29. Quelle est cette émotion ?

/!\ contenu sensible /!\

( Dédicace à OshannaNess, qui me fait mourir de rire avec ses commentaires )

« Atha !! Oh mon Dieu ! Tout va bien ?! Ils ne t'ont rien fait ?? » je m'exclame en la tapotant un peu sur les épaules et la regardant droit dans les yeux, pour m'assurer qu'elle va bien.

Elle ne me répond pas pendant un moment, elle se loge juste dans mes bras.

Je suis d'abord un peu stupéfaite. Euh, comment dire. Je n'ai jamais eu un ou une amie de mon âge qui veuille me faire un câlin. Mais bon, après quelques petites secondes d'hésitation, je referme mes bras autour d'elle.

Je ne sais pas ce qu'ils ont fait avec elle, mais je m'attends au pire.

Je dirige un regard à Daëgan et lui demande : « Appelle les autres. Dis-leur de venir ici. »

Il hoche la tête et pars les chercher.

Je ne sais pas ce qu'il a pas compris dans "appelle-les", mais ce n'est pas le moment de m'énerver.

Après quelques minutes dédiées à réconforter Athanase, où je lui trace des grands cercles dans le dos, je m'écarte un peu, plante mon regard dans le sien et lui demande : « Atha. Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? Raconte moi. S'il te plaît. » Je vois la panique s'allumer dans les yeux.

Je reste silencieuse, lui laissant le temps de se reprendre.

Puis, un voile de détermination recouvre son regard et elle décide enfin d'ouvrir la bouche. « Je ne sais pas ce qu'ils voulaient me faire, confie-t-elle à voix basse. Je sais juste que j'ai perdue connaissance et je me suis réveillée là dedans...

— D'accord, dis-je sentant de la compassion pour elle. Tu as dis qu'ils voulaient te faire quelque chose. Mais ils ont pas eu le temps, non ? Daëgan il est arrivé à temps ?

— Non. Il ne serait pas arrivé à temps. Mais... Oh, Paisajanea ! s'exclame-t-elle en enfouissant son visage dans ses mains.

— Athanase. Ne t'inquiète pas. Tu es avec moi maintenant. Personne ne va plus rien te faire. Prends ton temps. Je te demande juste de me le dire, pour ne pas que tu aies à porter le fardeau toute seule, d'accord ?

— Oui, oui. Je comprends. Merci. D'être venus à me rechercher.

— C'était le moins qu'on puisse faire.

— Oui. Je... Pf... J'ai perdu le contrôle.

— Comment ça ?

— En tant qu'immortelle, j'ai hérité de quelques capacités... murmure-t-elle, un air coupable sur le visage. Un peu du même genre des tiennes.

— Oui. Écoute-moi, Atha. Tu as perdu le contrôle. C'est normal. Tu es humaine.

— Ben non, justement.

— Oui, mais tu as une conscience et tu as seize ans. C'est normal, c'est naturel de perdre le contrôle. Je suis sûre que même Daëgan il le perd de temps en temps, dis-je avec un demi sourire.

— Haha, oui... rit-elle. Mais quand même. Toi c'est moins grave que moi.

— Pourquoi ?

— Je contrôle plusieurs choses, mais les plus dures, c'est l'oxygène et l'air.

— Oh. Je... Je vois, balbutie-je.

— Donc, tu imagines. J'ai asphyxié mes ravisseurs. J'ai changé la pression de l'air dans toute la salle et ai presque causé la mort des pauvres filles. Tu imagines ?! s'exclame-t-elle horrifiée, Les conditions dans lesquelles elles seraient mortes ?! Déjà qu'elles vivent une vie pas très rose, elles auraient au moins mérité une mort rapide et sans douleur ! » Elle replonge sa magnifique figure dans ses paumes.

Je ne sais pas quoi répondre. Ça doit être horrible à vivre.
Je ne sais pas du tout quoi dire. L'empathie n'a jamais été de mes qualités, mais là, je la ressens en plein cœur.

