42. Une Vraie Immortelle

Le choc de leur puissance réverbère dans toute la pièce. Une onde pouvoir traverse le couloir et défonce les portes.
Azraël et moi échangeons un regard, mi-inquiets, mi stupéfaits.

Je n'interviens pas, quelque chose me dit que c'est une mauvaise idée...
Je décide donc de me recentrer sur le combat qui se déroule sous mes yeux.

Athanase enchaîne les coups, rapides, agiles, forts et précis.
Cosmir les lui rend, tout aussi efficaces.

Une danse envoûtante et dangereuse.
Une danse mortelle.

Athanase ne se fatigue pas. Le Dieu, oui.

Comment est-ce possible ? Comment cela se fait-il qu'Atha soit si dangereuse ?
Comment... Et pourquoi ?

Je suis tirée de mes réflexions quand le bruit des sabres qui s'entrechoquent retentit, trois fois plus fort.

Je vois le sabre du Dieu se casser en deux.

Les yeux rouges sang de mon amie montrent qu'elle est satisfaite.
Un regard de plaisir pur.

Elle fauche l'Olyma, qui se retrouve à terre.
Angoissé.

Elle va lui envoyer le coup de grâce, lorsqu'il disparaît soudainement.

À la seconde où il n'est plus là, Athanase redevient normale. Enfin, humaine, quoi.

Ses cheveux redeviennent bruns et ondulés (ils sont habituellement noirs et lisses), elle reprend de la couleur.

Elle cligne des yeux et ceux-ci sont à nouveaux de magnifiques améthystes.

Atha regarde autour d'elle et voit qu'on est à trois mètres d'elle.
Elle voit les portes défoncées.
Le sol teinté de sang.

Je me relève et pars à sa rencontre. Elle tourne la tête et se jette dans mes bras. "Oh mon dieu ! Ça va ?! Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi il y a-t-il du sang partout ? Ce n'étais pas le tien j'espère, non ? 

- Euh, non, pas du tout... "

J'échange un regard par dessus l'épaule d'Athanase avec Gad et lui pose une question silencieuse.

Il hoche la tête et je m'écarte un peu d'Atha.

«Euh, en fait, concernant le sang...

— Quoi ? Dis-moi ! Qui s'est blessé ? me demande-t-elle, affolée.

— Quelqu'un qui n'est pas là, justement...»

Et je commence à lui raconter tout en détail le combat qui s'est déroulé sous nos yeux.
Gad s'approche et enroule son bar autour des épaules de sa copine pour lui apporter du réconfort.
Et elle en aura besoin, de ce réconfort.

Au fur et à mesure de mon monologue, je vois le visage de mon amie passer de l'inquiétude à l'horreur, de la surprise à l'incompréhension, de la peur à la terreur.

Quand je finis de parler, un silence de plomb s'abat dans le couloir.

Daëgan et Azraël se sont approchés.
Ce dernier a une expression de pitié fichée sur la figure.

Puis, le silence gênant est brisée par Athanase, qui arrive à prononcer : « Mais... Mais... Je n'ai jamais appris à me battre... Et encore moins contre un Olyma...» Sa voix n'est plus qu'un mince filet d'air.

Je la vois en train d'essayer de ne pas montrer ses larmes, des larmes de dégoût envers elle-même.

Gad lui chuchote des paroles réconfortantes à l'oreille, quand soudain, Unaï apparaît.

À sa vue, je ne peux m'empêcher de sourire.
Cheveux châtains ébouriffés, regard pétillant et un sourire en coin qui disparaît en voyant le carnage.

Il se précipite vers nous, enfin, vers moi, et je ne peux m'empêcher de rougir à cette vision.

Je me fous une baffe intérieurement. Pourquoi tu rougis, imbécile ?! Tu sais pourtant très bien que vous êtes proches tous les deux !

Tais-toi !

Mon esprit se tait (heureusement !) et me laisse parler avec Unaï.

« Hey ! Comment ça va ?

