ne se gênaient pas pour nous dévisager. Ils étaient certainement au courant de notre venue et de ce futur mariage, et ne voyaient pas d'un bon œil que presque toute notre famille vienne fouler le même sol qu'eux...
Le château étant au bout de la ville, sur une colline, je vis toute la ville : les rues étaient assez étroites, et les plantes et arbres prenaient la place en hauteur, formant de beaux arcs feuillus, protégeant les habitants du soleil. Les gens se déplaçaient presque tous à pieds, sauf les paysans les plus riches qui utilisaient une charrette et un âne, et les nobles qui se déplaçaient à cheval.
Alors que j'étais perdue dans mes pensées, le bruit des sabots des chevaux sur les pavés qui s'arrêta me fit sortir de ma rêverie. Je levai les yeux vers l'immense château qui se dressait devant moi : celui-ci était formé par des pierres et s'élançait à une hauteur vertigineuse. De grandes colonnes se dressaient sur les côtés et étaient arrêtés par un toit en bois légèrement surélevé par rapport au haut des colonnes, permettant aux gardes de faire leur travail de surveillance.
De grandes portes de bois épais, où quatre gardes étaient postés de chaque côtés.
Nous venions de nous arrêter dans la cour intérieure du château et un valet m'aida à descendre. D'un rapide regard, je le remerçiai et m'installai à côté de mes parents.
Une femme attendait en haut des grands escaliers, les mains croisées devant elle, l'air calme, et le dos bien droit. Je devinai sans peine qu'il s'agissait de sa Majesté la reine d'Espagne -et la mère d'Alexandre, le prince qui allait devenir mon époux-.
Elle me vit et me sourit. Mal à l'aise, je ne sus pas comment réagir. Mais je me repris vite et fit ma plus belle révérence. Je la fis durer plus que nécessaire et en profitai pour coller un faux sourire sur mon visage, car je ne pouvais réellement être heureuse en ce moment.
"-Mes salutations, votre Majesté." dis-je en me relevant.
"-Bonjour, votre Altesse." dit-elle poliment pour me répondre.
Elle fit une rapide présentation : Eléonore d'Espagne... Je ne l'écoutai que d'une oreille distraite et regardai ce qui m'entourait, encore fascinée par la taille et l'architecture du château.
"-Oh et excusez-moi, dit-elle en se tournant vers moi, mon fils Alexandre est partit à la chasse, il ne reviendra que ce soir."
Je cherchai à déceler dans son regard une quelconque émotion trahissant ses pensées quant à ce sujet, mais je ne vis que de réelles excuses. Je lui fis donc un grand sourire -toujours aussi faux- pour montrer que j'acceptais ses excuses.
Alors, elle nous fit entrer dans le château :
"-S'il-te-plaît Lériane, va emmener ces bagages dans les appartements de son Altesse la princesse Elyra et ses Majestés le roi et la reine d'Angleterre.
-Oui, votre Majesté."
Mais alors que des valets montaient avec les bagages, je me rendis compte que personne ne s'était occupé de ceux de Neiva.
"-Attendez ! Ma servante est venue avec moi, et je souhaiterais qu'elle habite dans les appartements les plus proches des miens, si cela est possible bien évidemment, votre Majesté."
Je me tournai vers la reine d'Espagne, attendant son accord. Tout le monde s'arrêta alors, attendant sa réponse. Mais celle-ci ne répondit pas. Elle me fixait, en réfléchissant. Puis, elle détourna le regard. Je commençai à être mal à l'aise et mon corset me serrait. L'air commençait à devenir lourd, je me sentais suffoquer. De nouveau, la reine me regarda intensément, ce qui accentua mon malaise. Ma tête commençait à tourner. Il fallait que je sorte, où j'allais m'écrouler sur le sol. Enfin, elle me répondit :
"-Je ne pense pas que cela vous affecterait dans votre toilette matinale. Faites donc ce que la princesse souhaite." ajouta-t-elle aux servants.
Je la regardai, surprise : en quoi le fait que Neiva habite près de moi et ma toilette matinale avaient un rapport ?
Mais je ne dis rien : peut-être y avait-il un rapport entre les deux dont j'ignorais l'existence ?
Pourtant, lorsque je me tournai vers mère, je vis ses sourcils imperceptiblement froncés. J'étais la seule à remarquer ce genre de chose, et c'était très rare, c'est pourquoi cela ne fit que renforcer ma confusion.
En revanche, père ne semblait pas épris des mêmes sentiments que moi et mère.
Alors que j'étais perdue dans ma confusion, un valet s'approcha de la reine et lui chuchota quelque chose. Eléonore hocha la tête en signe d'approbation et se tourna vers nous.
"-Excusez moi, je dois me retirer : quelques affaires qui requierent mon attention. Je vous laisse découvrir vos appartements respectifs avec vos valets et femmes de chambres attitrés. Nous nous retrouverons pour le dîner."
Et sur ce, elle se retourna et s'en alla rapidement derrière le valet.
Je restai surprise par cet accueil, mais mes parents ne semblaient pas s'en formaliser plus que cela, et se firent conduire à leurs appartements.
Une jeune femme se présenta alors à moi :
"-Bonjour, votre Altesse. Je suis Lériane et je suis chargée de m'occuper de vous pendant votre séjour parmi nous...
-Bonjour, Lériane. Je te remercie mais ma servante Neiva est déjà à mon service et s'occupe très bien de moi. Tu peux retourner à tes autres occupations.
-Je suis désolée votre Altesse mais je crains que ce ne soit pas possible : sa Majesté la reine Eléonore m'a ordonné de m'occuper de vous, et je dois lui obéir."
Je pris une grande inspiration et répondit :
"-Très bien, je te laisse me conduire à mes appartements dans ce cas."
Je ne pouvais tout de même pas faire du tort à cette pauvre femme qui devait avoir le même âge que moi.
Je montai les marches et réfléchit au comportement de la reine. À peine arrivée dans mes appartements, je congédiai Lériane et m'allongerai sur le matelas.
Quelques instants plus tard, j'étais emportée dans un profond sommeil...
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Bonjour à tous ! Nous revoici dans un nouveau chapitre ! Qu'en pensez-vous ? Et quel est votre avis sur la réaction étrange de la reine ?
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À bientôt pour un prochain chapitre ! ❤️
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