CHAPITRE 18

16.05.28,
Quelque part dans les rues | BOSTON – 8:40 AM.

Je baille, arrêté à un feu tricolore. Je regarde autour de moi, pour m'imprégner comme tous les matins de l'ambiance en ville. Certaines personnes sur les trottoirs courent, pressés, tandis que d'autres se rendent sur leur lieu de travail détendus et posés. Je vois des lycéens retrouver leurs amis près du parc, alors que des hauts chefs d'entreprises zig-zaguent entre les passants, leur attaché-case à la main.

Quand le feu passe au vert et que je reprends la route, je pense à Diego. L'ambiance à l'appartement a été tendue depuis hier soir, quand je suis rentré du boulot en milieu de soirée. Encore une fois je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle il a été désagréable, froid et distant, alors que nous avions passé un super déjeuner ensemble sur le campus du MIT. Ses sautes d'humeur sont compliquées à gérer, d'autant plus que je me torture à chaque fois l'esprit en me demandant si ce ne serait pas de ma faute. Je sais à quel point un simple mot peut le braquer, et depuis hier je n'arrête pas de me repasser en boucle ce que nous nous sommes dits : j'ai peut-être merdé quelque part mais, pour l'instant, je ne vois pas ce que j'aurais pu dire de mal.

Quand je me gare sur le parking de l'hôpital réservé au personnel je sors de la voiture, contrarié. Mes pieds battent le sol avec colère et je fourre mes poings dans les poches de ma veste. Je ne calcule personne jusqu'à ce que j'arrive dans le vestiaire où nous enfilons toujours nos tenues de boulot. La pièce est déserte, et je remarque en regardant la pendule que je suis en avance.

J'enfile mon pantalon, mes baskets de service et ma blouse blanche. Je me regarde rapidement dans le miroir, et replace quelques cheveux rebelles sur mon crâne. Mes yeux sont cernés, signe de la nuit presque blanche que j'ai passée à cogiter, mais mon teint n'est heureusement pas blafard comme à l'accoutumée.

Le couloir est désert quand je le traverse afin de rejoindre l'accueil du service de cardiologie. Je salue Janis, l'une de nos secrétaires, avant de m'emparer des quelques dossiers posés sur le comptoir.

- Wright, on peut se voir ?

Je hoche la tête et m'approche de Manfredi lorsqu'il m'interpelle. L'expression sur son visage me confirme qu'il est agacé, voire en colère. Je déglutis avant de m'engouffrer dans le petit bureau du service, qui n'est pas son bureau personnel. Une montagne de papiers est posée près de l'écran de l'ordinateur et une douce odeur de café règne dans l'air.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Jayden Shaw ?

La peau sur mes bras se recouvre de chair de poule et mes poils se dressent dans les manches de ma blouse. Je n'avais pas pensé à Jayden Shaw depuis hier soir, et c'était bien mieux ainsi.

- Sa cicatrice s'est infectée. Des points ont lâché.

- Oui mais la question est : comment et pourquoi ?

- Il n'a pas fait appel à un infirmier libéral pour ses soins, comme on le lui avait recommandé. Et il ne s'est pas non plus reposé. Forcément, ça a merdé.

Il tique, une moue agacée sur les lèvres. Je sais que nous sommes du même avis sur ce point-là : à quoi bon faire notre boulot correctement si les patients sont des irresponsables ? Je hausse les épaules.

- Et je peux savoir pourquoi il a tenu à ce que ce soit toi, exclusivement, qui l'examine ?

Le ton de sa voix me met terriblement mal à l'aise et, quand je lève les yeux vers son visage, son expression est indéchiffrable. Je sens malgré moi le rouge me monter aux joues parce que, là, j'ai l'impression qu'il est au courant de tout. Je cherche mes mots avant de répondre :

- Je... heu... aucune idée.

- Mhmh. Bien sûr.