— Bien mieux qu'à toi, si je peux me permettre, répond-il, sous le choc.

— Hein? Je me porte à merveille, je ne vois pas pourquoi tu–

— T'es pâle, inquiète et tu ne comprends pas. Trois choses très inhabituelles chez toi d'ailleurs.

— Pff... N'importe quoi... je réponds en souriant.

— Joyeux anniversaire, Athanase, fait-il en se retournant vers mon amie avec politesse.

— Gnrb... Merci... »

C'est vrai que ce n'est pas très adéquat, là tout de suite. Je murmure au Kuntaï : "Je t'explique après." 

Il hoche la tête, intrigué. 

Daëgan le regarde avec... je ne sais pas. Je connais pas l'émotion qui se traduit dans les yeux de l'ami d'Az, mais il regarde très mal Uni. 

Oui, Uni. Je sais. Ces deux dernières semaines on est partis courir tous les jours et j'ai développé beaucoup d'affection pour lui. 

Même si sa présence de me dérange pas, au contraire, je me sens mal à l'aise, avec lui ici. C'est vrai que personne le supporte, et là, avec ce qui vient de se passer, il n'est pas le bienvenu... 

"Euh, Unaï... Est-ce que tu peux partir juste quelques minutes ? Je te rejoins dans les jardins plus tard, d'accord ? C'est juste que là, on doit clarifier des trucs... 

- Ah euh d'accord ! Je... je me barre, t'inquiète." 

Je le regarde, désolée, et lui il me sourit, me fait un clin d'oeil et part. 

Quand ses pas sont devenus inaudibles dans les escaliers, j'expire bruyamment et lance un regard noir à Daëgan. "Tu pourrais arrêter de le regarder comme ça ? C'est pas comme s'il avait tué ton chat quoi !

- Tu n'as aucune idée de ce qu'il m'a fait, Paisajanea, réplique Daëgan froidement. Alors je te conseille de la fermer au plus vite, ou bien tu ne veux pas savoir ce qu'il va se passer plus tard.

- Oh, pardon ! fais-je, exaspérée en levant les mains au ciel. Tu pourrais au moins lui laisser une chance, non ? Arrête d'agir comme si tu avais tous les droits de le critiquer, alors que tu n'es pas mieux, d'accord ? 

- Tu ne me connais pas, j'aimerais remarquer. Alors avant de ME critiquer, essaye d'en apprendre plus sur moi. D'accord ?!

- Va te faire voir, conna-

- OK, ok, c'est bon, on a compris ! intervient Azraël, s'interposant entre nous et en étirant les bras. Calmez-vous, vous vous enguelerez quand on aura rien à résoudre, d'accord? "

Je croise les mains sur ma poitrine, et prends un air renforgné. Daëgan lève les yeux au ciel et soupire. 

Athanase sourit, et je vois qu'elle essaye de retenir son rire. Gad, quant à lui, dit : " Eh bien, rien que découter vos chamailleries c'est très drôle, mais les voir, en plus... Vous êtes comme des enfants de cinq tdp, vous savez ? 

- Oui, bon, ta gueule ! fait-on, Daëgan et moi, à l'unisson. 

- Regarde ! Ils sont même synchros ! "

Je gémis de désespoir et cache mon visage dans mes mains. 

Au moins, l'humeur d'Athanase est remontée et elle rit à gorge déployée. 

Je ne veux pas casser l'ambiance, mais on doit parler des visions et de... ça. 

"Euh, navrée de plomber l'athmosphère, mais faudrait peut-être qu'on parle de ce qu'il s'est passé,  non ? 

- Tu as raison, fait Athanase en reprenant son sérieux."

Après quelques minutes de débat, on en vient tous à une conclusion : Être immortelle, ne vient non seulement avec la capacité à ne jamais mourir, mais aussi à devenir une arme mortelle. Impossible à vaincre, impossible à apeurer. 

Mais une question me taraude l'esprit : De quel secret Athanase serait-elle au courant, et qu'elle ne peut pas nous dire ?

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