CHAPITRE 34

17.06.28,
BCYF Mirabella Pool | BOSTON – 3:35 PM.

- Je suis vraiment désolé. Je... je vous demande de ne pas porter plainte, s'il-vous-plaît.

Le maître-nageur me regarde comme si je venais de dire la plus grande ânerie du siècle. Nous sommes installés dans le local réservé aux sauveteurs, pourvu d'un petit ordinateur et d'un grand tableau où sont affichées tout plein de notes et d'informations concernant la piscine. Il fait une chaleur à crever, mais un petit ventilateur brasse de l'air et me permet un peu de respirer.

- Vous vous fichez de moi ? Regardez mon œil !, s'énerve-t-il. Bien sûr que si, je porte plainte !

Je serre les dents et les poings. Je ne souhaite pas m'énerver et, dieu merci, mes quelques mois d'internat à l'hôpital m'ont appris à garder mon calme : ce n'est pas toujours facile de rester zen devant des patients désagréables et agressifs. J'inspire profondément avant de répondre :

- Vous l'avez un peu cherché, quand même. Vous ne pensez pas ?

- Pardon ?

- Vous l'avez traité comme s'il avait enfreint l'une des plus importantes lois de l'Etat. Faut pas déconner. C'est qu'un t-shirt.

- Je ne fais que mon boulot.

- Ouais. Mais y a des façons de le faire.

Il ricane, nerveux, une poche de glace appuyée contre son œil. Je lui fais signe de la retirer afin d'observer les dégâts qui, de toute évidence, ne sont que superficiels.

- Je suis médecin. Il n'a rien, votre œil. Vous allez juste avec un cocard pendant deux-trois jours, et c'est terminé.

- Je porte plainte ! , maintien-t-il.

- Oh non, vous ne le ferez pas.

Je commence à sentir la colère monter en moi, et l'angoisse aussi. Je n'ai aucune envie que Diego reçoive une convocation chez les flics à cause d'un sauveteur un peu trop confiant et complètement idiot. Il a déjà traversé assez d'emmerdes comme ça et, plus nous nous tenons loin de la police, mieux c'est. Dans son cas, je sais à quel point un si simple problème pourrait mettre le feu aux poudres.

- Ah bon, et pourquoi ?

- Pour deux raisons. La première, vous êtes un très mauvais maitre-nageur : certes, vous faites appliquer le règlement, mais il y a parfois des situations qui valent le coup d'être analysées, d'autant plus que vous parlez mal et que vous êtes désagréable. La seconde, vous avez posé la main sur un homme qui été abusé physiquement : il y a un mois, je n'aurais même pas pu lui toucher le bras comme vous l'avez fait. Vous l'avez touché contre sa volonté, vous savez ce que ça signifie ?

Je m'en veux de m'emporter même si je ne hausse pas le ton. Je m'en veux aussi de lâcher un détail aussi intime de la vie de Diego, mais j'ai le sentiment que c'est nécessaire. Quand je vois son visage se décomposer, visiblement angoissé et gêné, je sais avoir gagné. Je reprends malgré tout :

- Vous êtes en tort, dans tous les cas. Je suis certain que votre putain de règlement de merde n'interdit même pas les t-shirts à l'extérieur du bassin. Vous avez simplement voulu fanfaronner devant tout le monde. Donc, vous allez juste continuer à vous glacer l'œil et vous n'allez pas nous créer d'emmerdes. C'est clair ?

- OK. Je vois. Je suis désolé. Très bien.

Je hoche la tête d'un air entendu et me relève du bord de fenêtre sur lequel je m'étais légèrement assis. Je glisse les mains dans les poches de mon short en jean et me tourne vers lui avant d'ouvrir la porte.

- Je m'excuse pour ce qui s'est passé, vraiment.

- Je comprends.

