Chapitre 5
PDV Elyra
En effet, le lendemain, lorsque je me réveillai, je poussai un long baillement. Mes pensées revinrent aux événements de la veille, et à ce prince qui ne cessait d'obnibuler mes pensées. Pensait-il à moi autant que je pensais à lui ? Je n'en avais aucune idée, mais, étrangement, je l'espérais. Pourquoi ? Je n'en savais rien, mais je pensais que c'était par rapport à nos piques de la veille.
Je ne pouvais que me l'avouer, j'avais passé un bon moment avec lui. Je m'étais amusée et il m'avait fait rire. Pour rien au monde, je ne souhaitais changer cette magnifique soirée.
Je sortis de mes pensées. Il fallait que je cesse de penser à lui, maintenant.
Le lendemain, c'était le grand jour : je partais pour l'Espagne. C'était donc l'une des dernières fois de ma vie certainement que je verrais mes frères et sœurs...
Mes yeux s'emplirent de larmes. J'étais trop triste à l'idée de les perdre. Et puisqu'aujourd'hui était un jour spécial, il fallait préparer quelque chose de spécial.
Une idée germa dans mon esprit et je souris. Je savais ce que j'allais faire.
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Je vis une servante que j'interpellai :
"-Avez-vous terminé ?
-Presque, votre Altesse. Il ne reste plus que quelques décorations à placer, et ce sera prêt."
Je balayai de la main ce qu'elle venait de dire.
"-Ne vous embêtez pas à faire cela. Je le ferai. Vous avez déjà assez bien travaillé pour moi ce matin."
Elle me fit une grande révérence.
"-Je vous remercie, votre Altesse."
Et la servante s'en alla, toute joyeuse. Je la regardai en soupirant tristement : avait-elle dû quitter sa famille et les êtres qui lui étaient chers pour venir vivre au château ? Je la vis s'éloigner tandis que je me dirigeai vers le fond des jardins, là où tout était organisé.
J'installai une guirlande dans une branche d'un arbre quand une voix grave m'interrompit :
"-C'est magnifique ."
Je poussai un cri de surprise et sursautai. Je me retournai pour voir qui avait dit cela, même si j'en connaissais déjà la réponse.
Et enfin, c'était bien lui. Ce prince se tenait derrière moi.
"-Vous m'avez fait peur ! La prochaine fois, prévenez-moi lorsque vous êtes là !"
Il éclata d'un rire railleur :
"-Excusez-moi, je ne pensais pas que je pouvais faire peur à la pauvre petite princesse de Whriste ! Ah non j'avais oublié, c'est normal qu'elle réagisse comme cela, puisque ce n'est encore qu'une enfant.
-Enfant qui va se marier. Tandis que le prince Rodriguez, lui, est plus âgé que la princesse et n'est toujours pas fiancé. Oh, le pauvre... Il est perdu sans une présence féminine à ses côtés !
-Vous m'exaspérez au plus haut point, princesse.
-Et vous donc, prince. Votre compagnie est répugnante.
-Dans ce cas, je ne sais pas ce qui me retiens ici, princesse. Je m'en vais de ce pas.
-Faites donc, prince. Je serai plus heureuse sans votre présence."
Il ouvrit la bouche pour rétorquer, mais soudain, il la referma. Son expression se durcit et il tourna les talons. Je le regardai partir, impuissante : l'avais-je réellement mis en colère ?
Je relevai mes jupons encombrants de façon peu élégante, et marchai le plus vite que mes pieds le pouvait vers lui.
"-Attendez... Excusez mon attitude, je ne voulais pas vous blesser."
Il ne me répondis pas.
"-S'il-vous-plaît... Nous ne devrions pas nous disputer pour une telle chose. Je me jouais de vous."
Cette fois-ci, il se retourna en souriant :
"-Et moi donc, princesse.
-Comment av...?
-En vous faisant croire que je me disputais avec vous, je me suis aussi joué de vous. Et vous êtes tombée dans le panneau, princesse."
Je soupirai de soulagement et d'exaspération : quel comportement puéril !
"-Vous avez de la chance, prince : je ne suis nullement rancunière."
Il rit franchement :
"-Parce que vous devriez l'être ? N'est-ce pas une des bonnes manières qu'on apprend aux femmes ?
-Comment cela "aux femmes" ?"
Je ne riais plus. En revanche, lui, avait toujours ce sourire amusé collé au visage.