Je prends ses mains et les écarte de sa tête. Je mets ma main sous son menton et l'oblige à relever la tête.
Les larmes coulent sans interruption sur ses joues.
Elle doit se détester de l'intérieur.
Je connais cette sensation.

Et là, sur le coup, je sais quoi faire. Normalement.

« Hey. Athanase. Je ne sais pas si tu te sens comme ça, mais si tu as l'impression d'être un monstre, quelqu'un d'odieux, sache que tu ne l'es pas.

— Et comment tu le sais ?! Tu me connais que depuis trois ou quatre jours !

— Peut-être, mais tu viens de me prouver que tu es une très bonne personne. Parce que, un monstre, une mauvaise personne, une ordure, elle ne serait pas rongée par la culpabilité. Elle ne serait pas en train de pleurer parce qu'elle a failli tuer des prostituées. Cette personne, elle aurait regretté de ne pas les avoir tuées. Parce qu'elles seraient indignes. Un monstre ne serait pas inquiet de l'être. Il s'en ficherait. Et j'en connais, des monstres. Et je peux t'assurer que tu n'en es pas un, Athanase. Tu es quelqu'un qui a hérité des pouvoirs horribles, d'une nature très spéciale et différente. Pas un monstre. D'accord ?»

Athanase me regarde, médusée.
J'ai peut-être un caractère de cochon et je déteste la plupart des personnes, mais j'ai vécu des expériences assez tristes, et quand je suis sincère, je sais ce dont je parle.

Je prends Athanase dans mes bras, et je l'emmène sur un banc un peu plus loin. Elle a besoin de s'asseoir. Ça va la reposer.

Après une dizaine de minutes en train de parler de ce qu'ils s'était passé, Athanase décide enfin de me poser des questions, et non inversement.

Un air curieux apparaît sur le visage de mon alliée, que je commence à voir comme une amie.

« Donc, toi et Daëgan, vous êtes venus me chercher ? Et vous vous êtes pas tapés dessus ?

— Euh... Bah... Non... je balbutie, sentant la chaleur envahir mes joues en repensant au trajet.

— Non ?! Vraiment ?! Wow, je suis choquée ! C'est un avancement !

— Mouais... Après on avait pas trop le choix. C'est Azraël qui nous a obligés à aller de ce côté.

— Ah. Mais quand même ! Vous vous êtes même pas engueulés ?

— Non. On voulait pas perdre de temps...

— Oh comme c'est mignon ! s'exclame-t-elle avec un sourire. Vous vous êtes pas battus parce que vous étiez inquiets pour moi !

— Bah oui, quand même. On est pas complètement bêtes non plus. On savait pas ce qu'ils étaient en train de te faire.

— C'est gentil.»

Je ne sais pas si lui raconter le truc du baiser, mais je n'ai pas le temps de m'en soucier.

Un homme sort du bordel, habillé en noir et encapuchonné.

Un tueur à gages. Oh-oh.
Qui se dirige droit vers nous.

Athanase a dû le voir, elle aussi, car elle se crispe directement.

« Respire profondément. Je m'en occupe. Si quelqu'un s'approche de toi, asphyxie-le, ou endors-le. Ne t'inquiète pas. » Je lui fais un clin d'œil et me lève pour me diriger vers l'homme.

« Bonjour ! le salue-je. Que voulez-vous ?

— Ton cœur, me répond-il sèche et froidement.

— Oh comme c'est poétique ! Mais désolée, il n'est pas accessible. Je suis une sans-cœur. » Sourire machiavélique et sadique de ma part, suivi d'une traînée de glace.

Je recouvre le sol de givre, pour que personne ne puisse accéder au banc sans se casser le nez.

Le criminel me regarde, un sourcil levé. « Tu crois qu'un sol glacé va m'arrêter ?

— Non. Mais au moins, ça t'a déconcentré.

— Hein? » Avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit d'autre, un éclair lui traverse le torse.

Il tombe à terre, inerte.

Je resserre ma queue de cheval et me retourne vers Athanase.

C'est là que je vois que Azraël, Gad et Daëgan ont vu toute la scène.

Ah. Et puis zut !

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