Je m'apprête à acquiescer avant de me rendre compte qu'il se fiche carrément de moi, comme un adulte qui essaierait de piéger un enfant. Alors je capitule et, après avoir soupiré bruyamment, j'avoue :

- OK. Je crois que je lui plais bien, si vous voyez ce que je veux dire. Je n'y suis pour rien.

- Tu crois, Wright ? Ce n'était pas très judicieux d'accepter d'aller déjeuner avec lui, dans ce cas-là.

- Comment vous ...

Je serre les dents, colère, quand je comprends que la secrétaire des urgences nous a entendus discuter, Jayden et moi. J'ai aussi la haine que cette peste soit allée répéter à mon supérieur ce genre de choses. Agacé, je lâche :

- Peu importe. Dans tous les cas, ce que je fais de ma vie privée ne vous regarde pas. Excusez-moi.

Je quitte le bureau en claquant la porte derrière moi : c'est la goutte de trop. Je me sens déjà assez mal à cause de Diego. Je n'ai en aucun cas besoin que mon supérieur vienne me faire la leçon concernant mes rendez-vous privés. Bordel, on rêve ? Jayden Shaw est un patient, et alors ? J'ai la haine.

- Wright !

Je me retourne dans le couloir lorsque je l'entends m'appeler, avec son ton supérieur et autoritaire. Je le regarde, sans savoir quoi dire ni même quoi faire.

- Je me fiche de ce que tu fais de ta vie, Wright. Essaye juste de faire en sorte que cela n'ait pas de répercussions sur la santé des patients.

- La santé des patients ? Je l'ai soigné, non ? , dis-je hautain.

- Oui, parce que tu étais là. Si tu avais été en repos, il aurait refusé qu'on l'examine.

J'ouvre la bouche pour parler, mais me ravise finalement : je comprends. Je hoche alors simplement la tête, pour lui montrer que j'ai compris son conseil, et m'excuse de m'être emporté avec un regard désolé et une petite moue gênée. Il hoche la tête à son tour, entendu, avant d'aller s'enfermer dans le petit bureau vitré afin de trier des dossiers. Je m'enfuis le pas lassé vers la machine à café.

- Wright ?

- Oui ?

Je me tourne tout en avançant en marche arrière. Manfredi me regarde, la tête passée dans l'entrebâillement de la porte de son bureau.

- J'opère un patient, il va recevoir un nouveau foie. Intéressé ?

Un sourire débile étire mes lèvres, heureux. Est-il vraiment en train de me proposer de l'assister pendant cette opération ? Je n'arrive pas à le croire. Ce sera ma toute première greffe !

- Vous êtes sérieux ? , je souris.

- On ne peut plus sérieux. Alors ?

- Mais carrément !

- Rendez-vous en chambre 214 dans trente minutes. On opère à dix heures.

Je hoche la tête, entendu. Comme un gamin heureux, je m'en vais en sautillant dans les couloirs. Les infirmiers et infirmières me lancent un regard étonné, tandis qu'un sourire stupide illumine mon visage.

X   X   X

J'essaie d'ignorer la musique qui résonne dans le bloc opératoire. Je ne sais pas de quel groupe il s'agit, mais c'est plaisant. Je surveille les écrans tout autour de nous, les battements du cœur de notre patient, tandis que Manfredi reste concentré sur son travail.

Quand j'ai annoncé ça à James, quelques heures plus tôt dans le couloir, j'ai cru qu'il allait exploser de colère et de jalousie. Je suis fier de moi. Assister à ce genre d'opération est une chance incroyable. Je sais que beaucoup d'internes auraient tué pour être à ma place.

- Wright. Prends le foie.

Aussitôt, c'est la douche froide. Je devrais être ravi et hyper excité, mais en réalité je suis terrorisé. Je lance un regard à Manfredi, en panique : j'ai peur de merder. Il hoche doucement la tête en signe d'encouragement et, après avoir regardé l'horloge du bloc qui m'indique 3:05 PM, je plonge finalement mes mains dans la glace afin de récupérer le foie sain. C'est assez étrange, de tenir un organe ainsi dans mes mains. Bien sûr j'ai appris toute la théorie concernant les greffes, quelles qu'elles soient, mais en pratique c'est bien plus déstabilisant.

