54. Le temps qui passe

Les jours et semaines passent, chaque jour similaire à l'antérieur. Je passe mes journées à me lever tôt, m'entraîner, passer quelques temps avec Athanase à la Grande Bibliothèque à rechercher des informations utiles sur les Dieux et sur la hiérarchie, et, évidemment, passer du temps avec Unaï. 

Daëgan est toujours aussi énervant et étrange que d'habitude, même si l'autre jour, j'ai appris quelque chose d'assez intéressant. 

*FLASHBACK*

Je me promène avec Unaï, quand ce dernier s'excuse et me laisse seule, sous prétexte que Amel l'appelle. C'est fréquent en ce moment. Je ne sais pas si je devrais m'inquiéter ou pas. Surtout qu'à chaque fois, il est un peu plus... "exagéré". Je ne sais pas comment l'expliquer. Bref, donc je me promène, seule maintenant, et je monte au portail des Dieux, pour essayer de m'habituer au vertige quand je sens une étrange attraction physique envers ce lieu. 

J'arrive en haut et ce que je vois me tétanise. 

Apollo, le Dieu de la Lumière et de la Vie, ancien frère du Dieu du Soleil, maintenant père de ce futur dieu, est présent, rayonnant et éblouissant. 

Il est magnifique, il est somptueux, mais tellement que c'en est trop. Ses longs cheveux dorés ondulés ramassés en demi-chignon flottent autour de son visage parfait. Mâchoire carrée, yeux complètement dorés perçants, nez droit, lèvres charnues et l'ensemble est parfaitement symétrique, ce qui lui enlève toute humanité. 

Il est grand, géant même, et est vêtu d'une toge blanche avec un ruban doré, et des filaments de lumière, de soleil, flottent autour de lui.

Sa voix, quand à elle, est encore plus surréaliste. Il sa voix est claire, sans la moindre imperfection, puissante et forte. Douce, mais impitoyable. Il représente le pouvoir, dans tous ses mouvements, dans tout ce qu'il fait. 

Et en face de lui, aussi somptueux que en colère, est prostré Daëgan. Ses cheveux blonds/châtains reluisent avec une magie que je ne lui connaissais pas. De lui dégage une onde de majestuosité époustouflante. 

J'entends clairement leur conversation : "Non, Apollo. Je ne viendrai pas. J'ai toute une humanité à vivre, et je compte bien en profiter, avant de venir vous rejoindre dans l'Olympe. 

- Te rends-tu compte de tout le pouvoir que tu pourrais avoir ?

- Je l'ai déjà. Et je n'ai pas besoin d'un Dieu qui me guide pour faire mes propres décisions. 

- Insolent ! Tu regretteras ton choix ! " Et Apollo disparaît. 

*FIN DU FLASHBACK* 

Après, j'ai parlé avec Daëgan et il a un peu percé sa coquille de "Je-suis-arrogant-je-le-sais-et-j'en-ai-rien-à-battre" pour éviter qu'il me pulvérise sur place et il m'a brièvement expliqué ce qu'il se passait.

Ça l'affecte, visiblement.

Mis à part cette journée, tout était plutôt banal, j'arrive de mieux en mieux à contrôler mes pouvoirs.

Athanase est redevenue immortelle, Gad aveugle, mais bizarrement, ça ne las a pas tellement affectés.

Gad a qualifié ça de, je cite, "retour à la normale, comme si je revenais de vacances" et Athanase à clamé qu'il y avait quand même pas mal d'avantages à être immortel.

Au sabre, j'ai plutôt avancé, ça fait vraiment partie de moi maintenant, comme si l'arme était une extension de mon bras.
J'ai appris le combat rapproché, le combat aux dagues, couteaux et poignards et à présent je me trimballe toujours avec une petite dague agile.

Les fêtes sont passées, et le Metallur m'a forgé la dague, qui est magnifique soit dit en passant, et les autres m'ont offert un sabre, forgé lui aussi par le Metallur.

Unaï m'a fait un petit tour en ville, la journée était incroyable, et j'ai pu offrir des petits trucs aux autres.

Athanase a reçu un collier, qui est composé d'une chaîne argentée et une améthyste y est accrochée; Azraël a reçu un Rokush en bambou flexible et incassable ; Gad a reçu des trucs bizarres que tu mets aux mains pour mieux taper les gens (apparemment son point fort c'est le combat rapproché) et Daëgan, lui, a reçu aussi un collier, argenté sale (argenté foncé) où pend de la chaîne des petits casques de musique.

Je n'aurais pas pensé à lui acheter quelque chose de si doux, mais pourquoi pas.

Un mois s'est donc écoulé, une lune entière, et nous sommes maintenant le huit janvier 3017.

Espérons que cette année soit meilleure que l'ancienne.

Aujourd'hui, je me lève plus tard que prévu : je n'ai pas d'entraînement.

Je mets des habits noirs (comme d'habitude) et attache ma dague à ma ceinture et la laisse reposer contre ma hanche gauche.
Je mets un couvre-nez, qui couvre le nez et la bouche pour me protéger du gel, et enfile un bandeau qui soutient mon sabre dans le dos.

Aujourd'hui, c'est un jour différent : je dois aller éliminer de la zone des présences vivantes non-identifiées.

Et pour ça, je prends Driss, qui a grandi et qui est montable.

Athanase m'accompagne, elle a mis un pantalon collé à la peau, noir, un haut noir à manches longues collé à la peau, des mitaines noires, et un couvre-nez. Ses cheveux sont lâchés, ce qui pourrait être encombrant, sauf que, non, ses cheveux sont tellement fins et tellement légers que les attacher, les prendre ou les coincer est totalement impossible.

Moi j'ai fait une longue tresse, qui m'arrive dans le creux du dos. Je dois bientôt couper mes cheveux d'ailleurs.

Dans le monastère, il est impossible que Driss passe inaperçu, maintenant qu'il fait au moins un mètre soixante-dix de long et un mètre de hauteur. Avec sa tête il fait un mètre vingt de haut.

Il nous attend donc dehors.

On sort, et le vent glacial m'enveloppe. Il me salue.

La présence détectée est au nord.
Malheureusement.
Il va faire très très froid.

Nous montons sur Driss, à deux, mais Athanase est plus légère qu'une plume, donc même si c'est assez lourd pour Driss, il peut encaisser un peu le coup.

J'enfouis mes mains autour de ses épaules de tigre, je bloque mes bras là sans pour autant tirer sur ses poils, et Athanase s'attache à ma ceinture.

Je cache mon visage dans le pelage bleu glace de Driss, et bientôt nous sommes qu'une ombre qui passe.

Le paysage est blanc, il neige, le vent s'est calmé, c'est maintenant une brise douce.

Ça fait un mois entier qu'il ne fait que neiger.

Le monastère est invisible, heureusement que les Dieux du Feu font fondre la neige, pour qu'on puisse circuler. Parce que sinon, même le couloir de la magie serait enneigé.

« Ça va là derrière ? je demande

— Ouaip ! Il fait froid quand même.

— Effectivement. Heureusement qu'on a Driss.

— Oui, mais il va pas tarder à être humide, remarque Atha, voire complètement mouillé.

— Ouais. C'est pour ça qu'il va vite. »

Après quelques dizaines de minutes, un bruit de pas se fait entendre derrière nous.

Driss s'arrête et nous laisse descendre.

Athanase et moi nous nous retournons.
Et on échange un regard à ce qu'on voit...

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