49. Enfin !
« Bon, au moins tu t'en es rendue compte, c'est déjà ça...»
On se retourne tous vers Daëgan, interloqués. Enfin, je suis plus vexée qu'interloquée, mais je ne le lui avouerai jamais, ça.
« On peut savoir ce que ça veut dire, exactement ?! je demande impatiemment.
— C'était évident, mais bon, on sait tous que tu peux être assez lente pour ça...
— Oui, bah écoute, c'est pas ma faute si les dieux ont une dent contre moi !
— Mais oui...»
Depuis quand il est tellement lasse et blasé ?
Il s'est cogné la tête ou quoi ?
Gad fronce les sourcils et dit : « Mais comment tu pouvais en être si sûr ? C'est Ap-
— Gad.» fait Daëgan sèchement. Il lui dirige un regard noir et Gad plaque une main à lui sur sa bouche.
Athanase et Azraël font la même expression en même temps : ils baissent la tête et se pincent le nez avec exaspération.
« Je me doute que je ne peux pas savoir... fais-je.
— Euh...
— Non. Excuse-nous, hein, réponds Daëgan de mauvaise humeur.
— Wow ! J'ai rien dit de blessant, pour une fois ! rétorqué-je, Alors tu te calmes.»
Athanase me regarde avec compassion. Je ne vais pas lui demander de quoi ils parlent, ils me l'auraient dit s'ils acceptaient que je le sach. Enfin, je devrais plutôt dire, il. Daëgan.
« Donc, pour en revenir aux faits, je suis la fille d'Astrea, une Enfant des Dieux comme vous. Mais donc, qui est mon père Olyma ?
— Ah ça, par contre, aucune idée... Mais peut-être que Athanase pourrait t'éclairer, pas vrai ? fait Daëgan.
— Eh ! Arrête de me mettre dans ces délires, je ne sais rien... se défend-elle.
— Euh, interviens-je, Atha, permets-moi de te dire que peut-être que je suis un peu longue à la détente, mais je ne suis pas sourde, ni bête. On sait tous que tu es au courant de beaucoup de trucs, donc bon, hein, ce serait gentil de me dire ça au moins.
— Roh là là... Je ne sais pas précisément qui est ton père, même si j'ai ma petite idée...»
Un long silence s'ensuit. On regarde tous Athanase, attendant une réponse, tandis qu'elle commence à rêvasser.
On attend quelques minutes, jusqu'à ce qu'Azra dise : « Eh-oh ! Atha ! On est en train de patienter gentiment là.
— Ah, oui. Pardon. Je disais quoi déjà ? demande-t-elle, taquine.
— Athanase ! la réprimandons-nous à l'unisson.
— Mais oui... Bons dieux, qu'est-ce que vous pouvez être casse-pieds vous !»
On se tait, de peur de l' interrompre et de, par conséquent, ne jamais recevoir de réponse.
«Donc, je disais, que je pense savoir plus ou moins qui est ton père, mais malheureusement je ne pourrais pas vous donner mes raisons. Pour des raisons évidentes, hein. Alors, en suivant la logique, ton père serait Celestin, comme je te l'ai déjà dit plus tôt mais tu étais encore sous le choc de la nouvelle.
— Celestin ? Celestino ? demande Azra en fronçant les sourcils.
— C'est vrai que ce serait plutôt sensé, remarque Daëgan.
— Je suis d'accord.» dit Gad.
La conversation continue, tandis que je déconnecte.
Pourquoi il y a-t-il tellement de choses qui leur paraissent normales, évidentes, auxquelles je ne pense pas, et si je le fais, ça me donne la migraine ?
Est-ce en rapport avec le contrôle qu'ont les Dieux sur ma mémoire ? Ce serait plutôt logique, mais alors pourquoi les Dieux m'empêchent-ils d'y penser ?
Les paroles d'Athanase de ce matin, ou d'hier, je ne sais plus, me reviennent en mémoire.
Tu dois passer un cap.
Mais pourquoi ?
Soudain, le monde arrête de bouger autour de moi. Je relève la tête, croise le regard des autres et vois leur surprise.
Oh non. Pas encore une fois !
~★~
Je tremble. Je suis recroquevillée sur moi-même. Je tremble incontrôlablement. J'entends des voix alarmées autour de moi.
Je vais mourir. J'en suis certaine. Je vais mourir. Jevaismourirjevaismourirjevaismourirjevaismourir.
Une main moite et chaude se pose sur ma joue. Je sens les larmes me monter aux yeux, à cause du fait de sentir que quelqu'un me voie comme ça et par la question «Ça va ?»
C'est toujours cette question qui fait craquer. Je commence à pleurer, tout en tremblant.
Des yeux rencontrent les miens. Bleus-verts. Je n'arrive pas à voir son expression. Je pense que c'est une expression d'exaspération.
«Hey. Regarde-moi. Je ne vais rien te faire, tu sais. Tu veux que j'appelle les autres qui restent ?»
Les autres... Non ! Non ! Ils vont avoir de la peine pour moi, ils vont vouloir me parler, ils vont...