"-C'est ce que vos précepteurs vous ont appris n'est ce pas ? Votre éducation n'est-elle pas basée sur le fait de devenir une future bonne épouse ?
-Comment osez-vous dénigrer ainsi les femmes en les réduisant simplement à leur genre et à leur "infériorité"? Votre discours est pathétique, prince.
-Mais c'est ce pourquoi les femmes sont faites !
-Taisez-vous. Disparaîssez de ma vue.
-Enfin, vous...
-J'ai dis allez-vous en ! Bon sang, je vais appeler les gardes !"
Il me regarda une dernière fois, le regard teinté d'incompréhension, avant de disparaître, comme je lui avais ordonné.
Je m'assis, encore sous le choc après ce qui venait de se passer. Moi qui croyais cet homme différent... Mais ils étaient tous pareils, finalement. Tous à dénigrer les femmes, à les penser inférieures à cause de leur genre.
Je bouillonais de l'intérieur mais ne laissais rien transparaître. Mes frères et sœurs allaient bientôt arriver, puisque j'avais pris soin de tous leur déposer un petit mot dans leurs appartements.
Je m'assis donc en les attendant, mais mon attente fut de courte durée.
En effet, quelques secondes plus tard, quelqu'un poussa un cri de joie et je vis, du coin de l'œil, une silhouette courir vers moi.
Elena, évidemment.
"-Elyra, tout ceci est magnifique ! Merci beaucoup, tu es vraiment une superbe sœur !"
Je ris face à cette dernière phrase et m'apprêtais à répondre quand un sifflement adminiratif m'en empêchai.
"-Elle a raison ! C'est très beau."
Eran. Il m'enlaça tendrement avant de placer ses mains sur mes épaules.
"-Merci beaucoup."
Inaya arriva peu de temps après et nous riions tous ensemble joyeusement, mais Amel n'était pas encore arrivé.
"-Où est notre frère ?" commençai-je à m'inquiéter.
Mes frères et sœurs haussèrent les épaules, signe qu'ils n'en savaient pas plus que moi.
"-Je vais le chercher. Vous pouvez commencer à manger sans moi.
-Non, nous t'attendrons Elyra. C'est toi qui a préparé tout cela, il est hors de question que nous en profitions sans toi."
Je les remerciai du regard et esquissai un léger sourire.
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Lorsque j'arrivai dans les appartements d'Amel, je vis celui-ci assis sur son un fauteuil en train de lire.
"-Ne voudrais-tu pas nous rejoindre dehors ? Il fait un temps magnifique et nous pourrions profiter d'un bon moment en famille..."
Il ne leva pas les yeux de son livre, ce qui m'appris qu'il ne prêtait aucune attention à ce que je disais. Je décidai de souffler et de me contenir.
"-S'il-te-plaît Amel, rejoins-nous dans les jardins...
-Je ne veux pas passer du temps avec une fille qui me mens et me mets à l'écart."
J'encaissai difficilement. Mais je continuai à faire bonne figure.
"-Mais enfin, de quoi parles-tu ?
-Il me semble que tu pars pour l'Espagne demain. Tu l'as dis à toute la famille, mais pas à moi. Quand comptais-tu me le dire ?"
Enfin, il daigna me regarder. Mais dans son regard, seules la froideur et l'impassibilité étaient présentes.
"-Tu es encore jeune, je ne voulais pas t'embêter avec mes problèmes et je savais que ça allait te rendre triste. Pardonne-moi s'il te plaît. Mère ne voulait pas te prévenir avant mon départ.
-Sais-tu ce qui me rend encore plus triste ? Le fait que tu m'ai menti. Maintenant, sors d'ici ou j'appelle mes gardes. Je ne veux plus te voir."
Cette dernière phrase me coupa le souffle. Mon cœur venait de se briser : mon frère ne voulait plus de moi, alors que c'était peut-être la dernière fois de ma vie que je le voyais.
À contrecœur et retenant mes larmes je me reculais pour sortir et je dis d'une voix cassée :
"-Si tel est ton souhait, je m'en vais."
Et c'est le cœur lourd que je quittai ses appartements.
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Bonjour à tous, chers lecteurs ! J'espère que ce chapitre qui a mis un peu de temps à arriver vous a plu !
Si c'est le cas, n'hésitez pas à voter et à commenter, c'est toujours sympa à lire :)
Je vous retrouve tous très bientôt dans le prochain chapitre ! ✨ ❤️
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