32. Retour au monastère - Daëgan.
Mes yeux sont rivés sur la route tandis qu'Azraël ne cesse de jeter des coups œil furtifs à Paisajanea.
Pourquoi continue-t-il à la regarder ?! C'est pas comme si elle était super spéciale après tout !
Je ne comprends juste pas.
Azraël a quatorze tdp, j'en ai dix-sept. Nous sommes meilleurs amis, bien que nous ayons trois tdp d'écart, peut-être deux et demi.
Il est joyeux et souriant, je suis l'inverse.
Il apprécie Paisajanea, je la déteste.
C'est logique, en réalité. Mais quand même...
Le pire, c'est que je sens constamment la présence de Paisajanea.
Tout. Le. Temps.
Il émane d'elle une puissance et une assurance inouïes, mais elle ne s'en rend pas compte. Partout où elle va, tu la sens s'approcher. Tu sens une présence. Comme si c'était Amel.
La puissance d'un chef, presque. Sauf qu'elle, elle déborde de confiance en soi, de vérité et de réalité.
Alors qu'un chef, du moins,
Amel, il ne te donne que cette sensation écrasante d'assurance et d'autorité.
Elle, je ne sais pas ce qu'elle a de spécial, mais...
J'écrase le frein et tourne le volant d'un coup sec.
Bordel de merde ! Le lapin ! Il s'est foutu sous mes roues !
« Eh! Mais qu'est-ce qu'il s'est passé?! demande Athanase, perdue.
— Désolé, mais un petit lapin s'est jeté sous mes roues. Je l'ai esquivé mais bon, pardon. "
Quelqu'un à mon dos murmure un «T'inquiète.»
Paisajanea ? Hein ?
Depuis quand a-t-elle tellement de bonté ?
Miracle !
Je secoue imperceptiblement la tête, et me recentre sur le chemin. Il faudrait éviter un accident, quand même...
Avant de retourner à la voiture, on est restés quelques temps à regarder voire admirer la Fontaine du Péché (celle d'Az et d'Angelica) ; puis on s'est dirigés vers l'exposition murale des yeux d'Athanase, qui est elle aussi une espèce de cadeau des Dieux (plutôt une manière d'exposer Atha à la population, merci bien) pour finir après avec la tombe de la mère de Gad, une vile idée de la part de cet enfoiré d'Amel afin de taire les rebelles.
C'est beau, la vie... n'est-ce pas ?
Le fait est que je me retrouvais sans cesse à marcher aux côtés de Paisajanea, et c'est pour ça que je me suis rendu compte qu'elle a une aura très marquante et imposante.
Intéressant, non ?
***
Nous arrivons au monastère, et je jette, comme à mon habitude, un regard à la Grande Horloge.
Dix-huit T.d.H.
Le soleil commence déjà à décliner. Je m'en doutais. Dans quinze minutes, on a entraînement. Super ! je pense ironiquement. C'est parti pour trois heures de leçons inutiles...
Je fais part de l'heure à Az et Gad, puis nous montons tous les trois dans nos chambres respectives pour se changer.
Les entraînements du soirs sont individuels, ou presque, donc on peut y aller en étant habillé d'un jogging et d'un débardeur. Tant mieux.
Je remplis une bouteille d'eau et prends mon sabre. Qui sait, peut-être que j'en aurais besoin ?
J'ai pris l'habitude d'aller partout avec mon sabre, sauf à Shengkill. Les gardes de sécurité contrôlent souvent, donc s'ils te voient avec une arme qui ne soit pas ta tête ni tes mains, tu risques d'avoir de sacrés problèmes.
Je descends donc et m'assure de l'heure. Dix-huit tdp et dix minutes. Je suis à l'heure.
Je pénètre la salle où il n'y a que trois personnes, à part moi. Azraël, Gad et... Unaï.
Depuis quand fait-il des cours à cette heure-ci avec nous ?! Il s'approche de Paisajanea, il fait des cours avec nous, il est curieusement discret...