Il a l'air en colère, bien sûr, mais résigné et compréhensif à la fois. Je quitte le bureau et passe devant ces gens qui, depuis l'incident, ne cessent de nous fixer comme si nous étions des bêtes de foire. Je récupère Diego et Jose dans les vestiaires et me glisse entre eux deux, prenant leur main dans chacune des miennes.

- Alors ? , demande Diego.

- Il ne portera pas plainte, il a compris.

- OK... ça va, alors.

Quand nous montons dans la voiture, je me rends compte que mon cœur est lourd. J'ai adoré cet après-midi : Jose a appris à nager et nous avons passé un très bon moment tous les trois. Un moment normal, en fait. Le genre d'après-midi banale mais sympathique qu'on passe en famille quand on a la flemme de tout et qu'il fait chaud.

- On peut aller manger une glace ?

Diego ricane lorsque Jose lance ça, d'une petite voix penaude mains pleine d'enthousiasme. Je lui jette un coup d'œil grâce au rétroviseur intérieur et je vois qu'il fait un clin d'œil à Diego qui, lui, s'est tourné vers lui avec un grand sourire : malgré ses trente ans, il adore les crèmes glacées. À cet instant précis, je sais que je suis le seul adulte raisonnable dans le véhicule.

- OK. Vous faites chier.

Je marmonne, attendri et résigné, tout en changeant de direction afin de rallier le centre-ville.

X X X

Quelque part dans les rues... | BOSTON – 4:12 PM.

Nous déambulons sans but dans les rues de Boston. Nos cornets de glace à la main, nous apprécions simplement la chaleur de la journée et l'ambiance décontractée de ce samedi après-midi.

Je me sens léger, et je n'avais pas été aussi heureux depuis longtemps. Je marche en retrait, derrière Diego et Jose qui discutent et se chahutent de temps à autres, se donnant des coups dans les côtes et se claquant la nuque comme deux frères stupides. Je les regarde à travers mes lunettes de soleil, les yeux brillants et le cœur gonflé de fierté et d'amour : c'est ma famille.

Nous avons réalisé, dans la voiture en rentrant de la piscine, qu'aujourd'hui cela fait un mois que Jose est avec nous. Un mois qu'il a perdu sa maman, mais qu'il reste fort. Je sais que son courage, en partie, lui vient de son éducation et de sa mère qui ne l'a pas pris pour un idiot. Elle a fait un travail formidable avec lui, et c'est aujourd'hui un gamin extra. Malgré tout, je sais que la présence de Diego y est pour quelque chose : c'est un homme qui prend soin de lui et, de plus, qui connaissait son père et lui en parle volontiers.

Il y a un lien entre Diego et Jose que je ne comprendrai jamais vraiment. J'ai lu des livres, à l'époque et à la fac, et j'en viens même à me demander s'il ne s'agit pas là de cette histoire de transfert : j'ai l'impression que Jose voit Diego comme s'il était son père. Ce n'est pas pour me déplaire et, après tout, je ne suis pas qualifié pour le certifier, mais je pense que quelque part c'est malsain. Diego n'est pas son père, et j'ai peur qu'un jour la réalité lui revienne en pleine face. Mais quelque part je peux comprendre : ce gamin n'a jamais connu son père, ni même d'homme dans sa vie, et aujourd'hui il se retrouve avec un grand type baraqué adorable avec lui et qui était proche de son père : ça le rassure.

- On a prévu quoi pour le dîner ?

J'abandonne mon analyse de la situation lorsque Diego passe un bras protecteur autour de ma taille. Il m'attire à lui tandis que nous continuons de marcher, derrière Jose qui savoure les dernières bouchées de son cornet de glace en regardant partout autour de lui.

- Hem... aucune idée. Pourquoi ?

- J'me suis dit qu'on aurait pu faire des hamburgers. L'ambiance est cool, ça peut être sympa.

- Genre... un plateau télé ?

- Ouais.

- Oui, pourquoi pas. À ce rythme là on va finir obèses, mais ouais.