Je tends l'organe à Manfredi, qui me regarde avec confiance, mais je suis surpris de le voir se décaler afin de me laisser l'accès à l'abdomen. Je fronce les sourcils, surpris, avant de l'entendre me dire :

- Tu peux le placer.

- Heu...

- Je te fais confiance, Wright. Vas-y.

Je déglutis et m'efforce de ne pas trembler : les tremblements sont les ennemis de tout chirurgien. J'inspire un bon coup avant de m'approcher de la table d'opération et, très calmement, dépose le nouveau foie dans l'abdomen. Je sens Manfredi dans mon dos, près de moi, qui regarde attentivement par-dessus mon épaule. Mon cœur bat à vive allure dans ma poitrine : c'est l'adrénaline.

- Très bien. Tu connectes ?

- Hein ?

- Tu sais comment faire, non ?

- Oui.

Comme toujours, en théorie. C'est toujours différent en pratique : les vaisseaux sanguins diffèrent d'un patient à l'autre, bien qu'ils soient quand même assez similaires. C'est la panique : je n'ai aucune envie de me planter et de faire foirer une greffe aussi importante. C'est la vie d'un patient qui est en jeu.

- Je suis là pour te guider, d'accord ? Vas-y.

Je déglutis, avant de me munir des outils nécessaires. Dans un premier temps j'utilise le petit aspirateur afin de retirer la faible quantité de sang qui s'accumule autour du foie, afin d'y voir plus clair. Puis, ensuite, je m'attaque au plus compliqué et au plus stressant : les vaisseaux sanguins.

Nous apprenons à l'école que, pendant une greffe, la priorité est de reconnecter l'organe aux vaisseaux sanguins afin que ce dernier puisse à nouveau être alimenté. Les vaisseaux secondaires – ici ceux qui permettent à la bile de circuler – sont alors reconnectés ensuite.

Je me concentre et, à ce moment-là, je suis dans ma bulle. J'ignore la musique, les infirmiers de bloc et même Manfredi. Je ne m'occupe que de mes mains, du foie et des vaisseaux sanguins. Je me concentre aussi sur les moniteurs, sur l'état stable de mon patient. Je surveille tout, professionnel.

- Attention, Wright. Stabilise bien ta main.

Je déglutis quand Manfredi enroule délicatement ses doigts autour de mon poignet afin de stabiliser ma main, en la tournant légèrement. Il me lâche ensuite et je me remets au travail : il a raison. Je parviens mieux à travailler en inclinant légèrement ma main, les pinces entre mes doigts. J'ai conscience des quelques gouttes de sueur qui ruissellent sur mon front, mais je les ignore.

- C'est du bon boulot, Wright.

Je ne sais pas si c'est mon cerveau qui me joue des tours, mais je jurerais sentir sa main dans mon dos, sur mes reins. Sa proximité me met alors mal à l'aise et je ne peux empêcher mes muscles de se crisper : il me déconcentre. Gêné, je me trémousse légèrement afin qu'il s'éloigne, ce qu'il fait finalement. Malgré tout il reste quand même très proche, et je me fais violence pour l'ignorer.

- Donne, je vais prendre la relève.

Je retire mes mains de l'abdomen de notre patient afin de lui tendre les outils en acier chirurgical. Tout en chantonnant les paroles de la musique, il s'affaire alors à opérer. Moi, pendant ce temps-là, je reste là à le regarder.

J'ai soudainement l'impression que je ne suis pas ici par hasard.

X   X   X

Je me jette sur le lit une place de la salle de garde, les jambes et le dos en compote, après avoir déposé mon sac au beau milieu de la pièce. Je ferme les yeux lorsque mon crâne s'écrase finalement sur l'oreiller, et j'inspire profondément afin de tenter de me détendre. Je pourrais m'endormir sur le champ si je ne me l'interdisais pas.