«Non ! Nononononononononononononononononononon! Pas eux ! Non !»
Je me couvre le visage et me recroqueville encore plus. Je dois sortir d'ici, il y a trop d'yeux présents. Je me lève et sors prendre l'air, mais mes jambes fonctionnent mal.
C'est pas grave, c'est pas grave.
Ça arrive à tout le monde. Tout va bien.
Oh non, Neven m'a vue comme ça.
Mince. Non, c'est pas possible. Il va me demander ce qu'il s'est passé. Non, je ne veux pas. Enfin, quoique... Peut-être que comme ça, pour une fois, on pourra parler ?
Non ! Il faut pas que je cède.
Une douleur me traverse le crâne. Pas maintenant, s'il vous plaît !
~★~
Je reprends connaissance, troublée.
Je viens d'assister à une attaque de panique. En tant que personne atteinte.
Et la vision s'est terminée sur une vision qui commençait.
C'est nouveau ça.
Peut-être ce sont des indices pour m'aider à passer un cap.
Je pense qu'il y en a plusieurs, et non pas un seul.
Cette attaque de panique, je l'ai déjà vécue. Petite, mais tout de même.
Enfin, petite. À treize tdp.
Peut-être faut-il que je m'autorise à libérer mes sentiments ? Peut-être dois-je m'autoriser à sentir quelque chose.
Peut-être dois-je accepter mes défauts, et mes qualités aussi.
Peut-être. Il y a tellement d'options dans une vie.
Qui est si courte pourtant.
Alors, que devrai-je faire ? M'autoriser à sentir, laisser cette angoisse m'envahir, pour après m'en débarrasser pour de bon ? Ou bien devrai-je en parler ?
Que faire ?
Je secoue la tête et vois les autres, qui sont toujours en transe. Et si...
J'entre dans l'esprit de Daëgan, où une espèce de tourbillon d'images a lieu.
C'est donc à ça que ressemblent les visions. Personne ne peut les comprendre, à moins d'y être.
Comme ma conscience en vrai.
C'est tellement aléatoire...
Je vois Daëgan ouvrir les yeux, qui se posent directement sur moi.
« Nuit. Tu as déjà eu des crises d'angoisse comme ça ?»
Je crois déceler une pointe d'inquiétude dans la voix.
«Ce ne sont pas tes affaires, Daëgan.
— Je m'en moque. Tu sais que c'est très dur de sortir du masque que tu poses ?
— Quel masque ? C'est pas à moi que tu dois dire ça, Daëgan.
— Je sais. C'est pour ça que je te le dis. Je ne t'apprécie même pas, mais c'est quelque chose que je ne souhaite à personne, d'avoir une apparence froide. Parce qu'à la fin, tu ne sais plus ce que tu sens ou pas. Tu te perds. Et même si ton caractère est très embêtant, ça fait de toi une personne.
Paisajanea ou pas, je m'en moque. Tout le monde a le droit d'être soi-même, et ne laisse jamais personne te faire croire le contraire. Parce qu'une fois que tu es trop enfoncé dans la maîtrise, tu n'en as plus besoin, vu que tu n'es plus personne. »
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Hey, ici l'autrice !
Désolée d'être tellement absente, je n'ai pas d'excuses, vraiment.
Enfin, peut-être que si, peut-être que ces voix ont été étouffées par une certaine personne, mais ça ne devrait pas avoir de conséquences sur le livre.
Ce chapitre est sûrement un peu chaotique, mais très important pour moi, parce que ça fait environ un mois que je n'arrive plus à écrire, et où pour une fois, je laisse mes émotions se mélanger aux voix qui sont d'accord avec mes sentiments, et où je me laisse aller.
C'est assez dur d'exposer sa vie privée, ses mauvais côtés, mais c'était nécessaire, et ça fait un bien fou.
Je tiens à m'excuser au près des personnes auxquelles ça à dérangé la lecture, ce passage d'angoisse.
Mais j'en avais besoin. C'est fou comme on peut être triste et super joyeux en même temps. En tout cas, la thérapie d'écrire un livre est très importante.
@OshannaNess, @terra_law112, @LeslieeOfficiel, @ScheRG, @Chloe_Alex_Tristan et plein d'autres (ne vous offensez pas si je ne vous mentionne pas, je vous aime tous/tes) merci de lire, merci de voter, commenter et pardonnez-moi encore de cette plutôt longue absence sur Wattpad. Le jour où j'écris ces mots, nous sommes le 21/11/2024, et j'espère que vous les lirez bientôt.
Merci beaucoup d'avoir pris votre temps de lire mon livre, vraiment, ça me réchauffe le coeur.
Ça fait maintenant trois ans que j'ai embarqué dans cette histoire, depuis août, même si j'ai mis du temps à tout écrire.
Avant que vous vous alarmez, ce n'est rien de semblable à des remerciements, il reste encore beaucoup de chapitres, de livres ! à écrire.
Allez, je vous fais des bisous, je vous revois bientôt ! <3
Elena❤
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