Il rit, amusé par ma bêtise, mais moi je ris jaune : j'ai grossi, et je le sais. Bien que j'essaie de faire des efforts depuis que Diego se montre un peu plus attentionné, il a été froid tellement longtemps avec moi que je n'éprouvais plus l'envie de rien, y compris celle de cuisiner : je ne compte plus le nombre de commandes de pizzas, de burgers ou de plats à emporter mexicains et chinois que nous avons passées depuis qu'il est sorti du Tombs.

- Arrête. T'es pas gros.

Il m'embrasse sur la tempe tout en me tenant contre lui, tandis que nous avançons encore vers le parking où nous avons garé la voiture. Mon cœur s'emballe, touché par cette attention simple mais qui fait naître dans mon estomac des centaines et des centaines de papillons. Nous nous arrêtons finalement devant une épicerie de quartier. J'y laisse entrer Jose et Diego, excités comme des gosses à l'idée de s'empiffrer ce soir, tandis que je reste sur le trottoir afin de fumer une cigarette.

J'apprécie le soleil sur ma peau alors qu'il commence à baisser dans le ciel. J'aime le bruit ambiant de la ville, que ce soient les moteurs, les gens qui discutent ou les sirènes des services de secours. J'aime aussi l'odeur, mélange de gasoil et de senteurs de nourriture provenant des restaurants, fast-foods et food-truck qui envahissent l'axe principal. J'aime cette ville, car elle me rappelle parfois Manhattan.

- Tiens, Wright.

Je me fige, et lève les yeux vers mon interlocuteur. Je ne contrôle pas mon corps qui fait un bond en arrière, ni même le regard noir que je lui lance. Sous la colère et le dégoût, mes doigts se crispent autour du mégot de ma cigarette.

- Comment tu vas ?

- Très bien. Et vous ? Toujours pas en taule ? Vous m'étonnez.

- J'ai un très bon avocat.

- Vous êtes surtout un gros connard. Cassez-vous.

Je tire une taffe de ma cigarette avant de l'écraser dans un pot de fleurs posé près de l'entrée de l'épicerie. Je tourne le dos à Manfredi, prêt à me réfugier dans la boutique. Sauf qu'il me rattrape par le coude, un peu trop brusquement à mon goût.

- Tu m'as fait perdre mon boulot, espèce de petit...

- Moi, je vous ai fait perdre votre boulot ?! C'est pas moi le pervers qui harcèle ses internes ! C'est pas moi qui ai tenté de vous violer ! C'est uniquement de votre putain de faute. Faites-vous soigner, espèce de taré !

Pour faire bonne figure, même si je ne devrais pas, je lui colle une gifle. Le genre de gifle hyper théâtrale car mon bras a pris un élan terrible avant que je ne fracasse ma main sur son visage. Dans un premier temps il me regarde simplement, ses gros yeux écarquillés et choqué, mais je regrette aussitôt lorsque je le vois serrer les dents et les poings. Il s'approche dangereusement de moi, et je regrette de ne pas être entré dans l'épicerie avec Diego et José : cela nous aurait évité un problème de plus.

- T'es excitant quand t'es en colère, Wright.

Je ris, nerveux, tout en entrant dans l'épicerie. Je me fais violence pour ignorer la main baladeuse qu'il pose sur mon épaule. J'erre dans les rayons à la recherche de Diego, inquiet, car mon ancien chef me colle aux basques, visiblement bien décidé à m'emmerder encore un peu.

- À quoi tu joues, Wright ? T'essaie de prendre la fuite ?

Je continue d'errer dans les rayons, l'air de rien, à la recherche de Diego et Jose. Quand je les trouve dans le rayon des pains briochés et autres, je m'annonce avec surprise :

- Hey, salut mon cœur !

Il lève la tête, un sourire débile sur le visage. Ce sourire s'efface vite lorsque je lui fais mes grands yeux paniqués. Je ne compte pas sur lui pour péter la gueule à Manfredi, mais j'ai juste besoin de sa présence rassurante. Mais, quelque part, je m'attendais à sa réaction : quand il le voit derrière moi, tandis que ce con marmonne un « merde » déçu avant d'essayer de prendre la fuite, Diego me passe à côté et me bouscule afin de l'attraper. Je me précipite à sa suite afin de le canaliser mais, à ma grande surprise, il est inhabituellement calme.