Quand je me redresse finalement, quelques minutes plus tard seulement, je frotte mon visage entre mes mains afin de me donner un peu de courage et d'énergie. Je baille, malgré tout, totalement épuisé. L'horloge au-dessus de la porte m'indique qu'il est 9:32 PM. J'étais censé terminer trois heures plus tôt mais, pour une fois, je suis heureux d'avoir bossé quelques heures supplémentaires.

Bien que la journée ait été particulièrement longue, passée entièrement au bloc opératoire pour cette greffe de foie, je ne regrette pas. J'ai appris beaucoup de choses et j'ai apprécié que Manfredi me laisse faire autre chose qu'ouvrir et refermer l'abdomen de notre patient. J'ai recousu quelques vaisseaux sanguins et quelques vaisseaux secondaires, j'ai aspiré à plusieurs reprises et j'ai refermé le patient avant de conduire ce dernier en salle de réveil. Malgré les contraintes, les douleurs dans le dos et les jambes, et mon estomac qui crie famine, je suis ravi de cette opération.

Je sursaute lorsque mon téléphone portable se met à sonner dans la poche de mon sac de sport. Je jure entre mes dents, épuisé, avant de le sortir. Mon cœur loupe un battement lorsque je vois qu'il s'agit de Diego.

- Oui, Diego.

- Bordel, Evan, j'étais super inquiet ! Tout va bien ?

- Oui. Désolé, j'étais au bloc. J'arrive dans un quart d'heure.

Quand je raccroche après l'avoir embrassé, mes yeux s'écarquillent. Je remarque ses cinq appels manqués ainsi que plusieurs messages vocaux. Au milieu de toutes ces notifications, je remarque une conversation Messenger. Je déglutis finalement, gêné et honteux, quand je vois qu'il s'agit de Jayden.

DE : JAYDEN SHAW ✉
12:29 PM – Je suis au Red Hat, je vous attends.
12:47 PM – Evan ?
1:19 PM – Je suppose que c'est ce qui s'appelle se faire poser un lapin ?
1 :20 PM – Merci de m'avoir prévenu. Si vous ne vouliez pas déjeuner avec moi vous auriez pu me le dire. J'aurais préféré. Bonne journée docteur Wright.

Si j'étais un personnage de dessin animé, vous me verriez certainement en train de me mettre des claques : je l'avais complètement oublié. Dès l'instant où Manfredi m'a proposé d'opérer avec lui mon cerveau s'est totalement déconnecté. Je n'ai plus pensé à rien dès l'instant où je suis entré dans la chambre du patient afin de lui expliquer l'intervention, juste avant de le descendre au bloc. J'étais très loin de penser à Jayden, à notre déjeuner prévu au Red Hat, ni même à Diego.

Je me sens trop honteux à cet instant précis que je ne me sens pas capable de répondre quoi que ce soit : je m'en veux. J'ai toujours été un gars réglo et poser des lapins au gens – peu importe qui ils sont – ne me correspond pas. Je me rhabille finalement, ôtant ma blouse et mon pantalon de service, pour enfiler mon jean et mon t-shirt. J'enfile ma veste par-dessus et glisse mes pieds dans mes sneakers de ville.

Je quitte enfin l'hôpital après avoir déposé ma tenue de chirurgien dans mon casier aux vestiaires. Quand je passe derrière le volant, je démarre aussitôt le véhicule et m'en vais en vitesse. Mon estomac, qui crie famine peu avant l'entrée sur la voie rapide, m'oblige à faire un détour afin de m'arrêter au Drive d'un fast-food.

Dans la file d'attente, entre le guichet pour payer et celui pour récupérer commande, je sors mon téléphone. Quatre voitures sont devant moi et je sais avoir le temps de répondre à Jayden. Je relis encore une fois ses messages et, après avoir hésité plusieurs secondes en survolant des doigts mon clavier, je clique finalement sur l'icône des appels de l'application : il est en ligne actuellement.

- Ouais ?

Je me raidis dans mon siège, mal à l'aise, quand j'entends sa voix brève et froide : la rancune. J'entends aussi du bruit derrière lui, des voix, et de la musique. Est-il en train de répéter avec son groupe ? Je n'en sais rien.