Quelque chose ne tourne pas rond. Mais quoi ?
« Ah, Daëgan ! s'exclame le Lieutenant Général d'Amel, Te voici ! Vous êtes tous en avance aujourd'hui, félicitations. Unaï est venu à cet entraînement car il doit en rattraper un, et comme vous êtes tous plus ou moins au même niveau, ça fera progresser notre cher compagnon, n'est-ce pas ?
— Oui... disons-nous à l'unisson, ennuyés, à part le 'nouveau'.
— Parfait ! Nous pouvons donc commencer. Aujourd'hui, leçon au sabre. Interdiction d'utiliser quelque capacité extraordinaire, évidemment. Uniquement le sabre. D'abord, les coups basiques, puis les esquives et, enfin, quelques petits combats. Et s'il reste du temps à la fin, peut-être que vous pourrez vous entraîner avec dons, mais on verra. Compris ?
— Oui, Lieutenant.
— Parfait. Par deux ! "
Nous nous mettons par pair, ce qui donne Moi et Gad, et Azra et Unaï.
Pauvre Azraël, mais on va tous y passer, donc bon...
Nous faisons les coups principaux, dans le calme et la concentration, au rythme indiqué par le prof. Il augmente petit-à-petit la vitesse, ce qui est plus stressant et plus difficile, même si ça ne reste pas un effort surhumain. Si un groupe rate, on doit tous faire vingt-cinq pompes, tenir en équilibre pendant une minute, faire des abdos, et d'autres choses dans le genre avant de recommencer tout l'exercice. Croyez-moi, c'est très fatiguant.
Cet échauffement, selon Éric, se termine bien, et nous passons aux esquives.
Tous les autres détestent cet exercice, mais c'est mon préféré. Sentir l'adrénaline, l'angoisse, et surtout la concentration ultime qu'il faut avoir... C'est tellement bienfaisant, je trouve. Ça t'évite de penser à quelque chose d'autre...
Pour entraîner l'esquive, on se met contre le mur, et ton duo t'envoie des couteaux, avec une protection pour éviter les morts inutiles, et le but et de ne pas se les prendre dans la gueule.
Évidemment, là, je suis avec Unaï, mais il garde le bec fermé et se cencentre pour me lancer les couteaux. Je les esquive tous, et il accélère le rythme. De plus en plus, plus vite, plus précis. J'arrive tout de même à les éviter, mais à un moment, il y en a un qui me frôle la joue.
Et il n'a pas de protection.
Je vois Unaï pester en voyant que j'ai réussi à l'esquiver, mais le regard de haine qu'il m'envoie ne m'échappe pas.
Nous échangeons les rôles, et j'en profite pour lui chuchoter en passant : « Bien essayé. Mais tu n'y arriveras pas avec moi. »
Je le sens se tendre et il s'éloigne rapidement de moi.
Les couteaux qu'il m'a lancé sont tous par terre, à ses pieds, et je fais appel à ma télékinésie pour les reprendre.
Unaï me dévisage, surpris.
Bah, quoi ? Il s'attendait à ce que je me postre à ses pieds pour ramasser tout ça ? Plutôt me faire torturer oui !
Je commence donc à lancer les couteaux. Au début, c'est lent et ennuyeux, mais je vois qu'il a du mal.
Malgré tout, il réussit à tous les éviter et je décide d'aller plus vite. La sueur perle à son front, sa respiration est saccadée.
Petit Unaï est angoissé ? Oh, pauvre bébé.
Il se prend quelques armes dans le bras, la jambe ou même le ventre.
Pourtant, il fait bien attention à son visage.
Intéressant...
Je prends note pour une prochaine fois.
Éric clame la fin de l'entraînement, nous n'avons pas eu le temps de faire des combats.
Dommage.
Je quitte la salle et me dirige vers le couloir, quand quelque chose attire mon attention.
Unaï.
Il est encapuchonné.
Il va vers le couloir des femmes.
Et il a un couteau dans la main.
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