- Cassez-vous d'ici. Avant que je recrépisse les murs avec votre cervelle.

J'ai dit calme ? Oui : en temps normal, il l'aurait déjà cogné. Là, il le tient simplement par le col de son polo, avec force et détermination, plantés sur le pas de la porte de l'épicerie. Dans mon dos, je sens Jose qui vient tenir ma main tout en n'osant pas s'approcher.

- On se reverra, Wright, me lance Manfredi avant de capituler.

- Oui, lui dit Diego. Pour votre procès.

Pour faire bonne figure, Diego lui fout littéralement un coup de pied au cul avant d'entrer dans l'épicerie à nouveau. Le jeune caissier nous fixe d'un air inquiet, tandis que Diego commence peu à peu à faire retomber la pression. Il s'approche de moi et pose sa main sur ma joue.

- Ça va ? , s'inquiète-t-il.

- Ouais il... il est répugnant.

- La roue tourne. Il finira par payer.

Il m'embrasse sur le front et je me laisse un peu aller contre lui : je suis rassuré. Je devrais avoir honte de me cacher derrière mon petit-ami à chaque fois que j'ai des ennuis d'ordre physique, mais je n'ai pas su gérer. Cet homme me fout la trouille désormais et me fait perdre mes moyens.

- Hem... on passe en caisse ? J'ai tout.

La voix de Jose s'élève de derrière mon dos et Diego lui sourit, visiblement attendri. Le cœur lourd, nous partons vers la caisse afin de régler nos achats.

Je me demande finalement quand est-ce que les emmerdes vont finir par s'arrêter : je suis épuisé.

X X X

Appartement 12, Etage 4 | BOSTON – 8:02 PM.

Nous sommes morts de rire, tous les trois agglutinés dans la cuisine. Nos hamburgers sont tranquillement en train de cuire dans le four tandis que des pelures de pommes de terre volent partout autour de nous : c'est la guerre.

- J'te jure tu passeras le balai !

Jose me canarde, de profil, tandis que je mitraille le visage de Diego de pelures. L'une d'elle se colle sur son front et Jose et moi, de concert, explosons de rire encore plus. J'ai les larmes aux yeux, mal au ventre, et je m'étouffe tellement je ris depuis près de dix minutes.

- Diego t'es trop laid !

Nous sommes des enfants. Là, quiconque entrerait ici se demanderait où est l'adulte responsable. Il n'y a aucune tenue, aucun respect de rien, et c'est pour ça que c'est drôle et agréable : un pur moment de bonheur, où nous ne nous demandons pas si c'est normal ou pas. On salit la cuisine, il y en a partout, on hurle de rire et les voisins nous entendent certainement à cause des vitres que nous avons ouvertes, mais on s'en fiche : c'est trop cool.

- Viens-là toi !

Diego se met à poursuivre Jose dans tout l'appartement, tandis que ce dernier lui envoie au visage quelques pelures de sa réserve. Prêt à le défendre, je saute sur le dos de Diego sans même réfléchir : ses démons et ses peurs, honteusement, sont quelque part dans le coin de ma tête mais, dans l'instantané, je n'y pense plus du tout. Ce n'est qu'après, alors que je me retrouve sur son dos, mes jambes enroulées autour de sa taille et mes mains sur ses épaules, que je réalise ce que je viens de faire. À ma grande surprise, il ne fait rien pour s'éloigner de moi. Au contraire, il se dirige vers le canapé et se jette dessus, afin de me déstabiliser, et je me sens bête lorsque je me retrouve bloqué sous son corps, face à face, alors qu'il étale des pelures sur mon visage : c'est dégoûtant en soi, mais me chamailler avec lui comme ça m'avait manqué.