- Bonsoir, Jayden. Je... je voulais m'excuser.

- Pour le lapin que vous m'avez posé ou parce que vous êtes un gros con ?

J'ouvre la bouche pour parler mais me ravise, surpris et pris au dépourvu. Je ne m'attendais pas à autant de rancune dans sa voix. Je bégaie quelques mots :

- Je... pardon ?

- Ouais ? Vous me plaisez, et je ne plaisante pas. J'aime pas être pris pour un con. Si vous n'aviez pas envie de me voir, vous auriez simplement pu me le dire. J'aurais au moins évité de perdre une heure de mon temps à vous attendre.

Je fronce les sourcils : je ne le connais pas vraiment, bien sûr, mais je ne l'ai jamais entendu parler ainsi jusqu'ici. J'ai l'impression qu'il n'est plus le même, froid et agressif, alors qu'il est d'habitude si séduisant.

- Je... Jayden, c'est pas le cas. Vraiment. J'ai dû partir au bloc à dix heures, l'opération a duré presque douze heures. J'ai pas pu te prévenir, je suis désolé.

Aucune réponse. J'ai l'impression qu'il est en train de réfléchir : suis-je honnête ou suis-je en train de lui mentir ? J'ai mal au ventre en pensant qu'il puisse croire que je ne suis pas honnête. Quand la voiture devant moi avance d'une place, je passe la vitesse afin d'avancer à mon tour de quelques mètres.

- Je viens à peine de sortir du boulot, Jayden. J'suis désolé.

- Je m'excuse. J'aurais pas dû vous traiter de con.

- Je comprends que tu sois en colère.

Je gagne à nouveau une place dans la file d'attente et mon ventre se met à gargouiller bruyamment. À l'autre bout du fil, derrière Jayden, j'entends des rires et des cris excités. Le son d'une guitare électrique, aiguë et extrêmement fort, me fait éloigner mon portable de mon oreille.

- Je dois raccrocher, j'ai un concert.

- OK. Bonne soirée, Jayden.

- Bonne soirée, Evan.

Il raccroche aussitôt et, moi, je finis finalement par retirer mon menu Maxi Best-Of et mes nuggets. Je roule en excès de vitesse jusqu'à l'appartement. Lorsque je passe enfin la porte de ce dernier, je suis surpris de trouver la lumière éteinte ainsi que la télévision. J'allume alors les spots chaleureux au-dessus du comptoir et dépose mon sac de nourriture sur le bar avant de m'en aller discrètement vers la chambre : Diego y est allongé, endormi, lumière éteinte. Je referme délicatement la porte afin de ne pas le réveiller et viens m'installer pour manger.

Je termine mon repas une quinzaine de minutes plus tard. L'estomac plein et épuisé, je passe par la dernière étape de la douche avant d'aller me coucher. Cette dernière se fait plus longue que prévue, car je suis incapable de quitter l'eau brûlante qui coule sur mon corps et mes cheveux : c'est beaucoup trop agréable. Je ressens cette sensation étrange dans mon corps, comme si mes muscles avaient été noués et qu'ils finissaient enfin par se délier. L'apaisement m'enveloppe et je me sens comme sur un petit nuage.

Quand je me glisse enfin sous les draps, détendu comme jamais, j'apprécie aussitôt la chaleur dégagée par le corps massif de Diego sous les couvertures. Je jette un dernier coup d'œil à mon téléphone avant de me poser pour m'endormir. Un dernier message attire mon attention :

DE : JAYDEN SHAW ✉
10:16 PM – Demain au Red Hat ? Tâche d'être à l'heure si tu acceptes. Bonne nuit, Evan (je ne devrais pas dire ça, mais tu me manques).

Même si mon cœur loupe un battement, sous l'effet de surprise des mots entre parenthèse, je décide pour l'instant de ne pas répondre.

À la place, bercé par la chaleur et par l'odeur de mon petit-ami, je finis par m'endormir.

#gbsBigBangFIC 

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