60. Marais et plage
Tous les autres alternent leur regard entre la créature et moi.
«Euhm mais donc là ils ne nous comprennent pas ? je demande, intriguée.
— Effectivement.»
Ah.
Je me tourne vers mes compagnons et déclare : « Il paraît que je parle la langue elfique.»
Athanase lève ses sourcils. Daëgan, qu'un seul.
Gad et Azraël ouvrent grand la bouche.
La bête rit. «Que faites-vous ici, vous cinq ? nous questionne-t-il.
— Nous sommes en route vers les Îles aux Cristaux, et plus spécifiquement vers Yeon-Indeul.
— Comment diable connaissez-vous ces noms ?! s'exclame alarmé l'homme-cheval-elfe-bizarre.
— Eh bien...» fais-je, un peu dérangée.
Puis je lui résume très brièvement la situation.
Athanase a croisé ses bras et me regarde, pas très contente.
«Je lui raconte un peu pourquoi on est là, expliquè-je.
— Et tu vas raconter ça à chaque nouvel arrivant ?
— Non... Mais c'est qu'il m'a demandé comment ça se fait qu'on connait ces endroits... m'excusai-je.
— Bah parle en marchant, j'aimerais passer la nuit en dehors de ces marais, déclare Atha.
— Il fait déjà assez sombre, hein, remarque Azra.
— Aurais-tu l'obligeance de te taire, cher Az ? rouspète Athanase.
— Pardon, excusez-moi. »
Je lève les yeux au ciel et continue de parler avec la bête en marchant.
Quand je finis mon récit, l'homme m'observe, intrigué.
« Vous êtes tous les cinq assez spéciaux, observe-t-il. De sacrés personnages.
— Euh... Oui ? Bon, est-ce que vous pouvez nous indiquer le chemin le plus, étant donné que vous avez l'air de connaître très bien cet endroit.
— Bien sûr, mademoiselle. Suivez-moi. »
Et c'est ce que nous faisons.
Sauf qu'il part au trot.
Et nous, on doit courir pour suivre son pas.
À ma droite, il y a Daëgan.
«Eh bien, tu as un don pour trouver des trucs chiants hein, remarque-t-il.
— Oh, toi, la ferme.
— Nan, mais il faut avouer que tu nous fait attendre quelques minutes et maintenant tu nous fais courir entre les arbres qui te fouettent dans la– »
Il se prend si violemment une branche qu'il part en arrière avec sa tête et tombe à la renverse.
Je m'arrête et éclate de rire.
La créature s'arrête en entendant mon rire et tous se tournent vers moi.
Daëgan grogne quelques choses dans sa barbe et se relève, tant bien que mal en se frottant le front et l'arrière du crâne.
Tandis que moi, je ris à grosses larmes.
Athanase me regarde en souriant et demande ce qu'il s'est passé.
J'essaye de m'arrêter, mais l'image de Daëgan se prenant la branche en pleine poire me hante et me fait redoubler de rire.
Daëgan me fusillé du regard et, tout-à-coup, je sens une claque sur mon épaule, ce qui me fait chanceler et m'arrêter de rire.
Je titube et me rattrape in extremis à Athanase.
Je jette un regard noir à Daëgan.
« Goujat, va !
— Moi ?! Alors que c'est toi qui t'es moquée de ma chute ?! s'écrie-t-il.
— Alors, premièrement, je ne me suis pas moquée. Je suis tombée dans un fou rire par la stupidité de ta chute et du thème de conversation qu'on venait d'avoir. Secondement, oui, c'est toi qui viens de me frapper !
— Oh, pardon, mademoiselle ! Je m'en veux tellement ! Je vous ai tapé si fort ! dramatise-t-il.
— Alors toi... » menace-je avant de me mettre en position de combat et de m'approcher de lui.
Il se remet droit et me toise d'en haut.
Je penche la tête sur le côté, le défiant du regard.
Et c'est là que Gad intervient.
« Eh, les gars, vous pourrez vous taper dessus et après vous embrasser à la maison ou quand on se sera posés quelque part, mais là on a besoin d'avancer.
— Comment ça, s'embrasser ?! nous insurgeons-nous.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top