- Arrête... putain, je m'étouffe, merde...

Je ris, un vrai rire. Lui aussi est mort de rire et je le bouffe des yeux, à travers mes larmes, parce qu'il est magnifique. Il est beau, rayonnant et il a l'air innocent, comme un enfant.

- YAHAAAAAA !

Jose se jette sur nous, et le salon ressemble désormais à un ring de boxe – ou bien un tatami de judo, question de point de vue. Les pelures sont remplacées par les chatouilles, mais une odeur de cramé me fait redevenir un peu plus sérieux :

- Merde, les burgers !

Je trottine jusqu'à la cuisine, mort de chaud et essoufflé, un sourire béat placardé sur les lèvres. J'ouvre la porte de l'appareil et, à mon grand soulagement, constate qu'il ne s'agit que du cheddar qui a coulé sur la plaque. Etant donné qu'ils sont chauds et que le pain est légèrement croustillant, je sors nos burgers sur un plateau et le pose sur le comptoir. Les frites, étant cuites également, finissent dans un saladier en verre.

- À TABLE ! , je hurle.

Aussitôt, Diego et Jose se précipitent vers moi. Ils transportent notre repas sur la table basse du salon et s'installent, comme prévu, sur le tapis face à l'écran plat. Je ramène la bouteille de soda et m'installe près de Diego alors que ce dernier lance le film du soir : Fast & Furious 3. Le mécontentement de Jose ne se fait pas attendre bien longtemps :

- Mais... c'est pas avec Brian O'Conner celui-là ?

- Non ! , lui dit Diego avant de croquer un morceau de son hamburger.

- C'est nul !

Jose n'avait jamais vu Fast & Furious avant cette semaine. Tombé sur le premier film par hasard sur les chaines cinéma, j'ai vu qu'il avait apprécié. J'ai dû ressortir ma vieille collection de DVD's afin de lui faire découvrir l'intégralité de la saga.

- Evan, t'es un chef ! C'est vraiment délicieux.

Je souris à Diego, reconnaissant, qui se gave comme s'il n'avait pas mangé depuis des jours. Je regarde ses mains, fortes et tatouées, qui tiennent son hamburger. Je manque de m'étouffer avec ma bouchée de burger lorsque je remarque, sur ses doigts, un tatouage que je n'avais pas vu jusqu'alors. Ses doigts, et ses mains en général, son plus chargées de tatouages que lorsque nous nous sommes quittés il y a dix ans mais, même comme ça, je me sens bête de ne pas l'avoir vu plus tôt.

- Quoi ? , ricane Diego.

Une larme perle au coin de mon œil et je souris comme un débile, tandis que mon cœur se serre délicieusement. Je pose mon burger dans mon assiette afin de prendre son poignet entre mes mains, après m'être essuyé les doigts. Dans son coin, Jose encourage Sean à remporter sa course contre le gros connard populaire du lycée.

- Je... t'as fait ça quand ?

- Quand j'étais à Orlando.

Je caresse ses doigts du bout du pouce, avec légèreté, comme si ma simple caresse pouvait risquer d'effacer l'encre. Je me rapproche de lui sur le tapis et, penaud, je dis tout bas pour nous deux :

- J'avais pas vu... merci.

- J'me demandais quand est-ce-que t'allais finir par le remarquer.

Il me donne un petit coup de coude dans les côtes, pour me taquiner, mais moi je n'ai pas envie de rire. Je fixe ses doigts, ce E, ce V, ce A et ce N, tatoués sur ses phalanges, à l'identique de l'autre main où est tatoué le prénom de Jose depuis plus de dix ans maintenant. J'ai le cœur en miettes : c'est magnifique. Une larme roule sur ma joue, et je sais qu'il la voit. Il m'embrasse sur la tempe et, à mon oreille, murmure tandis que ses lèvres s'étirent en un grand sourire :

- Mieux vaut tard que jamais, pas vrai... ?

.   .   . #gbsBigBangFIC

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